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De Coetzee, j'avais lu: - "En attendant les barbares": peinture assez cauchemardesque d'une aliénation réciproque entre maîtres et esclaves.
- "Disgrâce" : constat sans appel sur les retours de bâton de l'apartheid, une vision très désespérée ( mais sans aucun doute réaliste hélas) de l'humanité.
-"Elisabeth Costello", assez surprenantes réflexions sur la littérature,dans lequel une vieille romancière ne cessait de fracasser les idées reçues et les certitudes.

On va la retrouver ici, cette Elisabeth Costello.
Un australien sexagénaire, Paul Rayment, sans famille , se retrouve brutalement amputé d'un membre inférieur à la suite d'un accident. Refusant obstinément le port d'une prothèse qui lui permettrait le retour à une certaine indépendance, incapable de se débrouiller seul donc, il nécessite des soins quotidiens. Qui lui sont prodigués par une infirmière d'origine croate, récemment immigrée avec sa famille.
Et notre sexagénaire qui , jusqu'à l'accident, assumait parfaitement sa solitude, va s'apercevoir qu'une prothèse affective, une famille, fût-elle d'adoption, est encore le meilleur rempart contre les affres de la vieillesse et du handicap physique.

Arrêt sur image. La lectrice se dit: " Voyons...... Mais il va devenir presque sentimental, notre Sud-africain ! "
Erreur. C'est à ce moment du récit que débarque dans le roman -fiction dans la fiction- Elisabeth Costello, double de l'auteur. Et celle-ci, à son habitude, va remettre les pendules à l'heure. Plus précisément à l'âge.

Froide observatrice et analyste de la réalité, incisive, Elisabeth Costello met peu de temps à briser rêves et espoir......
Coetzee n'a pas changé, ses romans sont toujours aussi noirs. On les referme avec soulagement. Et pourtant, leurs personnages ne nous quittent jamais tout à fait. C'est peut-être ce qui prouve que J. M. Coetzee est un grand écrivain.
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On dirait que l'écrivain aussi à ralenti ! J'ai tant aimé "Disgrâce", sa plume sans concession pour une situation complexe qu'est l'Afrique du Sud, son ton acide et ses superbes descriptions de paysages hostiles et grandioses.
Mais là l'histoire de ce petit monsieur qui perd une jambe se demande si il peut encore prétendre à la sexualité du haut de ses 70 ans et observe avec curiosité sa femme de jour ça m'a laissé sans voix !
Je me suis ennuyée et si il soulève quelques questions il le fait mollement.
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Paul Rayment, victime d'un accident de vélo, se voit confronté à une nouvelle vie, celle d'unijambiste. A sa sortie de l'hôpital, il a besoin de soins quotidiens prodigués par une infirmière qui fera aussi le ménage, la cuisine. La transition est compliquée pour ce solitaire du troisième âge, sans famille, sans attache et très indépendant. Commence alors un long cheminement vers l'acceptation de sa mauvaise fortune, où contrairement à sa vie précédente, l'humain prend plus de place que le matériel. J'ai beaucoup apprécié la manière dont le sujet a été traité, en faisant interférer, Elizabeth Costello, personnage virtuel, dans sa quête à un nouvel équilibre, qui lui montre le chemin et qui, perd en vigueur au fil de la renaissance de Paul Rayment.
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Enfin un livre de Coetzee dans lequel on décèle un semblant d'espoir, voire même un peu d'humour! ça ne fait pas de mal...

Car il faut bien l'admettre : ses oeuvres sont habituellement empreintes de pessimisme et de fatalisme (réalisme, rétorqueraient certains).

Mieux vaut ne pas se mettre à lire Disgrâce, ou encore Michaël K, sa vie, son temps, si l'on n'a pas le moral bien accroché, sous peine de le retrouver dans les chaussettes ! Et si on est de nature à déprimer, la lecture de ces textes conforte à coup sûr dans cette voie royale... Rien de mieux pour ne pas (s')en sortir !

Pour ma part, je n'arrive décidément pas à faire abstraction de cet aspect des choses : dans les lectures, tout comme dans la vie d'ailleurs, il me faut un minimum de notes positives, et de raisons d'espérer. Sinon, comment avoir envie d'avancer ?

Cette remarque ne concerne pas que les livres : prenons par ex. les chansons de Leonard Cohen : bien que d'une rare profondeur (si, si ! voir les traductions ici), elles sont empreintes à mon goût de beaucoup trop de mélancolie. le côté Lucky Luke (I'm a poor lonesome cow-boy) m'agace particulièrement, implacablement fataliste et irréversiblement défaitiste, avec un soupçon de condescendance, mais c'est sûrement parce que je n'en suis pas un ...de boy, pas de cow-boy!

Et dire qu'il y a des gens qui se complaisent dans cette noirceur ambiante. Pire ! qui la traque inlassablement au travers des livres, la musique, la vie quotidienne, comme une justification à leurs propres doutes (ou certitudes? je ne sais pas). Outre le fait que j'aie du mal à imaginer qu'on puisse fonctionner de cette manière, j'avoue que je ne supporte plus cet état d'esprit ou alors à dose très très homéopathique...

Tout cela pour dire que j'avais un à priori défavorable vis à vis de Coetzee. Non que je lui reconnaisse aucun talent, bien au contraire : c'est un virtuose de l'écriture (Prix Nobel 2003), un brillant analyste de la société, un fin psycho-sociologue, il sait exprimer les choses les moins faciles et a le courage de traiter des sujets les plus sensibles de notre temps, et ce, de manière universelle. Mais, voilà : selon moi, l'excès de noirceur tue la fiction...

L'Homme ralenti (en plein vol) : c'est une histoire qui débute en effet par un vol plané, en recherche de grâce. La retombée brutale sur le bitume marque la fin d'un règne -au masculin, détail important- pour Paul Rayment qui vient d'être mis à bas de son vélo par un jeune chauffard. Amputé de la jambe droite, il se découvre amoindri, sans avenir, sans famille, sans véritable passion, et surtout dépendant de la bienveillance d'autrui. Cette jambe manquante met en péril l'équilibre déjà précaire de sa vie de sexagénaire solitaire. Son univers se rétrécit aux limites de l'appartement qu'il occupe à Adélaïde en Australie. Il sait qu'il ne s'élargira plus. C'est une vie circonscrite qui l'attend. C'est le fantôme d'un homme qui se retourne avec regret vers le temps dont il n'a pas fait bon usage, sa plus grande souffrance étant de devoir mourir sans enfants.

En catastrophe, il essaie alors de se raccrocher à l'illusion d'un amour -désintéressé, pense t'il- pour Marijana, son auxiliaire de vie, une femme qu'il admire pour son énergie débordante et pour le bonheur qu'elle semble porter en, sur et avec elle. Et tant qu'à risquer de tout perdre dans sa chûte aveugle, il se prend d'une affection irrationnelle pour la famille de Marijana (ses enfants, son mari), qu'il se propose de prendre sous sa coupe, pensant ainsi accéder aux bonheurs d'une vie de famille qu'il n'a jamais eue. Il s'y agrippe même comme à une bouée de sauvetage, ou comme un ver à un fruit...

On comprend dès lors que cet homme qui réagit en fonction de ce que lui dicte son cerveau, (dont on découvre toutes les errances), et non ses sentiments, se trouve dans une impasse, et qu'il fonce droit dans le mur : l'amour ne s'achète pas, pas plus qu'une famille. Acculé, Paul Rayment semble pourtant résolu à aller jusqu'au bout de ses certitudes. Comme tout mâle qui se respecte. Celui qui n'a jamais su ni donner, ni aimer, veut maintenant se faire aimer, à tout prix.

C'est Elisabeth Costello, une sorte de double ...féminin (ce n'est pas un hasard), surgissant de nulle part (auteur de romans, dont Paul Rayment serait un des personnages?), qui va l'alerter sur l'inconvenance et le non sens de son attitude. Elle s'est donné pour mission de l'accompagner vers un avenir prévisible, sous entendu : supportable et viable. Elle parvient à lui faire comprendre qu'il court après des chimères. Là aussi, comme tout mâle qui se respecte...

Voilà, je n'en dirais pas plus sur ce livre... si ce n'est qu'il est à lire absolument !
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Mais quel ennui dans cette histoire sans queue ni tête!
Des descriptions et des dialogues à n'en plus finir, un style plus que moyen et des personnages complètement perdus.
Je ne sais pas ce qu'a voulu faire l'auteur avec ce roman, mais passez votre chemin, il en a fait beaucoup d'autres bien meilleurs.
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Je l'ai lu en entier mais à mon sens, on part en plein délire qu'on ne sait plus ce qui se passe et où va se finir cette histoire.
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C'était bien parti ! Un homme sexagénaire sportif qui a un accident de vélo et se retrouve amputé d'une jambe. le sujet, douloureux, me semblait prometteur.
L'homme vivant seul, a besoin d'une aide pour vivre dans son appartement. Voilà qui nous interpelle tous, on ne sait pas ce qui nous attend ! Mais une histoire d'amour impossible avec son infirmière croate, mariée avec trois enfants vient réveiller et torturer notre héros. Une apparition fantasque (sorte de double littéraire) d'Elizabeth Costello vient remuer étrangement la narration. J'ai trouvé tout cela artificiel, n'ai pas apprécié les considérations faciles sur les immigrés de l'ancienne Europe en Australie, la description cliché de la jeunesse pleine de vie. Forcément face à un unijambiste !
Ma lecture fut terriblement laborieuse.
J'avais vraiment savouré les deux livres autobiographiques de la jeune vie de l'auteur en Afrique du Sud. Et je pensais que le Prix Nobel était une assurance de bonheur de lecture. Pas du tout !
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Paul Rayment, un homme de 60 ans, est victime d'un accident de vélo à l'issue duquel il est amputé d'une jambe. Il refuse, par principe, le port de toute prothèse, préférant se déplacer avec des béquilles, ce qui limite son autonomie. Il s'éprend de Marijana, infirmière d'origine croate qui lui prodigue des soins à domicile, dont la vigueur et la maternité le font s'interroger sur la superficialité de sa vie, vide d'enfants et de passion. C'est alors qu'apparaît dans sa vie Elisabeth Costello, écrivain sexagénaire venue de nulle part, et à l'arrivée de laquelle le récit prend un tour presque fantastique...

L'action est posée dès les premières lignes, le style est froid et efficace, l'auteur sans concession envers le personnage de Paul, dont les questionnements fournissent matière à une réflexion plus vaste sur les aléas de la vieillesse et de l'amoindrissement physique : la perte de la dignité, la solitude, la dépendance, l'amour impuissant.

Le début m'a enthousiasmée, puis j'ai finalement eu l'impression de rester sur ma faim : une fois l'action lancée, elle piétine, l'auteur lance des pistes de réflexion mais ne semble pas vouloir les exploiter jusqu'au bout. Sa volonté était-elle de laisser le lecteur effectuer ses propres analyses et tirer ses propres conclusions concernant ces pistes ?

Personnellement, j'aurais préféré qu'il développe davantage les sujets abordés, ce qui aurait aussi donné à ses personnages plus de consistance. J'avais trouvé "Au coeur de ce pays", du même auteur, tellement riche et original, que j'avoue avoir été déçue par cet "Homme ralenti".
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un livre qui nous présente un personnage riche, profond, mais sans histoire. C'est un livre qui hante ma déception littéraire. Un livre pour les petits vieux.
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Un sexagénaire, Paul Rayment, est victime d'un grave accident en Australie. Il doit être amputé d'une jambe. Il refuse la prothèse et a besoin d'une auxilaire de vie pour gérer le quotidien.
Cette auxiliaire, une immigrée croate Marijna Jokic, gère la tâche du mieux qu'elle peut et va éveiller des sentiments chez Paul. il va offrir d'aider les gens de la famille Kokic et les prendre sous son aile, ce qui lui permettra de prolonger son monde brutalement rétréci.
Une femme apparaît ensuite, son amitié va jouer un rôle capital..
Un très beau roman intense, psychologique et philosophique où encore une fois J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature en 2003, lauréat du Booker Prize, révèle tout son talent.
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