Ne m’en veux pas, s’il te plaît, je vais certainement tenter de te séduire le long de ces pages (je ne sais pas faire grand-chose d’autre), mais je sais que ton cœur est épuisé, de frémir, de frétiller de vigueur au bout des hameçons tranchants des malintentionnés, mais tu verras, le mien est fait de coton, et je ne percerai de toi que ce que tu ouvres avec grâce.
Alors tes caprices (encore inconscients) seront mes vœux, à ta guise ignorante j’irai remuer l’appétit que tu ne frôles qu’en songe, par peur de souffrance, et je comblerai ta faim avec l’imprudence de ma folie.
Tes fêlures seront ma fièvre, tes frénésies mon délire, ta folie ma bêtise la plus sage.
Je commence doucement à t’imaginer, dans un éclair flamboyant, tourmentée de ton passé, angoissée de ton avenir - c’est étrange mais tu m’apparais avant tout comme une enfant. Alors, grandissons ensemble ! Petit à petit, et peut-être que dans ce manque d’articulation littéraire nous trouverons, tous deux, un schéma de construction pour nous épanouir. Et les blessures aux magnificences d’abstraction seront enfin cautérisées par cette formule de Duparc que j’aime tant :
Dans le calme aimant de tes bras.
Tes bras d’absence que seul mon imaginaire matérialise...
Mais je te sens ma belle, je te respire, indécise encore face à ce texte qui a la prétention de te parler, uniquement à toi, tout en étant face aux yeux de tous. Mais nous, nous savons n’est-ce pas ? Nous savons qu’il n’y a que nous.
Les yeux bandés de ta beauté je contemple, l’aveuglement de la perfection que personne ne semble pouvoir déceler, et mon égoïsme est heureux de pouvoir se bercer d’illusion, la vision d’être le seul homme à pouvoir saisir entièrement l’image de ce que tu es.
T’allonger sur ce lit sans aspect m’érige au-delà des monts idiots qui ne dessinent pas tes formes, au-delà des mondes stupides qui ne parlent pas de toi, et cette terre... Oh cette terre qu’est ton corps, là où fleurissent les frissons de mes caresses comme des champs d’hortensias oubliant de faner, et je flâne de t’aimer, dans le calme de ta prairie, sous tes yeux de tempête je guette tes tremblements offerts à mes lèvres en sucrerie, les miettes de ton esprit qui s’abandonne sont les ritournelles de ma langue, et tu danses...
dans l’infini de ce temps serré, qui s’est enfermé,
pourtant tant fermé, mais qui s’étend maintenant que tu me laisses te toucher.
Si Dieu est vivant, alors il doit pleurer.
"Faire l'amour à une femme avec la langue, et être face à l'effet qu'il en résulte, me conforte dans l'idée que la féminité a la capacité (le pouvoir) de sentir la chair du langage, ses contours, ses formes, ses caresses et fessées, comme les rondeurs d'un corps à part du corps"
Image furtive : Attention, à force de chercher à être aimé, on en oublie parfois de montrer notre amour.
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Crois moi mon doux amour, ici les mots sont la plus tendre des caresses...