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4,11

sur 3398 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la seconde guerre mondial, l arrivée d'un étranger va conduire des villageois a commettre un meurtre. Brodeck va être chargé de rédiger le rapport qui a conduit des citoyens en apparence honnête a commettre un tel acte.
Cela va faire remonté beaucoup de souvenir et de vérités qui n aurait peut être pas dû au gout de certains être déterré....
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Je remercie Babelio et Audiolib pour l'envoi de cet audiobook.

Ce n'était pas la première fois que j'écoutais un audiobook, j'avais déjà fait l'expérience précédemment, et j'avais beaucoup apprécié. Je connaissais ce livre de nom et de réputation, et étant très sensible aux récits portant sur la Seconde Guerre Mondiale, je savais que ce livre allait me plaire.

Pourtant, j'ai eu bien du mal à rentrer dans l'histoire. Brodeck est tout de suite très attachant. il le dit lui-même, il n'y est pour rien dans ce qu'il va raconter, il y est contraint. Brodeck est un des seuls du village à savoir écrire, il a donc une mission, celle de retranscrire un évènement important qui s'est passé dans son village. Nous allons donc écouter ce qu'il a à nous dire, et en apprendre plus sur ce qu'il s'est passé, mais Brodeck va également raconter sa vie, et son triste passage dans les camps.

J'ai adoré le style de l'auteur, poétique, tragique, mais tellement beau pour décrire les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. L'espoir de Brodeck de survivre aux camps, le malheur de constater les dégâts physiques et mentaux que ce triste passage implique. Philippe Claudel se sert de lui comme messager de cette guerre, et de cette histoire.

Brodeck le dit lui-même, ce qu'il raconte n'est pas toujours très chronologique, et c'est justement là que j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver. Je me perdais dans le temps, et aussi dans les personnages. je pense que l'objet livre m'a manqué, pour revenir en arrière, marqué des passages pour ne pas oublier les choses importantes. Sylvain Machac, notre narrateur, raconte extrêmement bien l'histoire, mais l'inconvénient de l'audiobook est qu'il faut être bien concentré pour ne pas en perdre une miette.

À plus de la moitié de l'histoire, et quand Brodeck dit justement que l'ordre des choses n'a finalement pas d'importance, je me suis dit la même chose, après tout qu'importe, l'écriture est tellement belle qu'on se fiche de la chronologie! Et c'est là que j'ai vraiment commencé à aimer ce livre. Là encore j'ai été freiné par l'audio car j'aurais voulu mettre des post-it sur certaines phrases, c'est pourquoi je pense acheter le livre et le survoler pour tenter de retrouver ces passages.

L'audiobook est très bien fait, avec certains interludes musicales, toujours sur la même bases de notes et dans une ambiance sombre qui retranscrit très bien l'ambiance et l'angoisse du récit. le narrateur est très bien choisi et c'est également un gros point fort. J'ai juste regretter de ne pas pouvoir mettre le CD directement dans ma voiture, car il ne passe qu'en MP3, j'ai donc dû le mettre sur Ipod puis le brancher dans la voiture. Petit détail technique.

Ce livre est un vrai beau témoignage sur la Seconde Guerre Mondiale. En dehors du fait que Brodeck doive raconter les détails d'un évènement passé (je ne vous dirait pas lequel bien sûr), ce qui ressort de ce récit, c'est la blessure infini du passage dans les camps. Les amis que l'on s'y fait, les choses terribles dont on est témoin. Et l'après. Comment vivre après…

La fin est sublime et clôt parfaitement le récit, avec une fragilité palpable, le ressenti de ce livre que l'on vient d'écouter, la puissance des mots et l'attachement infini pour Brodeck.
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Ce livre est très difficile à lire. Par son écriture d'abord très descriptive. Il faut vraiment s'accrocher pour comprendre de quoi ça parle : le retour d'un survivant des camps nazis dans son village. le pays est inconnu et il va se passer des évènements après son retour qui vont le confronter aux séquelles de son traumatisme et le faire s'interroger sur les habitants. Quel rôle ont-ils jouer dans sa déportation ? Un inconnu arrive dans le village et ça tourne mal. Autant dire qu'il ne faut pas être déprimé pour le lire. Âmes sensibles s'abstenir comme dit la formule !
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A son retour des camps, Brodeck rentre dans son village et apprend le meurtre d'un étranger venu s'installer là plus tôt. A la demande des villageois il est chargé de leur fournir un rapport pour tenter d'expliquer ce meurtre.
Brodeck s'exécute et note des faits et encore des faits et parallèlement à ce récit raconte aussi sa déportation, son enfance, sa vie dans les camps et tout cela sans aucune chronologie. Il nous parle aussi d'Emélia sa femme emmurée dans son silence, de sa fille Poupchette, du curé devenu alcoolique tant il a entendu des atrocités en confession, de l'instituteur du village et bien d'autres personnages encore.
Au début, on ne voit pas toujours où l'auteur nous emmène ; j'ai eu beaucoup de peine à suivre ce méli-mélo de récits sans chronologie où l'on passe d'un personnage à un autre mais aussi d'une époque à une autre.
L'auteur ici nous offre un récit bouleversant extrêmement bien écrit sous forme d'un véritable puzzle que le lecteur a quelques fois bien du mal à reconstituer. Il semble perdu dans ses souvenirs qui surgissent de façon aléatoire. Une très belle écriture pour ce roman d'une grande noirceur où Philippe Claudel nous emmène dans un monde de lâchetés, d'humiliations, de peurs, d'intolérances et de haine.
Un roman trop noir et à l'atmosphère trop lourde pour que je puisse dire avoir passé un bon moment en compagnie de Brodeck et ce malgré l'immense talent de l'auteur.
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Cela faisait plus d'un an que ce roman moisissait dans ma PAL. Je l'avais pris au hasard chez un bouquiniste mais le résumé ne me tentait pas vraiment, j'ai fini par le lire un peu à contre coeur...Quelle surprise !
Ce roman est une claque, un choc, une merveille.
J'ai retrouvé le style de l'auteur que j'aime toujours autant, avec beaucoup de finesse et de perspicacité, il nous fait entrer dans un univers à la fois connu et méconnu et nous fait entrevoir ce qu'il y a de plus beau et ce qu'il y a de plus noir dans l'âme humaine.
Ce roman pourrait être un récit totalement fictif le nom de la guerre, des lieux, de la shoah, des juifs,... n'est jamais évoqué. Les indices nous font comprend au fur et à mesures le contexte historique et géographique, cependant, c'est assez perturbant de lire de nombreux chapitres sans savoir.
Le récit à la première personne est assez particulier, Brodeck fini par être extrêmement attachant mais son pragmatisme initial et l'horreur qu'il a vécu nous le font paraitre comme un anti héro pendant une bonne partie du livre. La psychologie des personnages est solide, les différents protagonistes sont loin des caricatures habituelles, leurs réactions fassent aux différentes épreuves et drames sont crédibles. Une bonne part de psychologie sociale est présente dans ce roman, l'auteur a une très bonne compréhension des différents mécanismes qui soutendent cette histoire, les réactions des groupes sociaux, l'intolérance, l'état agentique, le stress post traumatique, la menace sociale, le déni...
Les chapitres s'alternent entre le passé, le présent, la vie de Brodeck, les anecdotes sur le village, l'enquête sur le meurtre..le lecteur ne s'ennuient pas et reconstruit progressivement et en paralélle les différentes trames de l'histoire. L'auteur gère parfaitement les différents fils narratifs et c'est seulement à la toute fin du livre que nous pouvons alors relier entre elles toutes ces histoires.
A la fois récit historique, témoignage, triller, drame...ce roman est aussi emprunt d'espoir et de beauté. Ce livre très travaillé et d'une grande richesse, se lit très facilement et plaira à des lecteurs très différents. Un roman difficile à oublier et qui nous hantera longtemps après l'avoir refermé.
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Spécial... Particulier... Je ne saurais dire vraiment pourquoi j'ai aimé... Il règne dans ce livre une atmosphère presque malsaine... l'injustice face à l'autre qui comme il est étranger est forcément suspect... Il croyait avoir vécu le pire dans les camps de la mort mais les hommes peuvent se montrer cruels et injustes de mille façons...
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« L'Anderer » – l'Autre- a été tué, un meurtre prémédité, un assassinat donc !
Brodeck a fait des études et possède une vieille machine à écrire, il est chargé, par les hommes du village, ceux-là même qui ont perpétré ce crime, de raconter ce qui s'est passé , mais lui n'a pas participé à l'Ereignië « , l'inqualifiable ». C'est ce rapport qu'il écrira, une version officielle pour les criminels, une plus prolixe pour lui.
Car Brodek a connu le pire : la détention dans un camp de la mort et la déshumanisation puisqu'il fut transformé en chien, « le chien Brodek » pour le plus grand plaisir sadique de ses tortionnaires.
Brodek est revenu de cet enfer , il a retrouvé sa femme Emélia , sa petite fille Poupchette et la très vielle Fédorine, celle qui le recueillit quand il avait quatre ans, devenu orphelin. On pense à un pogrom .
Philippe Claudel nous plonge dans une univers d'une infinie noirceur , pourtant , il nous en délivre, de temps en temps , grâce à ses somptueuses descriptions de la nature, notamment, qui nous permettent de reprendre souffle, de retrouver un pan de lumière et d'humanité .
On ne peut pas dater avec certitude l'époque de cette histoire, bien sûr largement inspirée par les atrocités commises avant et pendant la seconde guerre mondiale, on ne peut pas plus définir avec exactitude l'endroit où cela se passe , mais peut- importe parce que ce que raconte Claudel peut se produire , se reproduire à n'importe quelle période et en n'importe quel lieu , la lâcheté, l'intolérance, la bêtise sauvage, le sadisme, la vengeance, la veulerie, la xénophobie...toutes les atrocités commises par l'être humain sont intemporelles et cela est terrible à lire.
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Comme toujours, avec Philippe CLAUDEL, on entre dans un livre, un univers, qui nous est conté avec délicatesse, justesse et nuances. On ne peut tout comprendre.Rien n'apparaît limpide et on doit accepter une part de brume, d'indécision, de doutes, d'interrogation sur qui est qui et sur ce que cache chacun des personnages. C'est là, incontestablement, une des grandes forces de l'auteur. Il sait écrire pour nous ouvrir à un monde où la compréhension ne peut surgir que dans la recherche de la compréhension de la complexité et dans la volonté de déverrouiller les noeuds qui révèlent la vie de chacun des personnages.

n effet, même si on entre dans ce livre en s'appuyant sur de magnifiques descriptions de la nature, on doit quitter la quiétude de ces descriptions pour entrer dans la complexité des personnages. On ne peut avancer dans la compréhension que si on accepte de ressentir, de vivre la peur, la crainte de l'autre, l'insécurité du piège deviné mais non vraiment identifié. On doit ressentir ce besoin d'ancrer sa vie dans le passé, de l'étayer des souvenirs partagés, de s'accommoder des non-dits et de vivre malgré les questions qui taraudent les coeurs et les corps de tout un chacun.

Assurément, lire ce roman c'est entrer dans un moment d'écriture, de culture et d'humanité. On n'en sort pas sans se poser des questions sur la droiture des uns et des autres, sur les forces occultes qui gèrent et régentent la pensée au sein de la communauté villageoise. L'extrapolation à des communautés et des sociétés plus larges est permise... L'humanité en sort-elle grandie? Pas sûr!

Mais c'est, à coup sûr, au moyen d'une belle plume que Philippe CLAUDEL nous ouvre , une fois de plus, à la réflexion sur l'Homme et l'humanité.
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J'ai lu le roman pour profiter le mieux possible des bandes dessinées de Larcenet. Je viens de le finir et je suis ravie de cette histoire si bien racontée, mais ça a été une lecture exténuante. D'abord parce que c'est vraiment très sombre ; je vois sur internet qu'on le fait beaucoup lire aux lycéens, sans doute avant ou après Les derniers jours d'un condamné à mort : pourquoi emplit-on ces enfants d'ombre ?

Par ailleurs c'est truffé de références qui ne cessaient de m'interpeler. Junger et ses Falaises de marbre m'apparaissaient sans cesse (pour la description des ennemis, pour l'insistance sur les herbiers et le contraste qu'ils font avec la guerre etc.) ; surtout l'ensemble du roman tient la note de Kafka : tentative d'avance perdue d'affirmation individuelle alors qu'on est condamné à faire partie de la foule des bourreaux ou des victimes (c'est tout un) ; description des camps entièrement symbolique - me semble-t-il- et quasi uniquement centrée sur des hommes réduits à être des chiens. L'ensemble m'a soudain donné des éléments de compréhension pour Disgrâce de Coetzee, auteur lui aussi kafkaïen, s'il en est. Je n'ai pas arrêté d'aller et de venir.

On peut s'amuser à l'infini à interpréter cette forêt de symboles, mais j'aime à penser que l'anderer - outre la figure de l'écrivain, et donc de Dieu, qu'il partage avec Brodeck - est une représentation sympathique et ambiguë du diable (comme le pensent d'ailleurs les villageois) : il révèle les noirceurs de l'âme humaine, après tout et il les provoque. Larcenet lui a donné ses propres traits, avec sa petite barbe et ce dessin joyeux m'a consolée, comme console dans le roman la figure de ce culbuto suranné.


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Le livre nous parle d'un jeune homme, Brodeck, qui habite dans un petit village près de la frontière allemande. Ce qui nous explique certains noms et mots allemands. Il nous décrit la mort d'un jeune étranger exécuté dans son village . C'est les hommes du village qui le lui ont demander de le faire car, d'après eux, Brodeck était le seul à bien savoir utiliser les mots et à savoir les développer. Il nous décrit alors le contexte de cette histoire, dans un rapport, en nous détaillant tout les personnages et les différentes histoires du village, ainsi que ce crime. Mais Brodeck dénonce toute la lâcheté de ces hommes, à travers cette description. C'est un roman sombre qui retrace une mort affreuse. Je trouve ce personnage très réaliste malgré la situation qu'il vit dans son village, il réagit de manière "adulte" comparé aux autres hommes qu'il côtoie.
Je trouve que le narrateur détaille énormément voir trop, ce qui est embêtant parfois, on se lasse assez rapidement à certains moments de l'histoire. Il est parfois dur de se rappeler de tout les noms et les fonctions des hommes du villages. Malgré tout, j'ai trouvé ce livre intéressant car il retrace la vie de ce jeune étranger et le narrateur nous rapporte des éléments tragiques qui nous touche, on se rend compte de la lâcheté des hommes.
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