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Ce roman est bouleversant et sa tristesse m'a profondément touchée. J'ai trouvé "L'âge de fer" bien plus puissant que "Disgrâce" le livre le plus connu de J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature 2003.

A soixante-dix ans, Elizabeth Curren, professeure d'université à la retraite, vient d'apprendre qu'elle est en phase terminale du cancer dont elle a été opérée. Depuis longtemps, sa fille est partie vivre aux États-Unis ne supportant plus ce pays dominé par les afrikaners où la ségrégation règne avec le régime de l'Apartheid. Elizabeth va donc lui écrire une longue lettre, une sorte de journal sans dates, pour lui raconter les derniers moments qu'elle passe chez elle dans sa grande maison du Cap, aidée par Florence sa domestique noire.
Mais c'est à Monsieur Vercueil qu'elle demande de porter sa lettre testament après sa mort. C'est un vagabond qui a installé un abri en carton derrière son garage et même s'il sent mauvais, il va accompagner Elizabeth dans sa solitude de fin de vie et l'aider à supporter la violence de son pays, l'Afrique du Sud. Elle dit qu'elle ne l'a pas choisi et malgré son alcoolisme qu'elle déplore, elle a besoin de lui surtout quand elle voit des adolescents noirs victimes de la répression policière et le meurtre du jeune fils de Florence suite aux émeutes dans le township. Cette dernière ne retournera pas chez Elizabeth, la cohabitation avec une blanche lui étant impossible après le drame.
La douleur provoquer par son cancer fait écho à la situation qui ronge son pays. Elle dit d'ailleurs : "J'ai un cancer né de l'accumulation des hontes endurées tout au long de ma vie."

Tout fonctionne dans ce roman y compris cette relation de deux êtres désespérés, un sdf et une vieille dame malade, dont la rencontre semble improbable à priori. Mais c'est parce qu'ils sont lucides et que la vie se passe avec ceux qui sont là, surtout quand elle est dure à "L'âge de fer". C'est ce qu'elle écrit à sa fille qu'elle aime malgré tout.


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Le talent et l'engagement de Coetzee, d'abord, vaut au lecteur un moment de bouleversement intense. L'Afrique du Sud quelques années avant la fin de l'apartheid, c'est dur et violent, çà vous déchire et prend à la gorge. D'autres auteurs ont écrit sur des sujets comparable, à commencer par André Brink, "Une saison blanche et sêche". Ils ont leur part dans la fin de l'apartheid, en termes de sensibilisation et prise de conscience.
Au-delà du contexte avec tout ce qu'il contient, c'est ce personnage de vieille femme perdue et éperdue qui est terriblement attachant. Elle sait sa fin proche et n'attend plus grand chose de la vie. Or elle va être bouleversée de fond en comble d'abord par l'irruption d'un SDF dont la seule présence va à l'encontre de tout ce qui a fait sa vie, puis par des évènements qui vont se précipiter et la briser. Coetzee en fait une héroïne totalement hors normes, parce qu'elle est vieille, seule, qu'elle ne croit plus à rien et qu'elle se sait impuissante face à tout ce qui lui échappe, l'assassinat d'un gamin comme son propre sort.
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Roman épistolaire, dur, qui relate sans concession les états d'ame d'une vieille femme blanche en Afrique du sud , confrontée à la maladie, à la solitude, et à la prise de conscience tardive du régime d'apartheid ! Dur mais beau....
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Lettre testament d'une vieille femme, blanche, rongée par un cancer, reflet de la situation d'apartheid en 1986 en Afrique du Sud. Sa fille s'est exilée depuis 20 ans aux États-Unis ne pouvant supporter le régime d'alors. Mais elle, elle est restée dans son pays sans jamais se révolter, sans même revoir sa fille qui a eu sa propre famille, sans qu'elle les rencontre.
Privée de sa fille, de ses petits enfants inconnus en se voilant la face pendant des années, elle ne commence à prendre conscience de l'atrocité de ce régime qu'au pied de la tombe.
Des agitations dans le pays jusqu'ici ignorées la mettent devant la réalité. D'autant plus prise à partie qu'elle va être confrontée à la mort d'adolescents, dont le fils de sa bonne noire.
Elle se confie par lettres à sa fille, qui lui seront transmises par un vagabond réfugié chez cette vieille femme. Ses états d'âme bien tardifs qui lui ont coûté sa famille , ses douleurs pour cet enfant de la mort pour qu'elle porte en son sein. Un parallèle entre ces deux cancers qui détruisent tout de l'intérieur son corps, son pays.

Un roman court mais qui concourt à une prise de conscience des afrikaners. Un style parfois un peu déroutant mais le message est fort.
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Très belle lecture sur fond d'apartheid finissant, de violence. Certains événements, la rencontre d'un SDF l'amènent à repenser sa vie alors qu'elle se sait en fin de vie. le livre se veut une longue lettre à sa fille expatriée aux USA.

Plus que l'apartheid en lui même ce qui est bouleversant dans ce livre c'est le cheminement de la vieille femme (elle n'a pas de nom) vers sa propre fin, l'abandon de tous ses principes, de ses certitudes, la remise en question de ce que fut sa vie: son évolution. Autant de sujets universels.
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Un livre avec lequel je n'ai pas du tout accroché. Ni pour les personnages, ni pour l'histoire, ni pour le style. A retenter peut-être plus tard...
Lien : http://madimado.com/2011/10/..
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Le sujet m'intéresse, l'auteur est l'un de mes préférés... donc rajout sur ma liste.

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En 1986, au Cap, Elizabeth Curren se meurt d'un cancer, et elle est brutalement confrontée à l'explosion de rage que le système de l'Apartheid a engendrée.
Dans une longue lettre à sa fille exilée en Amérique, Elizabeth relate les événements qui ponctuent ses derniers jours.

Témoin de l'émeute et de la répression dans un township voisin, elle découvre le corps criblé de balles du fils de sa domestique noire, et assiste à l'exécution par la police d'un autre adolescent...

Parvenue au terme de son existence, avec pour ange de la mort et confident un clochard réfugié chez elle, Elizabeth tentera de faire sa paix avec le monde.
Avec ces quelques jours dans la vie d'une vieille dame qui prend conscience des revendications de la jeunesse noire, J. M. Coetzee nous offre à sa manière grave, lancinante, un chef d'oeuvre.
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