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Citations sur Des noeuds d'acier (164)

Cela étant, cette affaire qui nous a agités toute une saison a aussi constitué un formidable argument touristique. Car il n’y a rien ici, misérablement rien, que de la campagne et des vallons, de la roche et des chemins de randonnée. Alors bien sûr quelques hôteliers avisés ont saisi l’occasion de créer le « circuit de la terreur », une boucle de quatorze kilomètres inaccessible aux autos et aux deux-roues, privilège des marcheurs, des chevaux et des ânes. Il va sans dire qu’en prenant la route du haut et moyennant un bon détour, on pouvait y aller en voiture. Mais ç’aurait été passer à côté de la peur. Et c’est bien pour cela que l’on venait des quatre coins de la France et même, ici et là, de Belgique, des Pays-Bas ou d’Allemagne : pour sentir l’horreur qui suintait de cette épouvantable histoire. Non, ce qu’il fallait absolument, c’était prendre le forfait journée, celui avec le guide et le conteur. Frissons garantis, et les détails valaient le prix à aligner — quarante euros sans le pique-nique.

Détails par ailleurs purement inventés, fantasmés.

Personne ne savait ce qui s’était vraiment passé.

Ça a marché un an, un an et demi. Après, l’intérêt est retombé.
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La France profonde. La misère sociale. Une population locale issue de générations entières de consanguins ou d’alcooliques, les deux le plus souvent, dans un environnement semi-montagneux où la dispersion et la rareté de l’habitat ont trop longtemps restreint les échanges et la communication. Voilà ce qu’on en a dit dans les médias. Voilà ce que la nation en a retenu. Merci aux journaleux.
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Il en a fallu du temps pour que ce petit coin de pays se défasse du souvenir de l’effroyable fait divers qui l’a marqué au cours de l’été 2002. Dans les quotidiens et les hebdos nationaux, au journal télévisé, bien évidemment dans la presse à sensation : il est passé partout. À nous, habitants acharnés ou passionnés de cette terre dépeuplée, il a fait une publicité mauvaise et morbide ; beaucoup de gens aujourd’hui encore ne connaissent notre région que par cette triste chronique.
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Je ne suis plus qu'un reste d'humanité. Une entité qui ne pense qu'à manger, boire et dormir, à éviter les coups, et à se relever le lendemain. Les vieux avaient raison. Je ne vaux pas beaucoup plus qu'un chien. Je ne suis même pas affectueux. Je suis de la race de ces bêtes galeuses qu'on attache au bout d'une chaîne et que personne ne veut plus caresser.
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"J'ai occulté les coups qui strient mon corps chaque jour quoi qu'il arrive, l'humiliation quand les vieux s'adressent à moi en m'appelant le chien. D'ailleurs Basile ne m'appelle même plus : il me siffle."
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Jamais le lien entre le corps rt l'esprit ne m'était apparu avec autant de force, jamais je n'aurais cru qu'il suffisait d'anéantir le premier pour que le second s'éteigne lui aussi. Pour moi, la force mentale primait sur tout, il suffisait de. vouloir ; tout cela esr bon à jeter aux oubliettes.
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Dans la cuisine, j'ai arrêté de guetter mon reflet sur les vitres de la fenêtre. Au début je le faisais ; une sorte de curiosité morbide pour suivre la dégradation de mon corps, et je sursautais chaque fois en me découvrant plus triste et plus laid que le jour précédent. A voir cette silhouette informe dans le reflet, il ne restait déjà pas grand-chose à sauver.

Alors en passant devant les fenêtres, je me suis obligé à ne plus regarder. La loque maigre et crasseuse qui s'assied jour après jour et tend sa main pour qu'on l'attache au radiateur le temps du déjeuner ressemble à peine à un homme. J'aime autant ne pas la voir.
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Je ne suis pas doué pour le bonheur. Il y a un talent pour ça, et ça aussi Je l'ai manqué
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C'est long la vie
C'est long et je m'y accroche
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Tout cet équilibre entre la vie et la mort tenait à un fil. Je ne voulais pas le rompre en basculant d'un côté ou de l'autre
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