Sido

C'est un adorable portrait de femme que Colette dresse de sa mère, Sido.

A mon avis, Sido, toujours les mains dans la terre et les oreilles alertes aux murmures des quatres vents, capable d'entendre la pluie frappant le village voisin et de prédire qu'elle s'en venait ici, était un peu sorcière.

Et également incroyablement pudique et prude. Son refus d'embrasser son mari devant sa fille m'a rappelé une anecdote que je tiens de ma propre mère:
Un matin qu'elle s'était levée trop tôt, elle avait croisé ma grand-mère dans la maison. Celle-ci portait une de ses longues robes de nuit blanches qui se boutonnaient fermement sous le cou et aux poignets. Ma grand mère, frappée d'horreur d'être prise en flagrante indécence, s'était précipitée en courant dans sa chambre. La robe de nuit dévoilait... Ses chevilles ! (Ciel!)
Drôle d'époque ou le corps des femmes était impudique devant leurs propres enfantes, et où la plus simple affection maritale devait être cachée !

Ce petit roman, tendre témoin d'un autre temps, est aussi court que charmant.

(Bechdel:
Deux femmes au moins portent un nom : oui
Et discutent entre elles : oui
D'autre chose que d'un ou des hommes: oui )

Récit de filiation pour Sido. Très bien écrit mais le lisant pour un concours je n'arrive pas à me passionner pour ce genre...

"Elle savait que j'étais sa fille, moi qui ne pensais pas à notre ressemblance, et que déjà je cherchais, enfant, ce choc, ce battement accéléré du coeur, cet arrêt du souffle : la solitaire ivresse du chercheur de trésor. Un trésor, ce n'est pas seulement ce que couvent la terre, le roc ou la vague. La chimère de l'or et de la gemme n'est qu'un informe mirage : il importe seulement que je dénude et hisse au jour ce que l'oeil humain n'a pas, avant le mien, touché..."

Dans Sido, Colette a divisé le livre en trois parties : Sido, le Capitaine, et Les Sauvages. Il s'agit donc, dans l'ordre, de sa mère, son père, et de ses frères.

Dans cette oeuvre autobiographique, l'autrice nous raconte des moments et des anecdotes qui lui sont arrivées avec la ou les personnes concernées. Elle en vient même à décrire l'amour profond que ressent son père envers Sidonie, sa mère. Il aimait sa femme comme sa moitié.

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J'ai bien apprécié ce court roman car on retrouve certains éléments mystiques envers la nature. Pour Colette, sa mère est tout son monde, et j'ai bien aimé la façon dont elle aborde ses relations avec les membres de sa famille.
Je n'ai pas souhaité continuer la lecture de "Les Vrilles de la Vigne" afin de me donner le plaisir de replonger dans ce monde semi-réel une autre fois.

Lu en Livre AUDIO (la critique porte sur le texte ET la lecture)

Un beau récit, émouvant et poétique. Un bel hommage rendu à ses parents, sa mère notamment, et ses frères et soeurs. Des descriptions de nature, champêtre et sylvestre qui nous embarquent et nous font voyager.
Sido, la mère de Colette, n'est pas ordinaire. Extravagante, férue de nature, elle aime ses enfants et cela se ressent énormément dans le texte. Et elle aime son jardin, qui pourrait être un personnage à lui seul.

En revanche, ce roman n'est pas des plus adaptés à la lecture audio. C'était le deuxième livre audio que je lisais. J'ai vraiment eu besoin de me concentrer pour rester attentive et bien souvent mon esprit partait vagabonder ailleurs et je devais alors reprendre ma lecture au début du chapitre. Je pense que le caractère assez descriptif et contemplatif y est pour quelque chose. Il n'y a que peu de dialogues et je dois bien reconnaître que je n'ai guère apprécié la manière dont la lectrice les interprétait. Par contre, elle a parfaitement su transmettre les émotions et les images à travers les passages de récit pur.

Je suis donc plutôt mitigée pour la partie audio. Mais très satisfaite du roman en lui-même qui n'a, de toute façon, plus besoin de faire ses preuves.
Lien : https://www.serialectrice.com