En dressant l'inventaire des
parfums qui nous émeuvent – ce que j'ai fait pour moi, ce que chacun peut faire pour lui-même -, on voyage librement dans une vie. le bagage est léger. On respire et on se laisse aller. le temps n'existe plus : car c'est aussi cela la magie des
parfums que de nous retirer du courant qui nous emporte, et nous donner l'illusion que nous sommes toujours ce que nous avons été, ou que nous fûmes ce que nous nous apprêtons à être. Alors la tête nous tourne délicieusement.
Philippe Claudel.
Outre le titre qui en dit long, je voulais retrouver
Philippe Claudel après « La petite fille de Mr Linh » où il n'y a que moi, vraisemblablement, que cette petite fille n'était autre qu'une poupée. Mais je m'étais focalisée sur autre chose en le lisant.
Bref, pour en revenir à
Parfums, j'ai découvert mon univers avec les mots plein de poésie de l'auteur.
En effet,
Philippe Claudel a plus vécu que moi, il est certes plus vieux, que de six ans, mais on est de la même génération. Et si lui a vécu sa jeunesse dans un univers plus rural que le mien, j'ai retrouvé pratiquement toutes les odeurs de mon enfance, la colle, l'ail, les églises et bien d'autre. J'ai retrouvé également ce que j'ai pu lire dans les livres comme le savon utilisé par les femmes dans les lavoirs.
Les chapitres sont très courts mais les mots vont à l'essentiel, c'est de la poésie, des petites nouvelles. Pour chaque mot défini, comme une poésie, on retrouve de très nombreuses odeurs, des images de tableaux, de lectures.
Car oui, en lisant
Parfums, j'avais ces images dans la tête qui venaient et c'était un voyage au pays des
parfums, des sens, des images que l'on reçoit car on a vécu à peu près la même situation, aux souvenirs d'une enfance perdue et du temps qui passe.
Philippe Claudel les a classés par ordre alphabétique en une table de A à V. En parlant de ces
parfums, on passe également par toutes les saisons, avec une place pour chacune bien définie puisque certaines odeurs peuvent être plus intenses au printemps, l'été… et bien entendu la nature foisonne d'odeurs selon les saisons.
Cela passe donc par la nature et les
parfums, les fruits et les
parfums, l'alcool et les
parfums mais aussi tout ce qui peut dégoûter et dont on a peur, comme les stations d'épuration, la vieillesse et la mort.
Il y a énormément de joie de vivre dans
Parfums car ce sont des souvenirs, même si l'auteur a perdu ses grands-pères avant qu'il ne soit né, même s'il n'aime pas sa grand-mère et quelques unes de ses vieilles tantes revêches.
Quelques exemples : le chaume, la chaleur et le pin; le chou, symbole de pauvreté et d'odeur très forte sauf s'il est accompagné de lardons, bien cuisiné.
Philippe Claudel sait manier les mots, raconter les maints détails d'une vie (de l'enfance, en passant par l'adolescence, à l'âge adulte), d'un objet comme les fleurs fanées dans un vase où l'eau croupit. Ce sont de véritables tableaux.
Puisqu'il faut noter ce livre et comme je n'aime pas donner une note excellente, car il y a toujours quelque chose à améliorer. J'attribue un 18,5/20 à
Philippe Claudel car j'ai pu m'évader, retrouver des sensations, des odeurs.
Un seul mot, Bravo !
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