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EAN : 9782020239189
354 pages
Seuil (17/01/1996)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Les soutras de la Perfection de sagesse rapportent les paroles de l'Eveillé Shakyamuni appartenant à la seconde Roue de la Doctrine, un cycle d'enseignement à l'occasion duquel il a exposé l'irréalité des phénomènes.
Historiens et savants placent autour du 1er siècle avant J.C. la rédaction des plus anciens textes de cet aspect du canon bouddhique. Lorsque le bouddhisme atteint le Tibet au VIIe siècle, commence une longue période de traduction, Indiens et Tib... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ouvrage indispensable sur les enseignements de la Perfection de Sagesse



Je n'ai malheureusement pas la version éditée par Vajra Yogini, depuis longtemps épuisée, « La Noble perfection de sagesse en huit mille versets » publié en 2007.
Et nous, lecteurs lambda du bouddhisme vulgarisé, n'avons donc plus que cette autre et première traduction du même Georges Driessens, afin de nous familiariser avec la pensée des sutras de la Prajnaparamita, autrement dit la Perfection de Sagesse – si chère à Nagarjuna.
Ces 360 pages sorties en 1996 n'ont toujours pas été rééditées : c'est donc une urgence pour vous, si vous ne l'avez pas, que de vous procurer cette édition de poche. L'excellent mais feu Georges Driessens, sous la direction de Yonten Gyatso, en est le maître d'oeuvre.
Mais je pense qu'un grand nombre de lecteurs doit avoir dans sa bibliothèque cet ouvrage car il brosse un panorama intéressant de cet énorme corpus du bouddhisme du second tour de la Loi, très peu accessible en français mais bien plus en anglais et encore plus en tibétain.

On trouve évidemment dans ces textes « le coeur de la perfection de sagesse », page 147, bien connu des pratiquants du Zen, mais également bien des textes retenus par les pratiquants du bouddhisme tantrique tibétain.
17 textes de tailles divers issus de la tradition de la Noble Perfection de Sagesse forment le premier volet de l'opus, mais le premier offre d'emblée 78 pages de questions-réponses entre le Bouddha et Suvikrantavikramin, en 7 parties.
le second volet est composé par « L'enseignement d'Akshayamati », pour la première fois traduit en français, donc inédit. Courant sur 130 pages, ces instructions sont un complément indispensables aux écrits de Nagarjuna et Aryadeva, et recommandées par Chandrakirti, Bhavaviveka et Kamalashila. C'est un véritable manuel bouddhiste en soi, sorte de Bodhicharyavatara-bis et de lam-rim.

Voici la liste des soûtras du livre « La Perfection de sagesse » en référence :
1 – Les questions de Suvikrantavikramin
2 – La perfection de sagesse en cinq cents périodes
3 – La perfection de sagesse du diamant coupeur
4 – La perfection de sagesse en cent cinquante moyens
5 – La perfection de sagesse en cinquante périodes
6 – La perfection de sagesse pour Kaushika
7 – Les vingt-cinq portes pour la perfection de sagesse
8 – le coeur de la perfection de sagesse
9 – La perfection de sagesse en quelques mots
10 – La mère de ceux ainsi-allés, la perfection de sagesse en une lettre
11 – La perfection de sagesse en sept cents périodes
12 – Les cent huit noms de la perfection de sagesse
13 – La perfection de sagesse pour Suryagarbha
14 – La perfection de sagesse pour Chandragarbha
15 – La perfection de sagesse pour Samantabradha
16 – La perfection de sagesse pour Vajrapani
17 – La perfection de sagesse pour Vajraketu
18 – L'enseignement d'Akshayamati

« La Perfection de Sagesse » présentée ici est donc un condensé de cette pensée indienne fructueuse, du bouddhisme philosophique de haut-vol malgré tout mis à la portée de tous – mais sans les commentaires d'un lama ou d'un gueshé !
Il est toutefois indispensable, car la Perfection de Sagesse est rarement présentée et traduite directement en français, à ma connaissance.

Bonne lecture !

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.wo..
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Un beau livre présentant une traduction de textes tibétains, notamment des soutras courts du Grand Véhicule suivis de l'Enseignement d'Akshayamati,
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Quand un bodhisattva procède dans la perfection de sapience, il procède certes, mais ne cultive pas l'idée qu'il procède ou ne procède pas. Il n'approche aucune vertu, car aucune vertu ne peut être approchée ni appropriée ; il jouit alors du samadhi appelé "sans appropriation " qui est immense, suréminent, sublime, illimité, permanent et que ne partagent pas les Auditeurs et les bouddha-pour-soi. Grâce à ce samadhi où il demeure le bodhisattva obtiendra bientôt l'Éveil parfait et incomparable ainsi que l'ont prophétisé à son sujet les Tathagata passés. Mais quand il demeure dans ce samadhi, il ne pense pas qu'il se recueille, qu'il entre en samadhi ou qu'il le réalise.
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Inépuisable est cette perfection de sapience puisque d'une part elle ne peut être détruite, comme l'espace, et que d'autre part rien ne peut être produit ou détruit. Comment un bodhisattva doit ravir la perfection de sapience ? En ne détruisant pas la forme, l'ignorance, les conceptions, les impressions, les tendances... sans détruire non plus soif, devenir, naissance, chagrin, douleur, désespoir... Telle est la vision qu'un bodhisattva a de la production en dépendance en sorte qu'il évite la dualité des deux extrêmes (destruction et production), il n'y voit ni commencement ni milieu ni fin. Une telle vision est le dharma propre à un bodhisattva installé au pavillon de l'Éveil... Percevant de cette manière la production en dépendance, il a la connaissance omnisciente. Car un bodhisattva adonné à la perfection de sapience, ayant ainsi ravi la non-destruction et contemplant ainsi cette production en dépendance, n'est plus au niveau d'un Auditeur ou d'un bouddha-pour-soi, mais à celui d'un omniscient.
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A la question de Sakra, roi des dieux : Comment l'aspiration du cœur à l'Éveil [bodhicitta] peut-elle devenir source d'attachement ?
Subhuti répond: On s'y attache quand on se dit que c'est la première aspiration à l'Éveil et qu'on la transforme en complet Éveil tout en demeurant conscient de le faire, étant donné qu'on ne peut transformer la nature originelle de la conscience. Selon le Bienheureux, il existe encore de plus subtils attachements : autant de signes distinctifs, autant d'attachements, … car c'est des signes que procèdent les attachements...L'essence des choses ne peut être passée, présente ou future, elle transcende les trois époques et ne peut être transformée, ne peut être traitée comme un signe ni comme un point d'appui; elle ne peut être vue ni entendue ni pensée ni reconnue... Profonde est la nature originelle des choses parce qu'elle est absolue [vivikta]. Profonde est la nature de la perfection de sapience... car sa nature originelle est absolue…
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Au moment où le bodhisattva demeure dans le samadhi de la vacuité, il doit demeurer dans le samadhi de l'absence de signe, mais se garder de réaliser cette absence. Pourquoi ? C'est que, nanti du dharma des racines de bien auxquelles il accède ainsi, il considère que le temps est venu de mûrir les êtres et non le temps de la réalisation. Ayant saisi la perfection de sapience, il ne réalise pas la limite. […]

Ainsi le bodhisattva accomplit ce qu'il y a de plus difficile à accomplir en demeurant dans le samadhi du vide sans atteindre le nirvana, protégé qu'il est par son habileté en moyens salvifiques. L'élévation de son cœur vers l'Éveil parfait et inégalable consiste précisément à ne pas abandonner les êtres, et c'est là le signe assuré qu' un tel bodhisattva ne régressera plus, il atteindra le complet Eveil sans jamais retomber au niveau du bouddha-pour-soi.
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L'omniscience elle-même ne peut être appropriée, car on ne peut la saisir à partir d'un signe distinctif, sinon Srenika, le moine errant, n'aurait pas eu foi en cette connaissance de toutes les modalités : étant entré dans une connaissance limitée, il ne s'appropria pas la forme et autres contingences, et ne prit pas cette connaissance pour une joie et une félicité …, car il avait pour norme l'essence même des choses ; il ne s'appropria aucune chose ni n'en appréhenda aucune qu'il eût pu saisir ou laisser; il n'eut même aucune considération pour l'extinction... Qu'il ne s'approprie pas la forme et les autres contingences, et n'entre pas dans le nirvana à mi-chemin …, voici ce qu'il faut reconnaître comme la perfection de sapience d'un bodhisattva.
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