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Citations sur Le bruit des trousseaux (49)

Les gardiens avaient de gros pulls bleus réglementaires qui ressemblaient à des lainages de montagne. Les gardiennes avaient des blouses blanches. Cela donnait au quartier femmes une allure d'hôpital.
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Il y a beaucoup de mensonges en prison, mais ils sont moins graves qu'ailleurs car ils sont essentiels. On ment pour exister un peu plus, et on se ment pour continuer à se supporter. Les crimes bien réels rejoignent les cauchemars, et tout alors prend l'apparence d'une histoire inventée. C'est à ce prix que l'on peut survivre. Pour supporter la prison, il faut devenir un autre.
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La prison incite à gommer les hommes et à ne voir en eux que des fonctions : "prof", "surveillant", "chef", "détenu".
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On ne devrait pas dire gardien de prison: les prisons ne sont pas à garder; ce ne sont pas elles que l'on garde. On devrait plutôt dire gardien d'hommes, ce qui serait plus proche de la réalité. Gardien d'hommes, un drôle de métier.
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Mon temps terminé, je sortais de la prison. Je ne sortais pas de prison. Jamais je n'ai senti aussi intensément dans la langue l'immense perspective ouverte ou fermée selon la présence ou l'absence d'un simple article défini.
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Une écriture sèche comme une porte qui claque. Des instantanés pris à l'univers carcéral qui traduisent des sensations, des odeurs, des sons.
Cette forme fragmentaire donne une grande liberté (paradoxalement) à ce texte et une légèreté nécessaire pour parler de la dureté de ce monde.
Claudel réussit à nous émouvoir sans pathos (à partir de son expérience de prof intervenant en prison), à nous faire réfléchir sans grands discours. Très subtil et attachant même si certaines histoires mettent forcément mal à l'aise.

Humour noir et logique implacable:

"Charles C. était incarcéré depuis le démantèlement d'un réseau de pédophiles qui violaient des enfants et les filmaient. En prison, il s'occupa tout naturellement du circuit de télévision interne."

Entre deux:

"Deux détenus sortaient chaque matin les poubelles de la prison. (...). Ils marchaient sur le bord du trottoir comme sur une frontière. J'avais remarqué que, bien souvent, ils ne regardaient que le sol. Leurs regards restaient enfermés dans un périmètre de bitume, n'osaient pas se lever, embrasser tout le reste. Ils étaient tout à leurs gestes, ne s'attardaient pas, rentraient vite à l'intérieur de la prison."
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Il y a beaucoup de mensonges en prison, mais ils sont moins grave qu’ailleurs car ils sont essentiels. On ment pour exister un peu plus, on se ment pour continuer à se supporter
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Je sais qu’en moi, profondément, je n’ai jamis pu me persuader de la réalité des crimes commis par les détenus que je rencontrais chaque semaine. Peut-être moi aussi avais-je besoin de m’arranger avec cette réalité pour continuer à vivre, à venir en prison, à être dans ce lieu, à y passer des heures. Tout était ainsi amorti par une distance quasi cinématographique. Je rejetais l’horreur de l’autre sur un écran.
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Ce peut être un témoignage ou, plus exactement, un faux témoignage, car il me manque quelque chose d’essentiel pour parler de la prison, c’est d’y avoir passé une nuit. Je ne sais pas au fond si l’on peut parler de la prison quand on y a jamais dormi.
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"Une mariée dans le sas d'entrée, tout en blanc, radieuse, et le marié, détenu, qui avait eu pour l'occasion un parloir d'une heure : se débattre avec le taffetas, la crinoline, les jupons, la gaze, sous le regard du gardien de faction : votre heure de noce."
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