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4,1

sur 3392 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un très beau livre sur la guerre, la mémoire, la lâcheté, l'horreur des hommes lorsqu'ils sont en meute, leur folie, la noirceur. Brodeck est le témoin des âmes damnées de son village, de leur bassesse. le scribe désigné par la foule pour écrire l'indicible et tenter de repousser les remords et les fantômes.
L'Anderer est le révélateur, le juge qui ne juge pas mais qui présente un miroir à la face des bêtes que sont devenues les hommes d'un village écrasé de beauté qu'offre une nature pure et souillée à jamais.
Un livre superbe, noir, sans espoir et qui remue les tripes.
Janvier 2024
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Brodeck est un personnage inoubliable. Revenu d'un camp de la mort, le narrateur, Brodeck est chargé par les habitants de son village de la rédaction d'un rapport sur la mort d'un étranger arrivé dans le village quelques temps plus tôt. Crime, trahison, déshumanisation : la noirceur de l'âme humaine est au coeur du roman. Après avoir refermé le livre j'ai pris conscience que j'étais réellement bouleversée. Je suis restée quelques secondes à fixer mon livre avec la tristesse de quitter Brodeck et le bonheur d'avoir eu ce livre entre les mains.
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Avec ce livre, j'ai passé un excellent moment, ce mélange histoire avec un grand H et vie d'un village au coeur d'une histoire romanesque m'a transporté dans une époque, un mode de vie. Les notables et leur puissance face à la foule, les emportements irréfléchis des foules, tout est là pour nous montrer à quel point l'homme peut se vautrer dans le pire. Également une histoire de la mémoire, individuelle ou collective, ce roman remet bien en lumière la volonté collective d'oublier le pire commis collectivement. J'ai aimé tout cela. J'apprécie le style parfois poétique et toujours inspiré.
Lien : https://culturelivresque.fr/..
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Brodeck est un homme fragile, brisé par la folie des hommes. Lorsqu'un drame, dont les contours restent flous au départ, survient dans son petit village isolé au milieu des montagnes, il se retrouve, bien malgré lui témoin des turpitudes de ses semblables.
Brodeck va mêler dans son témoignage sur les circonstances implacables qui ont mené à la catastrophe, le récit de son propre passé, violent et tourmenté.

Il est vraiment attachant, Brodeck, car rarement on croise des personnages aussi touchés par la vie et qui pourtant font preuve d'une telle résilience.

L'ambiance de ce roman a un côté mystérieux dû à l'absence de repère spatio-temporel, même si on comprend rapidement que l'auteur situe son récit au lendemain de la seconde guerre mondiale, quelque part à proximité de la frontière allemande.
Il n'empêche. On a peu de repères concrets et cela confère un caractère assez universel à l'histoire que l'on pourrait aisément transposer en d'autres lieux, à d'autres dates. Et qui rappelle au lecteur que le mal peut se retrouver partout, tout le temps.

Et tout cela réalisé avec une grande finesse. Philippe Claudel sait parfaitement suggérer sans imposer, instiller sans forcer. L'histoire se met en place doucement, se dévoile peu à peu, dans toute son horreur. Ce rythme donné par l'auteur donne une forme d'inéluctabilité à l'histoire et à son dénouement, une tension bien présente qui donne le frisson au lecteur.
Un bien beau roman, qualifié de fable par certain, et assurément, il en possède toute la poésie et la justesse.
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Un récit âpre et terriblement actuel sur les horreurs et les dépravations que peut générer l'âme humaine autour de portraits de personnages tous aussi abjects les uns que les autres, où leurs pires bassesses et leur lâcheté les précipitent dans l'Horreur.
Au milieu de ce cloaque, surgit Brodeck, revenu miraculeusement dans son village de l'Horreur, devant survivre au milieu des ces âmes perdues qui le menacent encore et toujours et l'on respire enfin grâce à sa profonde humanité, qui nous laisse entrevoir l'espoir d'un monde meilleur.
Tout le talent de conteur de Philippe Claudel au service d'une cause noble et morale .Magistral!
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C'est une roman sombre sur la dureté et la méchanceté de l'âme humaine. Brodeck doit écrire un rapport sur une demande des villageois suite à un évènement effroyable. Brodeck a vécu et supporté les sévices des camps de concentration; le roman alterne entre ses souvenirs et cet horrible événement.
Un étranger l'Anderer est venu au village et certains n'aiment pas les étrangers, ils ont peur. Et la peur entraîne des horreurs.
C'est un roman lent, puissant, la haine fait mal.
Un roman qui ne laisse pas indifférent.
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L'homme est ainsi fait qu'il préfère se croire un pur esprit, un faiseur d'idées, de songes, de rêves et de merveilles. Il n'aime pas qu'on lui rappelle qu'il est aussi un être de matières, et que ce qui s'écoule entre ses fesses le constitue autant que ce qui s'agite et germe dans son cerveau.
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J'ai été plus qu'intriguée par le résumé qui ne dévoilait que la partie immergée de l'iceberg.

On veut en connaître davantage sur le personnage principal, sur ce qu'il doit raconter, sur ce qu'il c'est passé, sur ses interlocuteurs et ce qu'ils lui veulent.

Tout un brouillard que l'on veut éclaircir.

Le début commence comme le résumé, alors on se laisse happer, emporter par ses confessions qui s'éparpillent, se mélangent, s'embrouillent, illustrant parfaitement l'état d'esprit actuel de son auteur et l'impact que les événements qu'il a vécu ont sur lui.

Mes passages préférés, malgré leur cruauté et l'horreur que l'on découvre, resteront ceux traitant le passé, au moment de la seconde guerre mondiale et son vécu dans les camps.

À mesure que les révélations surviennent, on est traversé par différentes émotions qui nous percutent et nous font prendre conscience de la cruauté humaine qui n'en finit jamais.

On tente de se justifier : Méfiance, instinct de survie, protection, légitime défense, lavage de cerveau ou encore l'autorité hiérarchique.

Dans ce roman on est obligé d'accepter que plus souvent qu'on ne pourrait le croire, l'Homme se comporte bien pire qu'un animal.

J'ai ressentis beaucoup de chocs plusieurs fois, surtout vers la fin. L'auteur nous mitraille, et percute notre sensibilité.

Ce n'est pas un coup de coeur parce que certains passages sont peut-être un peu trop long, si ce n'est peu important. Cependant l'impartialité de Brodeck sur les différents événements qu'il raconte, le fait qu'il ne prend pas partie prix, qu'il ne détail pas plus un passage qu'un autre, rend le récit très juste.

La fin m'a laissé sur ma faim, sa décision est plus que légitime et il était temps que cela arrive, mais tout de même ! Au finale je me suis dis : tout ça pour ça.
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l le récit de ce pauvre Brodeck dont la vie fut très dure.
Il a côtoyé la mort et toutes les monstruosités des humains.
On suppose ou se passe l'histoire, mais on est pas sur.
Un récit mettant en évidence la facilite avec laquelle des gens ordinaire peuvent devenir es bourreaux
C'est de la haute littérature.


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Ce livre me fait penser à du Buzzati, dans l'attente qui se développe. C'est plus un conte dans un monde où le crime semble banal.
Conte sur la différence, sur la survie, l'amour.
L'écriture de M.Claudel est belle, claire et pleine de somptuosités.

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