Voici un court premier roman de la dernière rentrée littéraire qui se transmet de blog en blog.
Nicolas Clément parvient à traiter le sujet douloureux de la violence conjugale avec une approche assez poétique. Parce que ces choses là sont un peu taboues, on n'ose pas en parler clairement. Face à ce père violent, les enfants Marthe et Léonce en ont perdu les mots." Je n'arrive pas à parler de papa qui fauche notre enfance, fouette nos lèvres, crache sur Sony et revient moucher dans nos vies, le premier qui se sauve marque une maman."
Et pourtant, avec ce style curieux et ces associations improbables de mots, j'ai pleinement ressenti la douleur de la mère et des enfants.
Même si la violence est là, palpable, l'auteur nous entraîne souvent vers le beau. Les fleurs, la douceur animale, l'amour du jeune Florent, l'aide des voisins et de la professeur Nathalie.
Marthe, exilée à Baltimore avec Florent réapprend à parler et se plonge dans la traduction d'
Eschyle. Est-ce là une attirance pour une langue morte et les destins tragiques ?Les coups marquent les corps mais aussi les esprits et les enfants sortent rarement indemnes de la folie d'un parent.
En digne héroïne, Marthe marche vers son destin.
" Ainsi, quand tu pourras, sois fier de ce que nous n'avons pas reçu et qui nous sert d'épines."
Un superbe premier roman et un auteur à suivre.
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