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sur 275 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quels moments agréables de lecture m'a procuré la plume de Phiippe Claudel avec « Parfums » ! Combien de souvenirs olfactifs ravivés à le lire, de bonheurs de l'enfance ! Que de plaisir à le suivre dans cette approche de la vie, dans les réflexions qu'elle entraine sur le temps qui passe, les personnes qui nous sont chères, la naissance, la mort et même après, les plaisirs sensuels, synesthésiques, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte. C'est dans un ordre alphabétique qu'il évoque des parfums bien différents, avec quelques hommages à Baudelaire, mais pour mieux dire combien les parfums sont une approche du réel, du passé, de l'avenir aussi, qui se saisit de nous, et libère d'autres sens et la mémoire. le tout dans des textes brefs, à l'écriture parfois proche de celle de poèmes en prose. Un ravissement !
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Mettez-vous aux Parfums !
Qui mêle dans son esprit « parfum » et « littérature » fait essentiellement référence au roman classique de Patrick Süskind. Parfums (2012), autobiographie originale de Philippe Claudel, auteur primé à de nombreuses reprises, nous enivre tout autant.

En répertoriant ses souvenirs à partir de différentes odeurs, l'auteur nous plonge dans un univers extrêmement sensoriel. Il semble organiser son récit de la même manière qu'on crée un parfum : l'ordre alphabétique de la table des matières évoque ainsi l'orgue du parfumeur sur lequel sont disposés les flacons de chaque fragrance. On est convié à humer chaque chapitre à sa guise, afin d'emplir son flacon personnel.

La précision technique, qui n'a rien à envier à celle du Journal d'un parfumeur du nez Jean-Claude Ellena, s'allie à une riche palette de sensations. Comme l'écrit Baudelaire dans « correspondances », ici « les parfums, les couleurs et les sons se répondent », provoquant une immersion totale dans l'univers créé.

On savoure chacun des chapitres comme des madeleines de Proust. Et Claudel nous laisse interpréter librement chaque odeur évoquée. A l'instar de Rousseau qui affirmait que « l'odorat est le sens de l'imagination », le dernier chapitre intitulé « Voyage » ne serait-il pas une invitation à suivre notre propre parcours sensoriel ? Ainsi, de la première à la dernière effluve, et même au-delà, « on respire et on se laisse aller ».
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Philippe Claudel évoque ses souvenirs à travers des essences. Une effluve est une image, des sensations, et devient alphabet. Des saveurs de l'enfance, de la famille, l'intimité d'une cuisine, le printemps dans le jardin, une distillerie qui gargouille et qui donne l'eau de vie… ce sont des rappels qu'il conserve précieusement.

Il est gosse, dans son énergie un peu brouillonne, sur son vélo, à aller chercher la parure des « acacias ». Les fleurs sont de la neige de juin, leur parfum est entêtant ; une liqueur douce pour des beignets que sa mère cuisinera. Et la friture rendra la bouffée de miel que les abeilles n'auront pas… de l'antre de la cuisinière, il repense à sa grand-mère avec sa gousse d' »ail ». Cette particule qui relève la viande et qui donne de la force au plat. Dans l'odeur, il y a le geste, on coupe, on écrase…

Les années ont toutes leurs fragrances, maternelles dans les premières, amoureuses dans l'adolescence. Les premiers baisers sont suaves, ils se mêlent aux odeurs de savon, de shampoing, de sic citron/orange. Au fil des parfums, l'auteur grandit… ainsi on le voit rouler pour les copains des cigarettes de « cannabis », se comparer à son père dans une lotion d' »après-rasage », vivre Noël aux arômes de « Cannelle »… Et on lit son indépendance, sa vie d'adulte, lorsqu'il raconte ses « chambres d'hôtel » aux odeurs neutres, aseptisées, asexuées, froides comme le mégot du cendrier ou comme l'amour tarifé. Dans la lettre « c », il raconte le « cimetière » et ses fleurs coupées, de la mousse qui s'incruste et qui parle de sous-bois. Puis la « crème solaire » et la « charogne » qui faisande la mort.
« Eglise », ses cierges et son encens, « foin », « fumier », « pluie d'orage », « laine », odeurs de terre, d'eau, d'air, de vie, de mort, de liberté, de réclusion, de peaux, d'amour… tout se noue dans le voyage de sa vie. La surenchère n'est pas que pour lui. Moi, lectrice, je hume mes pensés, je cherche aussi mes parfums. Un seul mot et tout un fumet s'en dégage. La mémoire est olfactive. On renifle et elle s'incruste en nous.

Il termine avec « vieillesse » et « voyage ». Il cite Baudelaire qui emmagasine dans des flacons, le monde. J'imagine que ce livre est sa collection de fioles où chaque petit récipient porte un nom.

J'ai beaucoup aimé cette communion des sens. Elle me rappelle quelques conversations avec mes amies autour d'un thé, de gourmandises, de parfums, de bonbons, où tout est prétexte pour se souvenir et échanger. Est-ce notre âge qui appelle la nostalgie ?
A celle ou celui qui lira ce billet, je pose une autre question… Pour vous, quelle est le mot, l'image, de votre parfum préféré ?

Une écriture qui nous emporte, une poésie très proche, il raconte son vécu et le nôtre.
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ai lu " Parfums" de philippe Claudel excellent "roman autobiographique " sous forme d'abécédaire évoquant parfums et odeurs de l 'enfance et jeunesse fleurs , cuisine ,jeunes filles: d'acacia au sexe féminin en passant par charbon , piscines gymnase.. ambiance nostalgique , poétique dans une langue épurée jamais vulgaire à lire!!
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Quand les odeurs se retrouvent dans les mots ...
Du cigare à l'odeur d'une pluie d'orage, du foin en passant par le sexe féminin. Philippe Claudel évoque comme un abécédaire les odeurs que l'on connaît tous.
Lecture impressionnante je trouve. Retranscrire si bien ces odeurs c'est un pari audacieux mais ça fonctionne à merveille !!!
Les sens en éveil lors de la lecture, on passe un moment unique et on arrive presque à les sentir réellement.
À tester si vous voulez éveiller vos sens durant un moment de lecture .
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Des petits riens de souvenirs comme la première gorgée de bière de Philippe Delerm, des nouvelles à lire aux personnes âgées et certaines à vos petits enfants, encore un beau livre de Philippe Claudel
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ai lu " Parfums" de philippe Claudel excellent "roman autobiographique " sous forme d'abécédaire évoquant parfums et odeurs de l 'enfance et jeunesse fleurs , cuisine ,jeunes filles: d'acacia au sexe féminin en passant par charbon , piscines gymnase.. ambiance nostalgique , poétique dans une langue épurée jamais vulgaire à lire!!
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C'est le livre du souvenir,le livre des images olfactives qui remontent à la mémoire.
De l'odeur caractéristique du salon de coiffure,à l'ail dans la cuisine de la mères-grand,tout nous ramène à l'enfance de Monsieur Claudel ....et souvent à la nôtre!
Une jolie découverte.
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La vie de Claudel en odeurs, à lire comme on boit du petit lait.
En toute simplicité, l'auteur nous montre comment les odeurs ont le pouvoir de nous rendre nostalgique, les pieds ici, dans le présent, le nez ailleurs, au passé.
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Un vrai délice, avec une écriture ronde, des souvenirs, des impressions ; très évocateur et suggestif… « comme les beignets aux fleurs d'acacia ».
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