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EAN : 9782363156983
92 pages
Iggybook (01/10/2017)
3.88/5   17 notes
Résumé :
Marquée par un esprit que certains pourront qualifier de romantique, l'écriture de ce jeune auteur se caractérise par un regard de l'homme face au miroir, un regard qui ne fuit pas ses propres démons. Le lecteur découvrira dans ces pages un exercice libre qui interroge les formes poétiques, mais également un esprit qui se focalise avec acuité sur la déconstruction de la passion amoureuse. Il s'agit d'une suite de moments habités par les retentissements du quotidien ... >Voir plus
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- Je t’aime -

Je t’aime, voilà des mots dont on semble connaître toutes les coutures, toutes les formulations, et - pourtant - lorsque l’on est sujet de leurs énonciations, ils paraissent sans cesse nouveaux ; neufs, ils se renouvellent, ils ne s’usent pas avec le temps lorsqu’ils sont offerts sincèrement, mais peuvent s’abîmer au sein d’une même bouche, les lèvres s’écorchent sur le mot mais ce sont les lettres qui souffrent et ce sont ces lettres qui touchent.

La première fois que je le prononce, « je t’aime » semble empli de sens, il m’est concret et justifié, il me parait même utile, symbolisant alors avec sincérité l’importance que je donne à un instant futile ; il est un passager qui s’invite et qui peut embellir ou du moins apporter la touche finale à ce qui n’en avait pas forcément besoin.

Car « je t’aime » n’est jamais une nécessité, ce n’est pas obligatoire, c’est gratuit, c’est léger, et pourtant ce sont bien souvent les mots les plus lourds que l’on puisse écouter. Passé le premier aveu, « je t’aime » devient énigmatique, il me semble comme le barillet d’un revolver qui, une fois le premier coup parti ne laisse que des balles à blanc.

Alors je tire - violence - mon « je t’aime » et j’espère qu’il t’abatte. Mais si je me rate, si je te rate, aurais-je une autre chance ?

N’aurais-je pas alors tout gâché ?

Avec le temps, au creux d’une relation d’antan, il devient une sorte de preuve que je tends à l’autre de temps en temps pour montrer mon affection qu’elle est toujours réelle, qu’elle est toujours là ;

« Ne t’en fais pas, je t’aime encore »

Pourtant ce que j’aimerais, c’est que tu m’aimes à nouveau, différemment, que ton amour mûrisse avec le temps. Car on n’aime jamais l’autre comme au premier jour, c’est ridicule, je ne t’aime pas comme la première fois, je t’aime comme aujourd’hui, je t’aime comme maintenant et mes déclarations passées n’étaient que des préambules à ce moment - cet instant, qui lui-même n’est qu’introduction à « comment t’aimerais-je demain ? ».

« Je t’aime » est fragile, nuancé, il s’adapte et se moule aux situations, il a ce pouvoir de se confondre parfaitement avec ce que je cherche à exprimer dans mes déclarations, et dans ces deux mots se concentre chaque mot doux que j’aurais pu dire.

En disant « je t’aime » je dis tout, et pourtant je ne dis pas grand chose.

« Je t’aime » semble parfaitement équilibré, « je » pour moi, « te » pour toi, et « aime » pour nous. Il est une direction, évolution linguistique, il arrive à nous.

Pourtant, il me parait n’être qu’un seul mot, une même entité, un bloc brut indissociable qui supprime les explications. J’ai beau t’écrire des lettres par centaines il n’y a que ces mots qui sachent captiver toute ton attention, « je t’aime ».

« Je t’aime » s’affaiblit profondément si je le renforce - affaiblis - d’un autre mot : « je t’aime beaucoup », « je t’aime fort », « je t’aime trop » n’égaleront jamais un « je t’aime » sans mots.

« Je t’aime » se définit de lui-même, là où « je t’adore » renvoie à de multiples interprétations, « je t’aime » ne me paraît être qu’une chose, son intitulé. Passion veut dire besoin, désir, obligation, « je t’aime » se dit lui-même, comme si j’étais moi-même condamné à ne dire que mon propre nom.

« Je t’aime » ne s’anticipe pas, il se jette, ou plutôt il s’égare, il s’échappe de moi, il est un accident, un incident que je sentais venir, un coup devant lequel je préfère fermer les yeux... j’ai peur de lui...

Devrais-je fuir ?

Et pourtant, il me donne cette sensation d’être en vie et de peut-être pouvoir donner vie à l’autre.

Et si aujourd’hui on devenait vivant ? Et si aujourd’hui on aimait vraiment, et si aujourd’hui on se disait tout, et si aujourd’hui « je t’aime » était notre seule conversation, nous sentirions-nous silencieux ?

Oh que non, on aurait l’impression d’avoir parlé des jours entiers, si « je t’aime » était notre résumé.
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Expliquez aux dames qu’être sexy attire les corps, être belle attire les cœurs mais c’est être elles-mêmes qui attire les âmes.
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Tu me dis que tous se moquent, que c'est inutile, que rien ne les choque plus de nos jours, tout est futile. Ils ne lisent qu'en secret avec la honte d'être sensibles, mais cite moi l'un d'eux qui ne fût pas déjà seul et pensif ?

Aucun ma belle, aucun...

Mais il est plus simple de fuir que de ressentir, il est plus simple de rire que de conquérir.
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Attends le jour où elle n’aura pas eu le courage de se faire belle, pour lui dire qu’elle l’est
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Ce qui manque le plus dans les rues enneigées c’est de ne pas avoir la sensation d’être le premier à laisser sa trace.
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