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3,95

sur 835 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chez Jonathan Coe, il y a de l'excellent et parfois du moins bon. Nous sommes ici plutôt dans la première catégorie.

Au travers de la vie de cette famille anglaise que l'on suit sur plusieurs générations, Coe se livre à une critique sociale très aiguisée de la société britannique et de son évolution entre la fin de la seconde guerre et l'épidémie de Coronavirus.

Il choisit comme jalons de son histoire les cérémonies liées à la famille royale et c'est une très bonne idée. Cette dernière, malgré le titre constitue en effet un facteur d'union des anglais qui pour la plupart n'ont connu qu'eux au pouvoir et même les lecteurs étrangers ont ces références qui leur permettent de se situer en terrain connu et de créer un lien de familiarité avec son oeuvre.

L'évolution de cette famille au sein aussi de la guerre du chocolat a quelque chose de touchant dans ses évolutions et ses désaccords.

Un excellent roman.
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C'est un petit bijou que l'on adore déguster ce roman.

Jonathan Coe nous montre son Angleterre à travers une famille, une usine et des événements qui ont marquer l'histoire de ce pays.

Il y a une jolie palettes de personnages.
Personnellement , j'ai adoré le personnage de Mary puisque l'histoire commence avec elle est se termine avec elle.

Dans ce roman, on retrouve le style de la trilogie qui l'avait faitL "Les Enfants de Longbridge et le coeur de l'Angleterre.

Dans ce roman, la télévision est personnage à certains moments.

J'ai trouvé très bien même si ce n'est pas dans les moments du livre qu'il aborde de Bretix et les dégâts que cela dans les familles.

Il parle dans cette histoire dans d'un sujet très tabou le déclin de L'Angleterre sur la scène mondial et de leur passion pour la seconde guerre mondial qui est aussi important en France mais cela il ne fait pas mention.

L'auteur nous raconte aussi les débats au parlement Européen et j'ai trouvé cela très fin de faire cela.

J'ai vraiment hâte de retrouver Mr Coe pour nous raconter son Angleterre à travers une ou des époque (s).
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Je quitte avec regret cette famille anglaise attachante. Faut dire que je la connais depuis 1945, le 8 mai exactement !

Ce roman raconte par à-coups l'histoire d'une famille anglaise, en se focalisant sur certains de ses membres, dont Mary, puis ses trois fils et un de leurs cousins.
Par à-coups ? Effectivement, il est divisé en 7 parties décrivant un jour spécial dans la vie de l'Angleterre, et autour de l'événement décrit, on assiste à la vie quotidienne de cette famille, de leurs penchants, de leurs regrets, de leurs grandes décisions, de leurs amours et leurs désamours.
Nous commençons donc le 8 mai 1945 avec la petite Mary qui a 11 ans, puis un bond dans le temps pour arriver au couronnement de la reine Elisabeth II, le 2 juin 1953 (et inauguration de la première TV ), ensuite nous assistons à la finale de la Coupe du monde le 30 juillet 1966, marquée par la victoire de l'Angleterre sur l'Allemagne (accueil des petits-cousins allemands pour l'occasion), puis l'investiture du prince de Galles, le 1er juillet 1969 (vacances de la famille dans le pays de Galles), puis le mariage de Charles et Diana, le 29 juillet 1981, puis les funérailles de Diana, et enfin le 8 mai 2020, en plein confinement dû au Covid.

Patriotes convaincus contre personnes jugeant que la famille royale ce n'est que des parasites, travaillistes contre conservateurs : on a l'impression que l'Angleterre se résume à cela, et leur désunion, c'est drôle à lire, d'autant plus que nous croisons des personnages connus, comme Boris Johnson à ses débuts, déjà décrit comme un pantin burlesque.
Tout est réel sauf la famille en question, y compris le village de départ près de Birmingham, Bournville, où se situe une chocolaterie qui restera dans les annales de l'Angleterre.
Et puis rien n'est laissé au hasard, un détail paraissant insignifiant reviendra quelques décennies plus tard de façon inattendue mais tout à fait pertinente.

Jonathan Coe, que j'aime beaucoup pour sa verve, son ironie, son autodérision, son côté sociologue mêlé au psychologue, cet auteur m'a encore une fois ravie.
Il m'a même soufflé une idée pour un futur atelier d'écriture : « Autour d'une date dont tout le monde se souvient, racontez une anecdote vous concernant ». Qui s'y colle ?
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Une belle atmosphère se dégage de ce roman, empreint d'une multitude d'émotions, gravitant entre gravité et légèreté. Beaucoup de justesse, c'est la signature de cet auteur. Tout à la fois intelligent, fin, tendre et piquant, c'est un récit hautement recommandable.
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Je pense que je tiens le roman de mon année 2023 ! Je le savais déjà fan de cet auteur qui croque l'évolution de la société anglaise au fil dans ans au fil de ses romans . J'ai été immédiatement pris au piège de l'auteur et l'ai lu le temps d'un week-end.
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Lire Jonathan Coe est toujours un exercice de plongée au coeur de l'âme anglaise. Suffisamment près de l'agitation du monde et néanmoins sans remous excessifs.
Ici, il réussit un exercice remarquablement nostalgique : nous brosser les portraits et les destins des membres d'une même famille, d'hier à aujourd'hui. de la seconde guerre mondiale au Covid. Grâce à la figure éminemment attachante de Mary Clarke.
Lorsque je dis qu'il "réussit", je vous invite, si vous tentez le loisir J. Coe, à bien vous laisser aller dans la narration, de vous laisser submerger, sans retenue, sans réticence. Ainsi il vous arrivera peut être, comme moi, de vous dire vers la fin : Mais... ça...
Alors vous reprendrez le livre, le réouvrirez, relirez certain passage et esquisserez un sourire... so british.
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Titre original : Bournville.

Depuis mai 1945 où l'on fêtait la victoire et la fin de la guerre jusqu'à mai 2020 où l'on voulait fêter la fin du confinement, Jonathan Coe parcourt les évènements hautement publics de l'histoire anglaise tels que le couronnement de la reine en 1953, la coupe du monde de foot gagnée par l'Angleterre en 1966 malgré un but contestable, l'investiture de Charles en tant que prince de Galles en 1969, son mariage avec Diana en 1981 les funérailles de Diana en 1997 et enfin la fin du confinement correspondant au 75ème anniversaire du 8 mai 1945. Tous ces évènements sont vus à la télévision ou en direct à travers le prisme d'une famille, la famille Lamb, depuis les parents de Mary et Geoffrey et leurs enfants et petits-enfants. le centre de l'action se situe à Birmingham et dans sa banlieue proche dans la petite ville de Bournville (titre original du roman) où trône l'usine du célèbre chocolat Cadbury. Trois générations vont se succéder.
Trois garçons nés autour des années cinquante- soixante : Jack le conservateur et pragmatique, figure du commercial version années quatre-vingts, qui croyait en Thatcher et qui continue de croire en Boris Johnson à la fin ; Martin le dernier cadre de l'usine Cadbury cherchant à exporter du chocolat vers l'Europe qui refuse car les normes imposent l'absence de graisse animale dans sa fabrication et enfin Peter le musicien, violoniste professionnel, qui découvre son homosexualité sur le tard, et bien sûr les épouses des uns et des autres.
Pourquoi alors ce royaume se désunit-il ? Ça commence par le rejet d'une jeune Galloise d'un texte naïf d'un des amis de la famille Lamb alors en vacances avec eux, David, qui délire autour d'un village englouti par les eaux, réserve au profit de la toute-puissante Angleterre et ça se poursuit par les délocalisations des usines, la perte de l'industrie et de Cadbury devenu en grande partie parc d'attraction historique.
Le racisme et la xénophobie, omniprésents, commencent par la haine de l'Allemand clairement exprimée dans une bagarre en 1945 et se poursuit, surtout dans les non-dits, les attitudes des uns et des autres vis-à-vis d'une population d'une couleur de peau et d'une ethnie différente. On ne regarde pas l'autre dans les yeux, on ne fait pas de vagues. Or, le ressenti est là et finit par ressortir avec force avec l'accumulation des années.
Les thèmes et les discours s'entrecroisent, les lettres d'invitation, les pensées de chacun pendant une réunion de famille mais le plus intéressant stylistiquement parlant, et l'on peut admirer la recherche de Coe en ce sens, ce sont ces mélanges de discours officiels en parallèle avec les réactions et activités du peuple qui les écoute plus ou moins. Certains passages, notamment lors de la retransmission des funérailles de Diana où la plupart des Anglais, effondrés et sincèrement tristes, en veulent aux autres qui n'en sont pas touchés et continuent leurs affaires considérant que la personne de Diana ne leur était pas connue personnellement. Une réflexion s'impose sur le statut des personnes royales et le passage en question concernant Peter et son amant Clive rappelle un peu, à l'inverse, celui des comices agricoles dans Madame Bovary, quand les paroles de Rodolphe pour Emma sont montées en parallèle des discours des comices agricoles.
Un excellent roman qui montre comment a évolué le Royaume-Uni dans ses politiques et directement dans la vie des gens depuis 1945, Brexit inclus.
Un Coe de grand cru.
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Une fresque familiale qui embrasse les tourments d'une société anglaise complexe, pleines de ses contradictions entre archaïsmes et modernité.
Le ton est plaisant, la famille à l'image du pays, désunie. On entrevoit alors les ressorts du Brexit. C'est très bien décrit et senti!
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En ce 8 mai 1945, Bournville, banlieue de Birmingham connue pour sa célèbre chocolaterie, s'apprête à fêter la victoire!
Mais auparavant, comme beaucoup de compatriotes, les Clarke sont assemblés autour du poste de radio dans leur salon pour écouter le discours de Churchill. Doll, la mère et la petite Mary se rendent ensuite à la messe tandis que le père Samuel va au pub pour écouter le discours du roi. Puis tous se retrouvent pour les festivités au cours desquels Mary rencontre Geoffrey Lamb, le fils d'un collègue de son père. Mais son attention est davantage attirée par le flamboyant Kenneth et sa cravate jaune canari.
Quelques années plus tard, Mary et Geoffrey sont fiancés. Or tandis que Geoffrey suit le couronnement de la reine dans la maison de ses futurs beaux-parents qui disposent du tout premier téléviseur de Bournville, Mary déambule dans les rues en effervescence de Londres avec Kenneth...
Quelques années passent de nouveau, Mary et Geoffrey sont mariés et ont trois fils. Tout ce petit monde est réuni devant le match historique de la finale de la coupe du monde 1966 opposant l'Angleterre à l'Allemagne de l'Ouest. Jack, Martin et Peter, leur fils vont grandir à leur tour et continuer d'écrire leur propre histoire...

Roman historique et saga familiale, le Royaume Désuni est une chronique de la société anglaise à travers sept événements majeurs qui ont rassemblé les sujets de sa Majesté autour du poste radio puis de la petite lucarne. Ce qui semble faire nation depuis 75 ans : la seconde guerre mondiale et la famille royale même si d'aucuns qualifient leurs membres de parasites.
Enfin pour illustrer les dissensions autour de l'Europe, Jonathan Coe choisit pour décor Bournville, le berceau du chocolat Cadbury. En effet, s'il représente le "goût" d'enfance des britanniques hérité de la guerre, il n'était pas considéré de bonne qualité par les palais un peu plus fins de ses voisins Français et Belges. Et n'était donc pas commercialisé en U.E.
Un roman foisonnant et passionnant! J'ai eu l'impression de "feuilleter" l'album de famille des Anglais dont j'ai moi aussi vécu par écran interposé les derniers épisodes évoqués dans le livre : la mort de Lady Di, le "Brexit"... et les frasques du clown triste Boris Johnson!

" Un son intemporel. Je veux dire littéralement. le passé, le présent et l'avenir : voilà ce qu'on entend, dans la voix des enfants. Un murmure dans l'air qui te dit : Plus ça change, plus c'est la même chose."
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Voici ma 300ème chronique sur le site de BABELIO, et je la consacre à un auteur que j'apprécie beaucoup.
Car disons le d'emblée : j'aime bien Jonathan Coe, l'un de ces auteurs britanniques que je suis toujours avec beaucoup d'intérêt.

Un récit en quelques dates majeures qui traite de l'histoire avec un petit h, d'une famille anglaise sur 3 générations, sur fond d'Histoire avec un grand H, avec quelques évènements majeurs du XXème et du début du XXIème siècle, le tout scruté avec tout le flegme et l'humour britannique dont est capable le grand auteur Jonathan Coe.

Soit une famille, la famille Lamb, et ses principaux personnages vivant près de Birmingham : les parents, Doll et Samuel, qui vont avoir une fille Mary, dont on suivra la vie tout au long du récit, qui épousera Geoffrey, un conservateur britannique typique, et qui aura avec lui 3 fils : Jack, thatchérien en diable, Marin, qui épousera Bridget (alors qu'elle a la peau noire, ce que ne pourra jamais supporter son beau-père-) et Peter, le préféré de Mary, musicien, et homosexuel qui n'ose pas se l'avouer.

7 dates qui sont sans doute inscrites dans l'inconscient collectif des Anglais :

08 Mai 1945, ou Jour de la Victoire, avec les discours de Churchill et celui du Roi bien connu maintenant grâce au film « le discours d'un roi » où Georges VI, le roi bègue, est brillamment interprété par Colin Firth.

02 Juin 1966 où le Couronnement de la Reine Elisabeth II, dans lequel le personnage de Mary, alors âgée de 17 ans, retrouve Kenneth qu'elle aurait pu épouser plutôt que ce conservateur de Geoffrey, raciste et incapable de reconnaître l'homosexualité de son fils.

Et cette finale de la Coupe du Monde du 30 Juillet 1966, dans laquelle l'Angleterre écrase l'Allemagne, pour le plus grand bonheur des 3 fils de Mary et Geoffrey, qui miment des épisodes de la 2nde Guerre mondiale avec leurs lointains cousins d'origine allemande qu'il faut humilier.

Ou encore, bien sûr l'investiture du Prince de Galles, le 01er juillet 1969, occasion pour Martin et Peter de découvrir que les Gallois détestent les Anglais, et ensuite une date qui reste dans l'inconscient collectif français également : 29 juillet 1981, ou les funérailles de Lady di suite à son accident sous le Pont de l'Alma.

L'enterrement est aussi pour l'auteur l'occasion de nous faire faire connaissance avec un trublion foutraque, qui arpente les allées du Parlement européen avec sa mèche blonde et que tout le monde appelle Boris. Un certain Boris qui se présente également à une élection galloise acquise aux travaillistes, élection qu'il va perdre une première fois, mais qu'il remportera plus tard. Un portrait ironique qui nous donne à voir la piètre opinion que bon nombre de sujets britanniques ont de celui qui deviendra leur Premier Ministre

Le personnage principal de cette chronologie est Mary, qu'on découvre petite puis adolescente, et ensuite pleine de vie et sportive à la tête d'une famille qui va devenir nombreuse.

Une dernière date, le 08 Mai 2020, nous plonge dans l'atmosphère de démarrage de crise du COVID, avec une scène toute pleine de sensibilité où Peter, le troisième fils, réussit à voir sa mère avant qu'elle ne meure la nuit suivante – Jonathan Coe nous précisant en fin de roman que c'est la seule véritable scène autobiographique que l'auteur a écrite.

Le procédé des 7 dates fonctionne très bien, comme il avait fonctionné dans « La pluie, avant qu'elle tombe » que j'avais chroniqué à l'époque.

Et puis il y a la localisation. Située à Birmingham, au Nord-Ouest de Londres, l'action se déroule à l'ombre de la chocolaterie Cadbury. Ce qui donne à Jonathan Coe l'occasion de nous livrer quelques scènes savoureuses, comme ce combat que mène Martin face à la Commission européenne parce que, suite à un certain nombre d'arguties incompréhensibles, l'Europe refuse d'importer des chocolats de Cadbury qu'elle ne qualifie pas de chocolat, comme ceux des Français ou des Belges.

Délectable récit scandé en sept temps, « le Royaume désuni » nous livre un témoignage brillant de la société britannique des dernières années.
Après l'excellent « Billy Wilder et moi », on rêve donc

D'ores et déjà d'une huitième saison qui nous montrera comment la société britannique vit la décision du Brexit – le rendez-vous est déjà pris pour ma part.
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