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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lecture faite de Bienvenue au club, je n'avais qu'une hâte, lire la suite pour savoir ce qu'étaient devenus les jeunes héros. le cercle fermé me les a donc fait retrouver une vingtaine d'années après, à l'approche du nouveau millénaire.
J'ai donc pu rencontrer à nouveau avec plaisir Benjamin Trotter, toujours un peu décalé, son frère Paul élu maintenant député travailliste, leur soeur, Loïs, incomplètement remise de la mort de Malcolm, Doug devenu journaliste, Philip également, mais divorcé De Claire qui elle revient d'Italie et a toujours du mal à accepter la disparition de Miriam, sa soeur, disparue 20 ans plus tôt. J'ai retrouvé également Culpepper, Steve Richards, Hardings et d'autres encore. À cette liste de quadras s'ajoutent leurs conjoints ou conjointes, leurs enfants, bref un beau panel de personnages. C'est à travers l'histoire de tous ces personnages et en nous racontant leur vie avec leurs succès ou leurs désillusions que Jonathan Coe va réussir à nous faire participer à la vie durant ces années et à accéder à la grande Histoire. C'est ainsi que, le roman débutant en décembre 1999, nous revivons avec Benjamin cette crainte des dernières heures du millénaire où tous les systèmes informatiques du monde avaient le risque d'être anéantis.
Si l'auteur a dénoncé les années Thatcher dans Bienvenue au club, il n'y va pas non plus de main morte avec Tony Blair. La mondialisation s'impose, la plus grande manifestation depuis les années 70 a lieu avec la fermeture annoncée de Rover, filiale de BMW. L'invasion de l'Irak est source de division et on assiste à un regain de popularité pour l'extrême-droite.
Difficile donc pour nos héros souvent en prise avec les fantômes du passé, de se faire une place et de réussir leur vie privée et leur vie professionnelle.
Beaucoup de mélancolie et de tendresse dans ce livre mais aussi, comme souvent avec l'auteur, beaucoup d'humour. En effet, comment ne pas céder au rire lorsque Doug explique à Benjamin, la règle mise en place entre lui et sa femme Frankie et qu'il appelle la règle du sexe : "Un jour sans sexe pour chaque gros mot ordinaire. Deux jours pour P..., et trois jours pour e...".
Avec ces deux romans, Jonathan Coe livre une fresque aboutie de notre époque et nous oblige à la revisiter consciencieusement pour en distinguer toute la cruauté et tout ce qui va pouvoir en découler.

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Quel plaisir de retrouver toute la bande de Bienvenue au club, quelle curiosité de découvrir ce qu'ils sont devenus vingt ans après ! Les 1970s de leur adolescence sont bien loin : les voilà en pleine mid-life crisis, tandis que l'Angleterre s'engage dans la « troisième voie » sous la houlette de Tony Blair. Il ne reste pas grand-chose des idéaux et de l'insouciance qui irriguaient le précédent tome. Mais les vestiges des sentiments anciens subsistent. Lorsque Claire rentre de plusieurs années en Italie, il suffit de peu pour les raviver…

Journaliste, écrivain, traductrice de retour de l'étranger, homme politique, chaque personnage est à sa manière le témoin de l'époque. Les grands groupes privés font un hold-up sur des secteurs publics entiers. Leurs PDG s'en mettent plein les poches tout en multipliant les plans sociaux. le cercle exclusif des élites « tendance » se referme, ouvrant une brèche où s'engouffre le British National Party. Mais abreuvé d'émission idiotes et de slogans vides de sens, le pays semble apathique.

Face à cette « superficialité obscène » de la vie culturelle et politique, la frustration des personnages bouillonne littéralement. le bonheur passe-t-il par l'humilité, la stabilité ? Les ambitions impliquent-elles nécessairement des compromissions ? Chacun semble chercher ses propres réponses, mais tous se tournent vers le passé. J'ai trouvé cette nostalgie un peu pesante, surtout dans le cas de l'inconsolable Benjamin. Les souvenirs ressassés m'ont parfois donné l'impression de relire Bienvenue au club mais là où j'avais apprécié l'équilibre entre humour et vitriol, ici la mélancolie prend le pas.

Cela dit, j'aime toujours comment Jonathan Coe joue avec les registres, mêlant roman, lettres, emails, SMS, compte-rendu de réunion, articles de presse, extraits de discours parlementaires et même une fiction dans la fiction. de sa plume féroce, l'auteur décape le vernis des apparences, des carrières fulgurantes et de la vie de famille (l'un des personnages ne s'occupe pas de sa fille, mais accepte de signer une chronique hebdomadaire sur « les joies de la paternité »). Il réussit l'émulsion d'histoire et de littérature, d'intime et de politique que son personnage Benjamin aimerait tant atteindre, révélant la profondeur des répercussions individuelles de ce qui pourrait sembler des péripéties mineures des grands conflits historiques.

Et cerise sur le pudding, ce roman boucle la boucle – ou referme le cercle si on veut – en apportant des réponses à toutes les questions que le premier tome avait laissées ouvertes !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Après Bienvenue au club, je retrouve toute la bande de Birmingham à la veille du passage du millénaire. Ils ont désormais la quarantaine, sont entrés dans la vie active, mariés et pour certains ont désormais des enfants. Les temps changent après les années Thatcher ils entrent dans les années Blair.  Une page se tourne, que sont devenus leurs rêves d'adolescents, leurs amours, leurs ambitions, leurs idéologies. Sont-ils restés les mêmes ou ont-ils changé ? Et puis il y a les questions restées sans réponse, les disparitions, les traumatismes de l'adolescence pas toujours guéris, oubliés.

Dans cet opus c'est autour principalement de Benjamin et Paul, les deux Trotter, frères mais tellement différents, que gravite le roman. A travers eux, Jonathan Coe se lance, grâce également à ses autres héros, dans un panorama de la situation sociale et politique de l'Angleterre. Après les attentats de l'IRA se sont d'autres attentats qui frappent le monde et en particulier les Etats-Unis avec des répercussions mondiales. Les peurs sont d'un autre ordre mais les opinions divergent sur les suites à leur donner.

L'auteur dresse un portrait, parfois cinglant, d'un pays en crise : économique bien sûr : finies les trente glorieuses, voici venues les années du management, des liquidations sèches d'entreprises, des prises de profit, de la communication avec l'arrivée du portable, d'internet, tout va beaucoup plus vite.

Et puis avec Paul, Jonathan Coe s'amuse à décrire une certaine catégorie de politiciens, de pâles figures, maladroits et opportunistes. A la différence de Benjamin qui reste le pilier du Club, immuable dans ses amours,dans son rêve de devenir écrivain, dans l'écriture depuis 25 ans de son Roman, mais qui va être ébranlé par une femme qui croisera son chemin.

En plus de 500 pages Jonathan Coe porte un regard critique sur une époque mais en y glissant assez d'humour et de dérision pour rendre l'ensemble passionnant, avec ce qu'il faut de justesse sans toutefois en faire un long réquisitoire. Tout y est passe : les médias, les conflits mondiaux, la politique et au milieu de ces bouleversements l'auteur ne perd pas de vue les histoires personnelles de chacun, leurs amours, c'est habilement construit, et n'oublie pas d'apporter un éclairage sur des "affaires" laissées en suspend dans Bienvenue du club.

Autant de cercles autant d'histoires et tout l'art est de tenir le lecteur en haleine, le ramener sur les rails, de raccrocher les wagons offrant parfois un point de vue différent. Quel talent d'écrivain il faut pour y parvenir. Faire d'une saga amicale et familiale sur un demi-siècle (si on tient compte du troisième volet : le coeur de l'Angleterre que je vais bien sûr lire très prochainement) le récit d'un pays qui traverse les crises comme ses personnages traversent leurs propres crises avec leurs questionnements, leurs choix et avec une nouvelle génération qui arrive et qui porte sur leurs prédécesseurs un regard parfois inquiet sur le monde qui leur ont construit. Feront-ils mieux, sont-ils si différents ?

Tout est maîtrisé, Jonathan Coe est un magicien des mots et des intrigues. Il est la parfaite illustration du flegme "so british" avec ce qu'il faut de dérision, d'humour mais aussi de clairvoyance et d'amour de son pays pour en relever toutes les contradictions, tous les combats mais quel pays n'en a pas ! A l'heure du Brexit il n'est pas inutile de se pencher sur un pays qui fait le choix de se tenir à l'écart, de se construire avec ses seules forces, qui a toujours eu sa particularité.
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Un bon moment de lecture que cette suite de « Bienvenue au Club ». Les personnages sont moins nombreux, cela a facilité ma lecture. Il est moins foisonnant que le premier récit et je préfère cela. Jonathan Coe est décidément le virtuose des histoires qui se croisent et s'entrecroisent entre êtres humains. C'était un plaisir de retrouver ces adolescents devenus quarantenaire, dans les années 2000 et poursuivre l'aventure de leurs vies avec plus ou moins de bonheur. Les idéaux, les rêves sont tombés, confrontés à la réalité.

Les personnages sont plus flous, moins tranchés, moins dans l'absolu, mais plus dans l'art de composer avec plus ou moins de bonheur, l'exercice difficile de vivre dans une réalité souvent plus grisâtre que prévue.

La musique nous accompagne toujours, mais plus classique avec Arthur Honegger et les cinq symphonies ou la Rhapsodie Norfolk n°1 de Ralph Vaughan Williams.

La politique est toujours en filigrane également, l'économie de marché, la guerre en Irak et l'argent de plus en plus central et souverain.

Je me disais que ce serait cool de poursuivre jusqu'à leurs 60 ans, et suivre encore une fois Benjamin. Mais je crois que Jonathan Coe l'a fait dans « le coeur de l'Angleterre » Encore un bon moment en perspective.
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Tony Blair est premier ministre. C'est la décennie qui a vu la crainte du bug de l'an 2000, le 11 septembre et la guerre en Irak. Benjamin, ses frère et soeur et leurs amis sont désormais adultes mais les souvenirs d'enfance, les amours et les animosités ont laissé des traces. le second volume du diptyque, devenu trilogie, est plus introspectif et nostalgique que le premier, la légèreté s'est émoussée, la politique est plus prégnante mais c'est avec plaisir que l'on suit les destins de chacun, et leurs aspirations à la paix et au bonheur.
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Sophie et Patrick avaient ouvert le récit dans Bienvenue au club et c'est eux qui le ferment dans ce deuxième opus. L'histoire linéaire du début prend un tournant circulaire pour les copains du lycée devenus quadragénaires, particulièrement pour Benjamin Rotter : « (…) prisonniers du passé comme lui, comme tous ses amis; ce passé qui ne cessait de les rattraper sournoisement de ses tentacules chaque fois qu'ils tentaient de s'en arracher pour aller de l'avant. Des affaires jamais classées. de vieux comptes à régler. »
Le nouveau millénaire les retrouve presque au même endroit dans leurs vies rêvées d'adolescents, comme si la maturité avait oublié de se pointer dans l'équation existentielle. Nonobstant quelques redondances et un certain émoussement du ressort dans la narration, j'ai pris autant de plaisir à ma lecture que dans le premier tome. Jonathan Coe a créé une famille fictionnelle de personnages auxquels il est facile de s'attacher et j'ai été heureuse d'apprendre par Bidule62 que son dernier roman, Au coeur de l'Angleterre, venait prendre la suite des aventures de nos amis, maintenant sexagénaires.
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Des personnages désabusés et un panorama des années 2000 bien triste. La société de l'époque est bien rendue avec ce qu'il faut de rappels historiques, d'arrivisme superficiel et d'illusions perdues. Pour cette raison, ce volume m'a plus touché que le précédent, même s'il m'en reste une impression plutôt déprimante. La trame, suffisamment riche en rebondissements pour maintenir le suspens, et les personnages attachants rendent cette lecture plutôt agréable.
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Après "Bienvenue au club", j'étais curieuse de retrouver Benjamin, Doug, Paul, Claire et les autres à l'approche de la quarantaine.
Que sont-ils devenus ? Ont-ils gardé contact ? Leurs valeurs et leurs idéaux ont-ils résisté à la vie active ?
Jonathan Coe nous propose des tranches de vie dans l'Angleterre de Tony Blair, entre privatisation des services publics et guerre en Irak.
Mais finalement, le plus intéressant reste les relations humaines et l'évolution des personnages à l'approche de la midlife crisis. Certains s'en sortent bien, d'autres ont mal tourné ; des éléments laissés au suspens dans "Bienvenue au club" sont résolus, d'autres pas... le cercle est fermé, la boucle est bouclée et, ma foi cette lecture m'a bien plue !
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C'est avec un grand plaisir que l'on retrouve les personnages de Bienvenue au club. le monde a bien changé depuis leur adolescence et tous tentent de s'adapter. Jonathan Coe a un grand talent pour faire vivre ses personnages, on s'y attache énormément. le roman est tantôt drôle, tantôt très mélancolique. Une lecture très plaisante.
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Les héros de Bienvenue au club ont vieilli, Tony Blair est au 10 Downing street, et Jonathan Coe nous dresse de nouveau un portrait sans concession de l'Angleterre et du monde !
Nous sommes au début des années 2000 ( le roman débute avec le suspense du 1er janvier 2000..bug informatique ou pas ??!! ) , nos quadras se posent des questions sur leurs choix de vie, le plus jeune est devenu un affreux politicien opportuniste dans une Angleterre de plus en plus livrée à un libéralisme effréné et qui va se ranger derrière les États Unis pour une guerre d'Irak rejetée par l'ONU...
Le talent de Jonathan Coe est de réussir à mêler grande Histoire et petites histoires , de nous faire revivre, à travers les émotions de ces personnages, des moments qui nous ont tous marqués ( le 11 septembre, la guerre en Irak ) et de pointer du doigt les dérives de notre société : la télé-réalité et ses «  héros », la politique spectacle, la mondialisation et son cortège d'ouvriers laissés sur le carreau, le PDG « tueur en série d'entreprises » qui monnaye grassement son départ... Portrait de l'Angleterre, certes, mais surtout d'une époque et ce n'est pas très reluisant, hélas !
Hâte de lire la suite et la vision post Brexit de Coe !
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