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Citations sur L'Archipel du chien (237)

La haine ni le mépris ne résident dans les mots, mais dans l'usage qu'on en fait.
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Un récit noir et cynique, pourtant jubilatoire que j’ai dévoré d’une traite !
Un huis clos court et efficace porté par une Voix (celle de la conscience ?) avec pour seul décor une île de l’Archipel du chien, vraisemblablement située dans le bassin méditerranéen. Une terre austère et rude, dominée par le volcan Brau, en sommeil.
Cette île est habitée par des personnages atypiques : le maire, le curé qui se consacre aux abeilles (tellement peu de fidèles dans son église), la vieille institutrice revêche, le docteur, le nouvel instituteur qui « n’est pas d’ici » et d’autres affublés de surnoms fantaisistes.
Tout commence un matin par la découverte de trois corps échoués sur la plage ; trois hommes jeunes et noirs rejetés par la mer. Que faire ? Alerter les autorités ? Le risque alors est d’entacher la réputation de l’île et de compromettre un projet de thermes, aubaine pour l’économie locale.
Le maire tranche, les autres suivent bon gré pour la majorité, mal gré pour l’instituteur. Les corps sont alors jetés dans les entrailles du volcan pour disparaître à jamais.
C’est alors qu’un étrange personnage débarque, un commissaire, le plus sombre et le plus cynique de tous, qui boit sans trouver l’ivresse ; il va attiser les tensions et encourager le maire à prendre une décision bien cruelle.
La colère du volcan sera terrible, des odeurs pestilentielles envahissent les lieux, il gronde et menace, fait trembler les choses et les êtres.
Quand la rentabilité, la cupidité et les projets économiques priment sur la morale, quand la vie et la réputation d’un homme pèsent pour si peu, nul doute que l’auteur s’est inspiré de l’actualité et de ses contemporains pour livrer ce conte très noir. Bien sûr chacun pensera inévitablement aux images terribles de ces exilés qui fuient la mort et la misère, tentant de trouver une terre d’accueil trop souvent hostile.
J’ai aimé cette noirceur, ce cynisme. Une fable cruelle, grinçante et dérangeante. Le lecteur devient voyeur malgré lui et s’interroge sur ses convictions.
En résumé, un récit aux tréfonds les plus noirs de l’âme humaine à découvrir sans tarder !
Merci à #netgalleyfrance# et aux Editions Stock de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Les hommes n'aiment pas l'hier. Les hommes vivent au présent et rêvent de lendemain.
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- Il n y a pas que les fonctionnaires des ministères de la capitale qui demandent à ne travailler qu’à soixante-dix pour cent quand ils sentent l’âge venir. Je crois bien que Dieu en a fait autant. Il est en cessation progressive d’activité. Et c’est de notre faute.
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- Les souvenirs. On peut les garder, mais on peut aussi les râper comme un morceau de fromage dans la soupe. Et après, il n’existent plus. Ça tu comprends ?
- Ça, je comprends. Le fromage, il disparaît. Il ne reste que le goût dans la bouche, mais avec un verre de vin, on le chasse. Il n’en reste plus rien.
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Le Curé se passionnait en particulier pour les résultats des épreuves féminines de saut en hauteur, discipline sur laquelle il était intarissable. Il tentait souvent de convaincre les uns et les autres qu'il fallait voir dans l'élévation gracieuse des jeunes athlètes un figure moderne de l'assomption de la Vierge, et que Dieu avait créé le saut en hauteur afin que les pécheresses et pécheurs se rapprochent de lui.
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Vous convoitez l'or et répandez la cendre.
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Vous convoitez l'or et répandez la cendre.
Vous souillez la beauté, flétrissez l'innocence.
Partout vous laissez s'écouler de grands torrents de boue. La haine est votre nourriture, l'indifférence votre boussole. Vous êtes des créatures du sommeil, endormies toujours, même quand vous vous pensez éveillés. Vous êtes le fruit d'une époque assoupie. Vos émois sont éphémères, papillons vite éclos, aussitôt calcinés par la lumière des jours. Vos mains pétrissent votre vie dans une glaise aride et fade. Vous êtes dévorés par votre solitude. Votre égoïsme vous engraisse. Vous tournez le dos à vos frères et vous perdez votre âme. Votre nature se fermente d'oubli.
Comment les siècles futurs jugeront-ils votre temps ?
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Comme l'a fait remarquer le Docteur, nous savons très bien d'où viennent ces hommes. Ils fuient la misère. Ils fuient le chaos. Ils fuient la guerre. Ils risquent leur vie en s'embarquant sur des radeaux, des canots, des épaves qui peuvent couler à tout moment. Le Docteur l'a dit : ce ne sont pas les premiers qui meurent ainsi. Ce ne seront hélas pas les derniers. Ce qui est nouveau, c'est que les courants les ont amenés jusqu'à notre rive. C'est incompréhensible.
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La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous ils possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui les révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent.
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