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Citations sur Le rapport de Brodeck (448)

«- C'est toi qui a lavé le sol ?
- Il faut bien que quelqu'un le fasse ...
- Et cette tache qu'est-ce que c'est ?
- À ton avis Brodeck ?»
Je me suis retourné vers Schloss.
« À ton avis ...» répéta-t-il d'un air las.
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si j'avais été dans l'auberge, je n'aurais rien fait pour empêcher ce qui s'est produit, je me serais fait le plus petit possible, et j'aurais assisté impuissant à l'épouvantable scène. Cette lâcheté, même si elle n'avait pas eu lieu, me dégoûtait. Au fond, j'étais comme les autres, comme tous ceux qui m'entouraient et qui m'avaient chargé de ce Rapport dont ils espéraient qu'il allait les disculper.
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Je ne sais pas si l’on peut guérir de certaines choses. Au fond, raconter n’est peut-être pas un remède si sûr que cela. Peut-être qu’au contraire raconter ne sert qu’à entretenir les plaies, comme on entretient les braises d’un feu afin qu’à notre guise, quand nous le souhaiterons, il puisse repartir de plus belle.
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l'homme est grand, mais nous ne sommes jamais à la hauteur de nous-mêmes.
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Ô petite Poupchette... certains te diront que tu es l'enfant du rien, que tu es l'enfant de la salissure, que tu es l'enfant engendrée de la haine et de l'horreur. Certains te diront que tu es l'enfant abominable conçue de l'abominable, que tu es l'enfant de la souillure, enfant souillée déjà bien avant de naître. Ne les écoute pas, je t'en supplie, ma petite, ne les écoute pas. Moi je te dis que tu es mon enfant, et que je t'aime. Je te dis que de l'horreur naît parfois la beauté, la pureté et la grâce. Je te dis que je suis ton père à jamais. Je te dis que les plus belles roses viennent parfois dans une terre de sanie. Je te dis que tu es l'aube, le lendemain, tous les lendemains, et que seul compte cela qui fait de toi une promesse. Je te dis que tu es ma chance et mon pardon. Je te dis ma Poupchette, que tu es toute ma vie.
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C’est tellement étrange une vie d’homme. Une fois qu’on y est précipité, on se demande souvent ce qu’on y fait. C’est peut-être pour cela que certains, un peu plus malins que d’autres, se contentent de pousser seulement un peu la porte, jettent un œil, et apercevant ce qu’il y a derrière se prennent du désir de la refermer au plus vite.
Peut-être que ce sont eux qui ont raison.
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Depuis longtemps, je fuis les foules. Je les évite. Je sais que tout ou presque est venu d'elles. Je veux dire le mauvais, la guerre et tous les Kazerskwirs* que celle-ci a ouverts dans les cerveaux de beaucoup d'hommes. Moi, je les ai vus les hommes à l'œuvre, lorsqu'ils savent qu'ils ne sont pas seuls, lorsqu'ils savent qu'ils peuvent se noyer, se dissoudre dans une masse qui les englobe et les dépasse, une masse faite de milliers de visages taillés à leur image. On peut toujours se dire que la faute incombe à celui qui les entraîne, les exhorte, les fait danser comme un orvet autour d'un bâton, et que les foules sont inconscientes de leurs gestes, de leur avenir, et de leur trajet. Cela est faux. La vérité, c'est que la foule est elle-même un monstre. Elle s'enfante, corps énorme composé de milliers d'autres corps conscients. Et je sais aussi qu'il n'y a pas de foules heureuses. Il n'y a pas de foules paisibles. Et même derrière les rires, les sourires, les musiques, les refrains, il y a du sang qui s'échauffe, du sang qui s'agite, qui tourne sur lui-même et se rend fou d'être ainsi bousculé et brassé dans son propre tourbillon.

*cratères
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C'était peut-être sa manie des romans qui faisait que Diodème regardait toujours dans la doublure des mots et que son imagination courait dix fois plus vite que lui.
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Vivre, continuer à vivre, c'est peut-être décider que le réel ne l'est pas tout à fait, c'est peut-être choisir une autre réalité lorsque celle que nous avons connue devient d'un poids insupportable ?
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Moi, j'ai choisi de vivre, et ma punition, c'est ma vie. C'est comme cela que je vois les choses. Ma punition, ce sont toutes les souffrances que j'ai endurées ensuite. C'est Chien Brodeck. C'est le silence d'Emelia, que parfois j'interprète comme le plus grand des reproches. Ce sont les cauchemars toutes les nuits. Et c'est surtout cette sensation perpétuelle d'habiter un corps que j'ai volé jadis grâce à quelques gouttes d'eau.
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