La Félicité du loup

Ce livre est un hommage vibrant à la montagne , une histoire de saisons, le souvenir lumineux d'une chanson murmurée à la solitude glacée de là - haut , aux mélèzes, chargés de neige en hiver, aux pins sylvestres brisés à mi- hauteur , à la forêt remplie de ces arbres estropiés et d'aiguilles éparpillées, à cette langue rugueuse de la montagne , au glacier éternel, aux alpinistes atteignant les sommets , tirant de leurs sacs à dos les gourdes de thé brûlant et fortement sucré …

Fausto a quarante ans, avant il était professeur et écrivain, vivait à Milan avec Veronica , il a tout laissé derrière lui pour grimper dans la montagne entre ciel et roche, il cherche un endroit où recommencer .

Au refuge de Fontana Fredda où il s'est justement réfugié , dans le Val d'Aoste il est surnommé «  le cuisinier de Babette » , la patronne avec laquelle il a sympathisé , la carte du restaurant est toujours la même ,elle offre aux skieurs et aux montagnards les mêmes plats , Fausto y remue casseroles et poêles au milieu des fumées , mais la polenta vaut le détour .

Sylvia la serveuse , elle aussi , en rupture avec le monde d'en bas , contemplative , désire se hisser tout près des sommets , dans un refuge au Mont Rose , à plus de quatre mille mètres .

Sylvia et Fausto se rapprochent doucement , sans rien se promettre …
Amants de bivouac .
Le lecteur fait connaissance avec Santorso, silencieux, grand connaisseur des arbres , un peu ermite , très avare de mots .
Une poignée de voyageurs arpentent les chemins , s'arrêtent pour un an ou un mois , admirant les coqs de montagne, les pinsons des neiges , les glaciers qui fondraient trop vite , les chamois , la lumière en train de changer, et les loups rôdant avant d'attaquer les troupeaux .

L'auteur revient sur ses sommets bien - aimés, les hauts pâturages, les arbres du soleil , les crêtes prochaines , le vent , les sapins impassibles, les hurlements des hordes , la rigueur des hivers….
..
Ce livre ressemble à une fable magique écrite avec le souffle du vent ,hymne émouvant et sensible à la nature , dans la chaleur et la légèreté des journées de juillet , les désirs des montagnards, texte lumineux et doux, d'amitié , d'amour , à la recherche d'un ailleurs . …..
J'ai préféré «  LES HUIT MONTAGNES » du même auteur .

Paolo Cognetti nous offre une histoire d'amour et d'amitié mise à l'épreuve par les forces de la nature sauvage de la montagne. Seulement, contrairement à l'oeuvre de Jean-Christophe Ruffin « Les flammes de pierre », je n'ai pas été transportée.


Le milieu professionnel saisonnier de la montagne est connu pour tordre le cou aux histoires d'amours naissants. Fausto et Sylvia, arriveront-ils à faire perdurer leur idylle ? Voici la base du livre, qui est en soit un cliché. Et le premier d'une longue série…

Si encore, ils étaient pensés, remués, harnachés de contre-exemples, mais le style est simpliste, ennuyant… Préférez-y « Les flammes de pierre », une histoire d'amour à la Roméo et Juliette, passionnelle, tourmentée, violente, aussi impitoyable que la montagne qui est le berceau de cet amour.
Un livre est beaucoup plus complet. L'histoire s'étale sur plusieurs années, et mérité que l'on persévère. Critique à retrouver ici en totalité : https://www.babelio.com/livres/Rufin-Les-flammes-de-pierre/1342518/critiques/3710434

Pour une lectrice comme moi, qui déteste la montagne en hiver comme en été, l'univers de Paolo Cognetti apparaît de prime abord comme rébarbatif. Je m'étais férocement ennuyée à la lecture de son prix Médicis, les huit montagnes.
Ce n'a pas été le cas pour la félicité du loup que j'ai lu sans ennui tout en relevant page après page les clichés dignes de la collection Charleston.
Le bel écrivain, en panne d'écriture se ressource en montagne après un divorce douloureux, trouve du travail sans en chercher, et tombe amoureux d'une jolie serveuse cultivée. Il aide une restauratrice un peu new age qui cache un secret et un ancien garde forestier qui a aussi un secret, le même que la restauratrice. Dans le monde de Fausto, même les banquiers sont sympas.
Le loup fait des incursions dans le paysage de page en page à la recherche sa félicité, pour nous faire comprendre que que le beau Fausto est un loup lui aussi….N'en jetez plus, l'avalanche n'est pas loin.

L'auteur nous transporte à travers un décor de montagne parfaitement présent, on s'y croirait vraiment.
Malheureusement le personnage de Fausto ou de Silvia ne m'ont donné aucune sensation d'empathie. J'ai cependant beaucoup aimé le personnage de Babette qui est donc mon préféré.
J'ai eu pour ma part une lecture ennuyante, pas très intéressante, il ne se passe pas grand chose.