La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous ils possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent.
Certains mots construisent des murs que d’autres mots ne parviendront jamais à ébouler.
Les preuves d'amour manquent entre les hommes, alors que les indices de la trahison et du mal prolifèrent.
L'homme est bien naïf ou très orgueilleux de penser que tout mystère peut se comprendre, et que tout problème peut se résoudre.
Mais non, je ne dormais pas : j’étais bien dans mon bureau avec ce dément sorti de nulle part, qui m’avait fichu la paix pendant les soixante années que j’ai vécues jusqu’ici et dont j’ignorais l’existence pour mon plus grand bonheur, qui me parlait des satellites, qui essayait de me convaincre que Dieu, en comparaison des satellites, c’était de la pisse de chat. Qu’on avait grâce aux satellites élevé à la puissance 14 l’idée de Dieu.
C’était toujours pareil avec les hommes qui ont étudié. Le Maire se disait que si le monde tournait si mal, c’était la faute aux hommes comme l’Instituteur, empêtrés d’idéaux et de bonté, qui cherchent jusqu’à l’obsession l’explication du pourquoi du comment, qui se persuadent de connaître le juste et l’injuste, le bien et le mal, et croient que les frontières entre les deux versants ressemblent au tranchant d’un couteau, alors que l’expérience et le bon sens enseignent que ces frontières n’existent pas, qu’elles ne sont qu’une convention, une invention des hommes, une façon de simplifier ce qui est complexe et de trouver le sommeil.
Il est bien dur de redescendre de ses rêves.
Il s'en foutait du salut des âmes, du Purgatoire, de l'Enfer et de toutes ces conneries. Une lointaine formation de comptable par correspondance lui avait appris que la vie n'était qu'une addition terrestre de moments heureux et amers qui, au final, quoi qu'on fasse, compose un bilan nul.
Il s’en foutait du salut des âmes, du Purgatoire, de l’Enfer et de toutes ces conneries. Une lointaine formation de comptable par correspondance lui avait appris que la vie n’était qu’une addition terrestre de moments heureux et amers qui, au final, quoi qu’on fasse, compose un bilan nul.
- [...] L'enfance n'est pas toujours un jardin fleuri.