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4,16

sur 1614 notes
Coup de coeur ! Ce livre m'a ravi et m'a donné envie de les visiter ces fameuses montagnes... les Dolomites.
Pietro et sa famille vivent à Milan et vont passer leurs vacances dans le val d'Aoste à Grana petit village où ne vivent que quelques personnes. Il y reviendront souvent, profitant du lieu dès qu'ils ont des congés. C'est là que Pietro, garçon des villes va se lier d'amitié à Bruno, garçon sauvage, qui s'occupe de garder les moutons et d'aider son oncle à la ferme. Si leur première rencontre est froide, une amitié sincère et durable va naître entre ces deux êtres que tout sépare.

20 ans plus tard, au décès de son père, Pietro va renouer avec la montagne et retrouver son ami qu'il avait perdu. Ses promenades dans les montagnes qu'il va escalader comme une quête de l'amour pour ce père qu'il ne comprenait étant enfant, vont le réconcilier avec celui-ci et l'amener à escalader l’Himalaya.

Quand deux taiseux, ne réussissent pas à se parler, l'incompréhension, le questionnement ne peuvent qu'être présents. Beaucoup d'amour pourtant mais inavoué, souvent quand il est trop tard et que les êtres auxquels on aurait dû parler ne sont plus avec nous. Alors oui, ce livre parle d'amour, d'amour paternel, d'amour filial, d'amour entre amis mais dans ce pays, où les hommes sont pudiques, il est interdit de montrer ses faiblesses. Alors, c'est trop tard qu'on s'aperçoit qu'on est aimé.
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Très joli roman sur la vie à la montagne, sur la relation entre un père et son fils, sur l'accomplissement de soi, la famille et les échecs mais, surtout, une histoire d'amitié entre le narrateur et Bruno, étrange garçon livré à lui-même dans les montagnes qui, devenu grand, n'arrivera jamais à vivre "comme tout le monde". Mais y a-t-il vraiment une vie "comme tout le monde" ?

J'ai beaucoup aimé le style, surtout au début, ainsi que le côté roman d'apprentissage : j'ai moins aimé le passage à l'âge adulte, trouvant quelques longueurs, mais le récit se reprend rapidement et l'on retrouve cette sensibilité si sincère et attachante.

Un roman très pur et délicat, sauvage et littéraire, une belle histoire sans mièvrerie, forte et simple à la fois.
Belle découverte italienne !
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L'histoire débute dans un petit village du Val d'Aoste, Grana, où les parents de Pietro viennent de louer pour l'été une petite maison, afin de quitter Milan où ils travaillent tous les deux.
La mère est assistante sanitaire. Elle a quitté la Vénétie pour se marier et a abandonné pour la même raison son premier métier d'infirmière, et aussi sa famille qui s'était opposée au mariage. de son premier travail, elle gardera toute sa vie, l'envie d'aider son prochain et se sentira investie d'une mission.
Giovanni, le père adore la montagne et part, dès leur arrivée au village, explorer les sommets pour se changer les idées et oublier son métier de chimiste.
Un jour, la mère de Pietro décide de provoquer un peu le destin : elle aide son fils trop timide et habitué à vivre seul, à faire connaissance avec Bruno, un enfant du pays. Les deux enfants deviennent inséparables !
Bruno va faire découvrir peu à peu les joies et les beautés de la montagne à son nouvel ami. Ensemble, ils explorent les maisons en ruine et en récupèrent tous les trésors, ils remontent le cours du torrent, grimpent dans les ravines, prennent des raccourcis improbables.
Malgré les taloches que reçoit Bruno quand il ne fait pas le travail demandé par son oncle, ou s'il laisse les vaches sans surveillance, et la maladresse de Pietro, qui a été élevé à la ville, les deux enfants se retrouvent tous les jours.
Mais un jour, croyant bien faire, les parents de Pietro proposent à l'oncle d'emmener Bruno à Milan pour qu'il puisse y poursuivre une formation. Les deux familles se fâchent. Bruno sera éleveur comme sa famille ! Les éleveurs doivent protéger les paysages. Ils empêchent la forêt de se régénérer et la nature de reprendre ses droits...
Malgré tout, Pietro se met à aimer de plus en plus les vacances à la montagne et son père décide de l'emmener avec lui en randonnée. C'est le début de leur aventure commune, car malgré le mal des montagnes dont il ne peut se défaire, Pietro va engranger des milliers de souvenirs heureux.
Des années après, alors que Pietro a presque oublié ses vacances d'enfant, sa montagne et son village, pour partir de plus en plus fréquemment et longtemps vers d'autres montagnes, en particulier en Asie, le chemin des deux garçons se sépare pour longtemps.
Pietro qui ne va plus jamais faire de randonnées avec son père, ne sait pas que celui-ci continue à arpenter la montagne avec Bruno.
Il découvre avec surprise à la mort de son père, que celui-ci lui a légué un terrain en montagne sur lequel il n'a pas eu le temps de construire une petite maison. Bruno avec qui le père a effectué de nombreuses balades de reconnaissance, a promis de l'aider à la construire.
En bâtissant ensemble la maisonnette, adossée à un rocher, le temps d'un long été, les deux amis se retrouvent.
« Lequel des deux aura le plus appris ? Celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumuru ? » s'interroge Pietro...

C'est un roman écrit dans une langue très poétique. L'auteur nous parle de façon touchante et dans une plume emplie de tendresse, de simplicité et de beaucoup de justesse de l'importance de la transmission, un thème cher à mon coeur.
Il ne nous cache rien pourtant des difficultés de la relation entre ce père, entier et intolérant, et ce fils plutôt effacé qui se cherche et aura besoin de liberté une fois arrivé à l'adolescence.
J'ai beaucoup aimé ce roman largement autobiographique, est-il besoin de le préciser ? On ne peut parler ainsi de la montagne et du ressenti que l'on éprouve en grimpant au sommet que si on l'a vécu soi-même par contre si vous préférez la plage, ce livre devrait vous faire changer d'avis...
Ce n'est pas l'histoire mais les personnages qui occupent toute la place. L'auteur a une façon bien à lui de les décrire dans leur environnement, de nous faire entrer dans leur ressenti, de nous les faire aimer. La montagne est leur refuge à tous, pour oublier le passé, leurs peines et les difficultés du quotidien, leur solitude aussi, leurs déceptions...les difficultés de la vie donc.
Ce roman nous parle de la force des souvenirs et de leur richesse. C'est eux qui nous aident à avancer dans la vie quand tout va mal, même si parfois ils nous rendent tristes.

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Une très belle écriture, un registre lyrique très développé, apaisant avec ses descriptions de paysage de montagne, au coeur des Dolomites.
Une belle histoire d'amitié partagée entre deux garçons issus de deux milieux différents, un de la ville et l'autre vivant en pleine montagne.
Je pense que c'est la seule chose qu'il faut retenir de ce roman qui manque fortement d'originalité.
Bref, on aurait demandé plus d'effet passionnant à la lecture, il manquait tout de même quelque chose... cette petite chose qui nous captive.
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Le roman de Paolo Cognetti est certainement en grande partie autobiographique ce qui expliquerait qu'il sonne si juste du point de vue des sentiments et des personnages. de manière très sincère et sans mièvrerie l'auteur aborde des sujets intimes et délicats : les rapports père-fils, le deuil, l'amitié, l'enfance perdue… autant de sujets très personnels et difficiles à explorer. Comment exprimer des sentiments aussi forts sans tomber dans l'excès? Paolo Cognetti s'en sort avec brio. Il les aborde tous, l'air de rien, au détour d'une randonnée en montagne ou d'un souvenir d'enfance. Les sentiments exprimés sont à l'image de la nature qui nous accompagne tout au long du récit : brut, simple, authentique. Un style épuré, de la sobriété c'est un vrai bonheur.
Paolo Cognetti n'essaie pas d'enjoliver les choses : il raconte la vérité avec pudeur, il en ressort un récit d'une grande beauté. C'est un retour aux sources, à l'essentiel. On laisse tout le superflu et les fioritures derrière nous pour se concentrer sur ce qui est vraiment important. A l'heure des réseaux sociaux et des centaines « d'amis » virtuels comme cela fait du bien de lire une vraie histoire d'amitié, de se rappeler ce qui est vraiment important et ce que sont réellement les rapports humains. Il y a quelque chose d'une autre époque dans ce récit, un code d'honneur tacite entre ces deux enfants qui perdurera quoiqu'il arrive.
Le livre est empreint de mélancolie, le rythme de la lecture s'en trouve d'ailleurs impacté. On savoure les mots, on prend son temps. Les descriptions de la nature sont magnifiques on se promène au fil des pages, on pourrait presque sentir le bon air des Alpes. La nature est un personnage à part entière de ce roman.

La relation que Piétro et son père entretiennent est maladroite mais emprunte d'amour et touchante. Celle de Piétro et sa mère est marqué par une certaine facilité et imprégnée de tendresse.

Ce qui m'a le plus touché c'est cette relation d'amitié entre ces deux hommes si différents et si semblables à la fois. Une relation simple et vraie. On découvre l'enfance de Pietro et Bruno entre Tom Sawyer et Heïdi. On sent l'innocence de l'enfance teintée de questionnements. Plus le récit avance et plus les questions se font complexes : l'accomplissement de soi, la famille, les relations humaines, la transmission entre les générations, la filiation. Beaucoup de thèmes qui poussent à l'introspection. Des sujets sérieux et pourtant la lecture est agréable et intéressante. Il n'y a pas de longueurs. Un récit plein d'humanité.
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Les parents de Pietro sont unis par une passion commune: la montagne. Quand ils découvrent le village Grana au pied du Monte Rosa, ils estiment avoir trouvé le bon endroit pour se ressourcer. Pietro va passer chaque été à cet endroit et faire la connaissance de Bruno, un garçon de son âge qui garde les vaches. Commence une solide amitié et les explorations parmi les sentiers les plus rudes, découvertes de maisons abandonnées, d'anciennes mines d'or, de la source du torrent.

L'histoire de Pietro qui grandit entre un père en conflit en permanence avec le reste du monde, et une mère qui cultive ses relations comme on soigne les plantes de son balcon. Les premières courses en montagne avec son père, et puis l'affront, le refus de continuer à la suivre. le père et le fils s'éloignent alors l'un de l'autre. L'histoire de son amitié avec Bruno un solitaire attaché à ces lieux sauvages où tricher est impossible. L'un va partir sur les sommets à l'autre bout du monde réaliser des reportages, l'autre remettre en état un alpage et produire son propre fromage. A la mort de ce père méconnu Pietro retournera dans sa montagne retrouver une amitié interrompue.

Un livre sur l'amitié donc mais aussi sur l'appel de la montagne. Un roman où la nature est omniprésente.Une invitation à redécouvrir la beauté et le charme du silence qui y règne. Il y a du Marcel Pagnol dans ce récit qui traite du rapport à la nature, et de l'amour pour son père.Comment ne pas penser à Lilli, le jeune paysan qui initie Marcel aux mystères des collines, comme Bruno va faire découvrir à Pietro les secrets de sa montagne et puis la maison de Grana ressemble fort à la petite villa située aux Bellons louée par le père de Marcel et l'oncle Jules. de l'Italie au Népal, des Alpes à l'Himalaya laissez-vous entrainer dans ce récit reposant où tout est simple, où tout est beau.Une véritable bouffée d'oxygène.

Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Découvert avec ravissement lors du premier confinement, Paolo Cognetti me tient à nouveau compagnie pour le deuxième.
Je suis toujours aussi éblouie par sa plume, peut-être plus encore avec ce roman qui magnifie la beauté des lieux en leur offrant des personnages à leur hauteur.
Impossible pour moi qui ai été biberonnée aux échappées belles de Marcel Pagnol et Lili des Bellons de ne pas retrouver un brin de cette complicité d'enfance en suivant Pietro et Bruno à l'assaut des sentiers alpins.
Plus on s'élève vers le sommet et plus la Montagne semble échapper à la dictature du temps. Souvenirs et espoirs s'y tutoient tandis que les murs de silence érigés pour protéger les taiseux semblent fondre pour faire place au langage du coeur.
Une histoire de filiation, d'amitié et de conquête de soi, une histoire de montagne comme seuls savent les écrire ceux qui en ont éprouvé le lien dans leur chair. Une claque, encore un coup de coeur,... que j'aime cet auteur!
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Ce court roman est une très touchante histoire à la fois de famille, de solitude, et d'amitiés qui tentent d'y remédier ; une histoire de racines, de mélèzes qui ont poussé dans des ruines et que l'on tente de replanter ailleurs, mais qui parfois en meurent.


Pietro est un tout jeune citadin quand ses parents décident de renouer, durant chaque vacances, avec les montagnes de leur jeunesse. Sa mère lui fait apprécier les marches en forêts tandis que son père tente de l'initier aux randonnées de haute montagne. Son but : gravir, si possible avec son fils, tous les sommets alentours qu'il cartographie scrupuleusement à chaque retour. Et si, au départ, Pietro n'apprécie que moyennement ces moments seul avec son père, ils lui font finalement entrevoir une face nouvelle de sa personnalité qu'il tente d'appréhender et, surtout, de ne pas décevoir.

Car ces randonnées semblent avoir pour son père un sens plus profond, n'être pas seulement un défouloir ni un but abstrait à atteindre, mais constituer une quête initiatique qu'il semble vouloir entamer avec son fils, autant qu'une manière de se livrer. le père de Pietro semble s'y ressourcer tout autant que se perdre dans ses souvenirs. Il semble aussi vouloir lui enseigner une chose importante encore hors d'atteinte pour Pietro, ainsi que réaliser, par ces exploits successifs, une sorte d'expiation ou de quête plus personnelle dont les contours se dessinent lentement.


En attendant d'en comprendre le sens exact, Pietro va se lier d'amitié avec un jeune montagnard de son âge. Une amitié aussi solide qu'elle est masculine, faite de silences et de pudeur, qui se tisse en peu de mots, peu de gestes et avec beaucoup d'espaces qui n'ont pas besoin d'être comblés. « Si ça n'avait tenu qu'à nous, nous ne nous serions pas appelés pendant des années, comme si notre amitié se passait d'entretien. C'était ma mère qui nous donnait des nouvelles l'un de l'autre, elle qui était habituée à vivre parmi des hommes qui ne se parlaient pas ». Une amitié plus forte que la distance et que leurs différences : Pietro, le citadin qui aime la montagne et ne se sent chez lui nulle part, et Bruno, le montagnard de souche, ce mélèze qui ne pense pas survivre si on le déracine pour le replanter ailleurs ("Toi, tu es celui qui va et qui vient, moi je suis celui reste. Comme toujours, pas vrai ?").

Pourtant le destin se chargera de les réunir et, par le biais de leur histoire commune, Pietro se trouvera finalement au plus proche de celle de son père. Parachuté malgré lui dans ses pas, il en comprendra les errances, les silences, les gestes et les bribes d'enseignements énigmatiques qu'il voulait lui transmettre.


« - Ah, dit-il. Je vois, tu fais le tour des huit montagnes.
- Quelles huit montagnes ?
L'homme ramassa un petit bâton avec lequel il fit un cercle dans la terre. le motif était parfait, on voyait qu'il avait l'habitude de le dessiner. A l'intérieur, il traça un diamètre, puis un deuxième, perpendiculaire au premier, et puis encore un troisième et un quatrième le long des bissectrices, obtenant ainsi une roue à huit rayons.
(…)
" Tu as déjà vu ce dessin ? me demanda-t-il.
- Oui, lui répondis-je. Dans les mandalas.
- Exact, dit-il. Nous disons qu'au centre du monde, il y en a un autre, beaucoup plus haut : le Sumeru. Et autour du Sumeru, il y a huit montagnes et huit mers. C'est le monde pour nous.
Tout en disant ces mots, il traça une petite pointe au dessus de chaque rayon, puis une vaguelette d'une pointe à l'autre. Huit montagnes, et huit mers. A la fin, il entoura le centre de la rue d'une couronne qui devait, pensai-je, être le sommet enneigé du Sumeru.
(…)
Il planta son bâton au centre et conclut :
« Et nous disons : lequel des deux aura le plus appris ? Celui qui aura fait le tour des nuits montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? ».


*****

J'ai bien aimé ce roman : son humanité, le cadre parabolique qui se prêtait à la quête de chaque personnage, l'absence de jugement des personnalités et modes de vie de chacun, les questions existentielles dont les personnages trouvent leurs propres réponses en eux, au fur et à mesure de leur avancement sur leur chemin de vie.

"A bien des égards, l'homme qu'il était devenu me surprenait. J'avais imaginé trouver peut-être pas le portrait craché de son père, mais au moins celui de ses cousins, ou d'un des maçons qui, dans le temps s'asseyaient à côté de lui au bar. Mais il n'avait rien à voir avec eux. On aurait dit quelqu'un qui, à un moment donné de sa vie,avait renoncé à la compagnie des autres, s'était trouvé un coin du monde et s'y était retranché."


Concernant la plume, Paolo Cognetti sait raconter les histoires et nous les faire nous les approprier, oscillant entre récit intimiste mis en relief par "la nature" et l'isolement de chaque personnage à sa manière, et conte philosophique.
Grâce à une construction parfaitement maîtrisée, chaque question disséminée dans son récit trouve son élément de réponse au fur et à mesure que ses personnages grandissent, progressent et apprennent des épreuves de la vie. J'ai aimé sa façon de boucler toutes les boucles entamées, qui en forment une plus grande encore : celle du roman lui-même.


C'est beau, feutré et lumineux, ça fait du bien. On a tous en nous nos solitudes et nos amitiés, nos forces et nos limites. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de vivre sa vie : Il n'y a que celle qu'on se construit et dont les choix nous mènent, inéluctablement, vers nos destins.
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« J'observais l'alpage et l'étrange contraste entre la désolation des choses humaines et la vigueur du printemps »
Quand un homme met ses tripes dans ses mots comme Paulo Cognetti, je reste muette. C'est lui, sur la couverture et vous le reconnaîtrez dans ce roman. L'émotion affleure à chaque page. Que pourrais-je dire ? Je n'ai pas le silence qui parle comme celui des montagnards. Hommes des roches noires, de la neige vierge, aux âmes fidèles et purifiées le long des sentiers.
« J'emporte avec moi le souvenir de ces journées de marche comme le plus beau des refuges. »
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Le Mont Sumeru est une montagne mythique considérée comme l'axe du monde, le centre de la terre et autour d'elle, il y a 8 montagnes et 8 mers !
La légende dit qu'il y a celui qui arrive au sommet et celui fait le tour des 8 autres..
C'est l'histoire de Pietro et de Bruno : 2 gamins qui se sont connus dans le Val d'Aoste et qui ont arpenté les rivières, les torrents, les prés, les bois et, qui ont partagé sans bruit leur adolescence dans l'escalade, la communion avec le Mont Rose et les joies des randonnées.
Giovanni Guasti est chimiste à Milan mais il ne supporte pas le bruit, la pollution de la ville et avec sa femme, son fils Pietro : ils louent une petite maison à Grana . La famille passe ses vacances en Val d'Aoste et pour le père c'est l'occasion de renouer avec sa passion de la montagne et la faire partager à son fils unique. Il va l'amener arpenter les cimes, les glaciers jusqu'à 3000/4000 mètres,. Pietro va se lier d'amitié avec Bruno, un jeune vacher et ce dernier va les suivre dans leurs sorties car il commence à admirer le papa de son copain et aimer la compagnie de ces milanais qui le considèrent peu à peu comme un fils, le poussent à faire des études et se proposent même pour l'amener avec eux à Milan ! Hélas, le père de Bruno veut en faire un maçon et leurs chemins vont s'interrompre, d'autant que Pietro fait une école de cinéma et veut devenir documentariste !
Les années passent, Pietro sillonnent le monde pour son travail mais entretemps son père décède et il revient à Grana pour hériter d'une ruine et d'un terrain en altitude . Bruno l'attend et lui propose de "retaper " la maison ensemble : ils vont retrouver leur complicité d'adolescents et reprendre les chemins de la montagne..
Pietro s'aperçoit que son père et Bruno ont continué à randonner et, peu à peu il découvre le passé de cet homme taiseux qui le contraignait à l'escalade malgré son mal des montagnes ! Ce père qui, orphelin après la guerre avait été adopté par la famille de Pietro son ami et, était devenu son beau frère après un accident d'avalanche dans les Dolomites.
A la " brama drola" : les deux amis coulent des jours heureux et Bruno veut s'acheter du bétail et faire des tommes, il va épouser Lara, une amie de Pietro et avoir une petite Anita !
Ses affaires vont péricliter, mais il préfère rester un vrai montagnard solitaire et Lara va être obligée de partir en amenant Anita.
Puis, vient l'hiver 2014 qui est le plus neigeux des 50 dernières années avec 8 mètres à Grana...Bruno est introuvable : il est parti enseveli avec son grand amour : la Montagne.
Pour Pietro, il est impossible de retourner à cette Montagne qui est le centre de toutes les autres, lui qui a erré sur les 8 autres car, il a perdu son ami sur la première et la plus haute !
Paolo Cognetti nous fait vivre un beau roman sur l'amitié, la transmission, la passion dévorante des cimes qui bousculent les vies, les transforment !
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