Terre errante

Jolie nouvelle de science fiction lorsque la Terre devient un vaisseau spatial. le soleil se meurt : serez vous du parti du Soleil à refuser qu'il meurt, ou du parti de la Terre qui doit vivre au-delà même de sa constellation ?

Je connaissais déjà Liu Cixin ayant lu, bien avant la création de ce blog, la traduction du Problème à trois corps et de ses suites en anglais suite à une virée dans une librairie américaine. Quand Netflix a annoncé avoir les droits de The Wandering Earth, le film adapté de sa nouvelle, je fus assez curieuse pour regarder le film et l'apprécier. C'était un bon blockbuster avec de l'action et des effets spéciaux qui en mettent plein la vue. Mais le concept qui fleure bon le Cosmos 1999 à l'échelle planétaire sans plus de base scientifique que la vieille série TV m'avait dissuadée de trouver une version de l'histoire.
Et puis, je suis tombée sur Terre errante en fouinant chez l'un de mes libraires de quartier. le traducteur étant le même que celui qui avait traduit Membrane, j'ai acheté le petit ouvrage.
Disons-le de suite, entre Terre errante, la nouvelle de Liu Cixin et The Wandering Earth, le film de Frant Gwo, il n'y a rien à voir, hormis le concept de faire sortir la Terre de son orbite et le nom de certains personnages. Dans les deux cas, le départ est le même : le soleil va se transformer en géante rouge et, pour éviter que la Terre ne soit vaporisée par l'héliosphère, la Coalition planétaire la dote de milliers de propulseurs géants. Ainsi transformée en vaisseau générationnel, elle doit partir pour Proxima du Centaure.
Dans la nouvelle, le narrateur est né après la construction de ces propulseurs. Il raconte de son point de vue de citoyen lambda de ce qui fut la Chine, le départ et la sortie du système solaire. Pour une aventure spatiale, Terre errante reste au ras du sol. de l'incrédulité des populations à l'impact sur leur moral des différents aléas du voyage, le narrateur reste fixé sur l'humain. Certaines scènes sont spectaculaires : la course en traîneau sur le Pacifique gelé, la pluie de météorites qui accompagne la traversée de la ceinture d'astéroïde ou le virage autour de Jupiter. Et pourtant, Liu Cixin nous entraîne dans les pas d'un homme dont les sentiments ont tiédi face aux difficultés de sa vie et à la nécessité impérieuse de la survie du groupe. En acceptant de faire un très gros effort de suspension de l'incrédulité dans les aspects scientifiques et la plausibilité d'un tel voyage, Terre errante se révèle une nouvelle poétique sur le destin extraordinaire d'un homme bien ordinaire embarqué dans un voyage sans fin.
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Actes Sud se lance à son tour dans la publication de textes courts. Qui de mieux que son auteur phare de Science-Fiction pour ouvrir le bal. Je parle bien entendu de Liu Cixin l'auteur de la trilogie du Problème à trois corps et de Boule de foudre. La novella Terre errante écrite en l'an 2000 est l'une des premières de l'auteur.

Sur le papier cette novella avait tout pour plaire. La conversion de l'Hydrogène en Hélium au coeur du soleil s'accélère ce qui entraînera la transformation de notre étoile en géante rouge et donc la fin imminente de notre planète. Seule alternative trouvée pour échapper à cette mort annoncée, transformer la Terre en vaisseau spatial et l'emmener vers un autre soleil... Mais voilà ça ne prend pas vraiment !

Encore une fois, Liu Cixin nous propose un texte vertigineux. Sous prétexte de nous offrir un voyage grandiose, hors du commun, l'auteur oublie les éléments essentiels à une bonne histoire : un minimum de crédibilité et de réalisme.

Utiliser la Terre comme vaisseau est plutôt original mais Liu Cixin s'affranchit des réalités scientifiques. Admettons que l'arrêt de la rotation terrestre et le changement d'orbite soit technologiquement faisable et que le voyage de notre planète bleue devienne réalité, reste cependant une question existentielle que l'auteur laisse sous silence : comment l'Homme peut-il vivre, ou tout simplement survivre dans un environnement dévasté, anéanti ? Surtout quand les catastrophes s'enchaînent et que les changements sont brutaux...

Avec la déception autour du twist final que l'on voit venir à des kilomètres et des personnages assez stéréotypés, froids, on pourrait croire que cette novella est complètement ratée. Et bien, non ! Liu Cixin réussit l'exploit de nous tenir en haleine tout le long des quatre-vingts pages. C'est ce Sense of Wonder et une certaine folie qui sauve ce texte...

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Liu Cixin est très doué pour créer un environnement particulier, propre à lui et à ses centres d'intérêt. Nous reconnaissons rapidement sa plume dans cette novella dense, bien que courte.
Nous découvrons dans ce récit une Terre en plein chaos, que l'humanité essaie d'éloigner du soleil. le tout est assez complexe puisqu'il y a toujours autant de physique que dans les autres oeuvres de Liu Cixin, mais semble se tenir (pour une non-initiée). Il est intéressant de voir le côté humain, les doutes ressentis par une partie de la population etc. Mais justement, il me manque parfois un peu de description des émotions, cela fait un peu aseptisé, froid, très scientifique. Peut-être est-ce un fait exprès dans le but de nous montrer que les hommes sont arrivés à un point de non-retour, où ils n'ont cure de se qu'il va se passer. Il semble y avoir une grande indifférence aux choses heureuses comme malheureuses, au mariage, à la mort, à une naissance.
Cela reste tout de même une lecture très agréable, avec une histoire très bien ficelée en peu de pages. Il y a de nombreux rebondissements et nous ne nous ennuyons pas un seul instant !

Je cherchais un roman de science fiction pour mon club de lecture et je suis tombée sur ce petit ouvrage de moins de 100 pages. C'était parfait pour découvrir l'auteur, chinois, et expert d'un genre de littérature dont je ne connais pas l'actualité. Et bien j'ai passé un bon moment ! Il est ici question de mettre des propulseurs à la Terre et de quitter le système solaire avant qu'il ne disparaisse avec l'explosion du soleil. Nous suivons la vie d'un personnage depuis son enfance et les grands événements que la planète traverse. Les personnages ne sont pas très "incarnés ", la lecture est courte, mais ces 80 pages suffisent à soulever de très nombreuses questions : que se passe-t-il lorsque la Terre ne tourne plus sur elle même, lorsque son ellipse autour du soleil est modifiée, lorsque la survie de l'humanité repose sur la science et les choix qui sont faits, lorsque la nature est complètement modifiée...? Certaines de ces questions sont même d'une grande actualité ! Et paradoxalement, le récit est souvent poétique, on y évoque la lumière, la peur du lever du soleil, l'obscurité...

Migration en cours…

Avant de me lancer dans la trilogie copieuse du Problème à trois corps, du même auteur, je me suis dit que goûter cette novella pourrait être une bonne idée. Juste histoire de ne pas m'infliger des heures de lecture désagréables. Bilan positif, puisque le style de Liu Cixin dans Terre Errante est plutôt agréable. Pas très élaboré, il est vrai, mais empreint d'une poésie culturelle fidèlement retranscrite par une traduction de qualité.

Cet état d'esprit typiquement asiatique, à la fois strict, rigide pour ne pas dire austère, et au romantisme omniprésent est d'ailleurs le principal atout de ce texte. Cette ambiance, cette mélancolie contemplative permet une immersion dans des décors vivants, qu'il s'agisse de cités, de sites naturels en constants changement, ou d'un espace stellaire que l'Homme tente de braver. Des métaphores écologiques au respect du Vivant, traditionnellement ancré dans l'art de la formule, l'écriture de Liu Cixin fait honneur à ses racines.
Pour le reste, il s'agit d'une science-fiction efficace, sans trop de fioritures. Les apports techniques et scientifiques rendraient presque crédible l'amorce de cette migration, et les implications climatiques sont passionnantes à observer. Pour le côté anthropologique et social, on sent bien que l'auteur tente d'amener subtilement les mutations inhérentes à une telle errance ; cet aspect aurait d'ailleurs mérité une place plus conséquente, même si la froideur ambiante s'accorde assez bien avec le nouvel ordre imposé.

Un petit roman (ou novella) sympathique, doté d'une forte dimension visuelle et d'une émotion latente, trop peu souvent exprimée.

Partant du principe qu'un auteur ne peut que s'améliorer, il y a fort à parier que sa trilogie, parue bien plus tard, doit assurément comporter davantage de saveurs. J'en attendrai une trame plus étoffée que dans cette novella, ce qui ne devrait pas être trop difficile.
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Que fera l'humanité quand la terre ne sera plus habitable ? Trouvera-t-elle un autre foyer pour que l'espèce perdure ? Mais s'il n'y en avait pas ? Si aucune planète n'était hospitalière ? Eh bien, l'humain est coriace, il trouvera une autre solution pour assurer la survie de l'espèce, quitte à mettre entre parenthèse la vie de quelques dizaines de générations.
Dans cette nouvelle d'anticipation assez brillante de Liu Cixin, c'est notre mère la Terre elle-même qui fait partie du voyage et se dirige lentement vers Proxima du Centaure pour échapper à la destruction. Après que les scientifiques ont constaté la transformation imminente du soleil en supernova, celui-ci étant bien plus vieux qu'on ne le croyait, les nations du monde entier se donnent la main pour trouver une solution qui permette aux humains de survivre. Bientôt un projet voit le jour : transformer la planète elle-même en vaisseau en construisant de gigantesques propulseurs plasma qui la mèneront à l'autre bout de la galaxie.
Mais une solution aussi radicale implique nécessairement des sacrifices tout aussi radicaux, que notre narrateur nous décrira années après années. Depuis la tendre enfance, passée dans une citée souterraine car la surface de la Terre est désormais inhabitable, jusqu'au milieu de sa vie d'adulte, nous assistons à quelques moments clés de sa vie qui nous donnent un panorama assez effrayant de tout ce que l'humanité a dû laisser derrière.
J'ai vu souvent que l'on reprochait à cette nouvelle d'être trop irréaliste, on l'accuse notamment d'un manque total de rigueur scientifique… Pour ma part, j'ai laissé cette rigueur de côté et j'ai simplement profité d'un voyage entrainant, bouleversant et touchant. le réalisme des événements m'a paru largement suffisant, d'autant que le véritable enjeu du récit se trouve ailleurs : c'est une histoire qui questionne sur la nécessité de la survie des humains, sur les modifications sociologique qu'un état d'urgence peut entrainer, mais aussi, d'un point de vue plus intime, qui met en lumière la déshumanisation autant que la résilience du narrateur.
Et si le twist final n'a rien de surprenant, il propose néanmoins des réponses à certains de ces questionnements en montrant que, même dans le changement, même après des révolutions sans précédent, les sociétés humaines seront toujours confrontées aux mêmes faiblesses, aux mêmes forces.

Une fin du monde à lire.

Avec Liu Cixin c'est les montagnes russes. Après la stratosphérique série de la "Forêt Sombre", le navet "Boule de foudre", voici une honnête "Terre errante". Bon, ça fait un peu brouillon de la "Forêt sombre", et après avoir lu une telle merveille de SF, difficile d'être objectif. Mais "Terre errante" est un bon et court moment de lecture.

Une novella très agréable à lire, toujours en mélangeant les explications scientifiques poussées et la poésie, l'écriture de Liu Cixin est vraiment génial ! le sujet est intéressant et l'auteur continue de garder le point de vue de l'humanité et en la questionnant sur ses réactions. C'est très bon !

Un très court récit dans lequel l'auteur imagine que l'humanité transforme la terre en vaisseau pour fuir à travers l'espace et échapper ainsi à l'explosion de notre Soleil! le voyage envisagé s'étendra sur de nombreuses générations, les descendants des humains contraints à survivre dans des villes sous-terraines trouveront-ils encore un sens à ce voyage?