La médiathèque où je suis affilié à procéder à un "désherbage" à savoir l'envoi de certains livres au pilon ou plus agréablement chez des lecteurs qui seraient interéssés à récupérer un certain nombre de livres.
Et dans ces caisses de livres m'attendait entr'autre
le dernier roi d'Angkor de
Jean Luc Coatalem.
Et bien je suis heureux de cette pioche
Le dernier roi d'Angkor est un roman émotionnel , tenu , et écrit délicatement.
Le narrateur se rappelle de son enfance et d'un jeune garçon un peu plus âgé que lui, prénommait Bouk , et qui venait passer du temps dans sa famille les fins de semaines et les vacances.
Et reviennent les souvenirs d'enfances et d'enfants. Souvenirs doux , souvenirs rieurs , souvenirs de jeux , de campagne, de repas.
Les souvenirs d'enfants sont souvent beaux.
Et puis à l'adolescence Bouk disparaît et selon la légende familiale retourne à Angkor au Cambodge.
Le narrateur est devenu un adulte et le souvenir de Bouk reste bien présent.
Les souvenirs sont toujours d'enfance mais la réflexion est devenue celle d'un adulte.
Le questionnement devient primordial.
Pourquoi Bouk venait -il passer ces fins de semaines dans la famille. Où était il le reste du temps.
Et puis dans la famille il y avait des personnes qui parlait de l'Indochine.
Intrigué par ce questionnement le narrateur va partir à la recherche de Bouk mais aussi de sa jeunesse et de lui-même.
J'ai beaucoup apprécié la plume de
Jean Luc Coatalem , qui se veut légère, mais précise.
Ces descriptions d'Angkor et de la forêt tropicale restituent bien l'inextricable et la disparition d'Angkor sous l'épaisse forêt.
Et cette description est un miroir à la recherche du narrateur.
Doit on se rechercher loin ou devons nous voyager au fond de nous ?
Le hasard n'existant pas , pendant que j'écris cette critique , en fond sonore une chanson passe....
Il s'agit d'une chanson de
Noir Désir : le Vent te portera
C'est exactement l'état d'esprit que j'ai trouvé dans ce roman.
Que ce soit musicalement ou dans le texte
" Je n'ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu'on y goûte
Des méandres au creux des reins
Et tout ira bien
Le vent l'emportera
Ton message à la grande ourse
Et la trajectoire de la course
A l'instantané de velours
Même s'il ne sert à rien
Le vent l'emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
La caresse et la mitraille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D'hier et demain
Le vent les portera
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l'atmosphère
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant dis?
Ce parfum de nos années mortes
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?
Le vent l'emportera
Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi "