AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,11

sur 217 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
« Les premiers soldats alliés avaient débarqué à Utah Beach, là, où, précisément, l'attaché naval de Rommel, l'amiral Frederick Ruge, avait prédit, deux semaines plus tôt, qu'ils le feraient. le dieu de la guerre leur avait été favorable. Une forte houle provoquée par la tempête avait poussé leurs embarcations cinq cents mètres plus bas que l'endroit prévu qui était bien défendu alors que celui où ils avaient atterri ne l'était pas. Ce furent les enfants gâtés du débarquement.

Les vieux « Rats du désert » de la 50ème division britannique d'infanterie furent presque incapables d'atteindre le rivage. A Juno Beach, les canadiens virent leurs péniches prises dans les tourbillons et un grand nombre se noyèrent. C'est à Omaha Beach, une charmante petite baie de sable de cinq à six kilomètres de long, dominée par une falaise d'une soixantaine de mètres de haut que le désastre eut lieu. le mauvais temps, l'obscurité, la mer démontée et des courants imprévus firent du voyage de la 1ère et de la 29ème division US un véritable cauchemar. Les allemands tinrent leurs péniches de débarquement sous leur feu jusqu'à ce qu'ils aient atteint les plages. Quand ils avaient commencé à tirer, les canonniers de la marine alliée ne pouvaient les localiser à cause de la fumée et du brouillard. En proie au mal de mer, terrifiés, les hommes de la première vague pouvaient entendre le crépitement des rafales de mitrailleuses sur leurs passerelles métalliques de débarquement. Quand celles-ci s'abaissèrent, surchargées de soldats, certains sautèrent par-dessus bord pour éviter le feu et se noyèrent. Les autres, retenant leur respiration, essayaient de se cacher sous l'eau » - (page 445).

A Omaha Beach, pour ceux qui connaissent la falaise, il est facile de se représenter le cauchemar que tous ces jeunes soldats ont vécu. Cette plage est surnommée « Omaha Beach la sanglante » et l'imagination aidant, on comprend, le coeur serré, la gorge nouée, la raison de cette appellation.

Quant à FORTITUDE, c'est le nom du plan exceptionnel de « fake news » mis au point par un petit groupe d'hommes et de femmes rattaché à Winston Churchill. le but essentiel était de manipuler les allemands en leur transmettant de fausses informations à l'aide de tout un réseau d'agents doubles dont, bien souvent, les agents eux-mêmes n'en étaient que des pions ignorants le but essentiel. Hitler possédant à l'ouest les forces suffisantes pour repousser un débarquement en Normandie, l'idée était de lui faire croire que le débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais ce qui, d'ailleurs, fonctionna puisque le Haut Commandement allemand resta paralysé, en juin 1944, par le doute et l'indécision sur une dizaine de jours.

FORTITUDE de Larry Collins est une fiction mais qui se base sur un fond historique. La London Controlling Section qui avait mis cette stratégie au point ne fut officiellement reconnue qu'en 1970. L'existence de ce plan fut un secret parfaitement gardé. Curieusement, tous les dossiers américains concernant Fortitude furent détruits quant aux documents britanniques, ils sont toujours farouchement secrètement conservés avec interdiction d'être ouverts. Ce côté « Ultra-secret » bien gardé, indépendamment de son but qui a réussi, cache, peut-être, aussi plusieurs inavouables sacrifices d'hommes et de femmes tel le réseau Prosper dont la fin est ici relatée.

Le roman est passionnant (509 pages). le récit est addictif, moitié historique, moitié fiction, sa construction de type roman d'espionnage, permet à des lecteurs, amateurs d'histoire, de ne ressentir aucune lassitude, bien au contraire, et de compléter ainsi leur méconnaissance de ce plan ultra secret et de ses conséquences de façon palpitante d'autant que Larry Collins est reconnu pour vérifier sérieusement toutes ses informations.

Certains personnages sont sortis de l'imagination de Larry Collins d'autres sont bien réels. On retrouve le SOE comme dans « Les derniers jours de nos pères » de Joël Dicker. Une jolie histoire d'amour entre deux agents imaginaires, Catherine et Paul, vient nourrir le récit et permet ainsi de pénétrer les arcanes de cette campagne d'intoxication.

Ma réflexion : Etre agent double demande beaucoup de courage, l'amour du risque, de la transgression certes mais aussi une certaine personnalité qui soulève beaucoup de questions. L'agent-double est-il toujours certain de savoir qui il est, n'y-a-t-il pas un risque de schizophrénie ? C'est assez perturbant d'autant que celui qui est en face, la plupart du temps, joue aussi un rôle. Cela interpelle. Brutus et Garbo, agents doubles, ont joué les rôles tels qu'ils sont décrits dans ce livre. Ils sont sortis, dans les années 80, de l'existence clandestine qu'ils menèrent jusque là par crainte des représailles nazies pendant des dizaines d'années. La lecture de ce roman démontre bien toute la complexité des services de renseignements et l'importance des outils du contre espionnage (même si parfois, je me suis sentie perdue).

Mais je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ce livre dont je dois la découverte à notre ami Jean-Pierre alias Kielosa que je remercie sincèrement de ses conseils littéraires avisés.



Commenter  J’apprécie          5517
Livre lu pendant mes années étudiantes. Fortitude retrace avec force l'opération d'intoxication montée par les Alliés pour détourner les armées allemandes du véritable lieu du débarquement en Normandie, en 1944. Larry Collins raconte ces hommes et ces femmes engagés, souvent au prix de leur existence, dans cette gigantesque et vitale manoeuvre.

L'auteur nous montre les dessous de l'Histoire héroïque où le sacrifice de quelques vies est un choix dûment assumé par les autorités en charge de l'opération. Les services secrets ne reculent devant rien pour accomplir leur mission, avec une démarche froide voire cynique qui est effrayante. Quelques vies contre des milliers d'autres qu'on cherche à sauver et libérer du joug nazi, le prix de la liberté et de la réussite... La morale de cette histoire laisse un arrière-goût amer et c'est en partie ce qui donne toute la puissance de ce roman.

En habitué du genre, Larry Collins entretient un suspense haletant tout au long du récit. L'espionnage se mêle au quotidien et aux histoires personnelles de ses héros. On suit avec attachement ces personnages lancés dans une cause plus grande qu'eux. Magistral quoique douloureux.

A lire pour découvrir le dessous des cartes et retrouver ces héros souvent anonymes à qui le Débarquement doit d'avoir réussi.
Commenter  J’apprécie          230
Larry Collins coauteur avec Dominique Lapierre de "Paris brûle-t-il" nous livre là ce que les anglo-saxons ont "monté" pour leurrer les nazis concernant le lieu exact du débarquement en France occupée .
On y découvre certains "dessous des cartes" qui font froid dans le dos !
Quelques pertes de vie humaines deviennent secondaires par rapport à l'énorme but final : Gagner la guerre contre le nazisme.
Nos consciences du temps de paix ont parfois quelques difficultés à s'adapter !
Un livre à lire absolument pour connaître (un peu) de cette période de l'histoire .
Commenter  J’apprécie          170
Un roman lu il y a bien longtemps mais dont je garde un excellent souvenir. La préparation du débarquement, les leurres et l'engagement des femmes et des hommes pour en finir avec le nazisme.
Commenter  J’apprécie          110
Un roman qu'on ne peut absolument pas lâcher !
A partir de faits authentiques, Larry Collins livre ici un thriller palpitant et qui laisse cependant pantois concernant les moyens humains sacrifiés à l'opération.
Fortitude, c'est la gigantesque opération d'intoxication destinée à faire croire aux Allemands que le débarquement en Normandie n'est qu'une manoeuvre de diversion pour éloigner leurs meilleures troupes du Pas-de-Calais, où le gros coup va être donné. Alors que, bien sûr, c'est le contraire.
L'élément qui demeure, d'un point de vue moral, très choquant est d'avoir vraisemblablement sacrifié tout un réseau de la résistance française pour ultimement l'amener à transmettre de fausses informations à l'ennemi.
Mais en temps de guerre, et pour le Renseignement, la fin justifie tout. Y compris les pires crimes qui, en cas de victoire, seront absous par L Histoire...
Commenter  J’apprécie          100
Fortitude ? ça fait penser un peu à bravitude, non ? Tout juste, Auguste ! Sauf que fortitude est un mot qui existe bel et bien, qui signifie « force d'âme », c'est-à-dire « constance dans le courage ». Alors que bravitude… non.
« Fortitude » est le nom de code d'une opération stratégique de la Seconde Guerre Mondiale. Dans le cadre du Débarquement de Normandie, le but était de tromper les services secrets et le Grand Etat-Major allemands, en laissant croire que le Débarquement aurait lieu ailleurs et à une autre date que le Jour-J. Puis dans un deuxième temps que ce débarquement ne serait qu'une manoeuvre de diversion. Bref une intox XXL. Une des plus importantes de la guerre, qui a été occultée, bien entendu par le Débarquement lui-même.
Larry Collins, que l'on connaît pour avoir signé avec Dominique Lapierre quatre chefs-d'oeuvre du récit historique (« Paris brûle-t-il », « …Ou tu porteras mon deuil », « O Jérusalem » et « Cette nuit la liberté »), a bâti autour de cette opération un roman haletant dans la plus grande tradition des romans de guerre.
« Fortitude est un roman et, par conséquent, une ouvre de fiction. Ses cinq principaux personnages : Catherine Pradier, Paul, le colonel Henry Ridley, Hans Dieter Stroemulburg et T.F. O'Neill sont nés de mon imagination, encore que certains, à des degrés divers, m'aient été inspirés par des êtres qui ont existé et ont joué dans la réalité des rôles assez semblables à ceux que jouent mes personnages dans ce livre. En revanche, ce qui n'a rien d'imaginaire dans ces pages, c'est le fond historique sur lequel se déroule le roman. le plan FORTITUDE a réellement existé. Il était divisé en deux parties : Fortitude Nord, qui devait simuler une opération alliée sur les côtes de Norvège, et ne trompa personne au grand état-major allemand ; et Fortitude Sud qui, pour l'essentiel, fournit le sujet de ce livre ». (Note de l'auteur).
L'histoire est donc double : à travers la destinée de Catherine et Paul, héros de l'ombre dans une gigantesque opération dont ils ne saisissent pas tous les enjeux, c'est la mise en place de la plus extraordinaire intoxication stratégique du conflit. Et sans le sacrifice de plusieurs dizaines d'agents qui ont infiltré les services allemands souvent au péril de leur vie, le Débarquement aurait pu être compromis, ou être encore plus terrible en pertes humaines.
Larry Collins met toute sa plume d'historien au service de cette réhabilitation. Au travers de ses héros fictifs il rend hommage à ces hommes et ces femmes qui quelque part ont fait reculer la barbarie. Il met également toute sa plume de romancier au service de ce thriller « au danger toujours présent, au suspense implacable » (Ken Follett).
Pour nous, lecteurs et lectrices, nous goûtons à la fois le plaisir d'une histoire palpitante, combinée au récit d'un épisode méconnu de la guerre.
Il existe un téléfilm franco-britannique tiré de cet ouvrage : « Fortitude » de Waris Hussein (1994) avec dans les rôles principaux : Tara Fitzgerald (Catherine Pradier), Richard Anconina (Paul LeMaire), James Fox (Col. Henry Ridley), Michael York (Hans-Dieter Stroemulburg)
Commenter  J’apprécie          81
Fortitude signifie force d'âme. de la force d'âme, il en aura fallu pour mener à bien la plus subtile, la plus diabolique manipulation de l'ennemi jamais imaginée. de son succès dépendait la fin de la guerre en Europe : ou bien les Allemands tombaient dans le piège et dispersaient leurs forces du Pas-de-Calais à la Normandie, et le débarquement du 6 juin 1944 pouvait réussir, ou ils éventaient la machination. Si l'opération Fortitude est le chef d'oeuvre dont rêvent encore tous les services secrets, ce fut aussi pour beaucoup d'hommes et de femmes une tragédie, un chemin de croix. Les uns savaient ce qu'ils faisaient, les autres n'étaient que des instruments. Pour raconter Fortitude, Larry Collins a choisi la forme romanesque avec une belle Française comme héroïne.
Voici un solide récit d'espionnage construit autour d'une opération secrète visant à intoxiquer les Allemands en vue de protéger les troupes du débarquement. Etalés de novembre 1943 à juin 1944, les épisodes alternés fournissent un rythme très vivant au roman. Fortitude est un document exceptionnel, étonnant, bouleversant, plein d'aventures, de trahisons, de passion. C'est une approche de notre histoire si bien romancée mais surtout si bien documentée que l'on dévore ce chef-d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          50
Un récit romancé au style classique fortement inspirés de faits réels qui marie avec une certaine habilité une petite histoire de vie, d'amour et de guerre, à la Grande Histoire, celle qui change le destin du monde. Ou comment, pour réussir la grande omelette du débarquement en Normandie, certaines officines efficaces oeuvrant dans le domaine du renseignement on su casser quelques oeufs parmi leurs plus beaux (dont Catherine Pradier, l'héroïne) pour réussir une des plus efficaces opérations d'intoxication/de déception du XXe siècle.
Commenter  J’apprécie          40
Roman inspiré de l'opération Fortitude (faire croire à la Werhmacht que le débarquement aurait lieu dans le Pas de Calais et non en Normandie), qui fut suivi d'une remarquable version cinéma qu'on ne trouve malheureusement plus. Bien que nous connaissions l'issue de la 2nd guerre mondiale nous en arriverions presque a en douter tant l'intrigue et le suspense sont puissants. Même si l'auteur a ajouté un peu de romance dans ses personnages, nous tremblons pour ces héros. En fait ce qui rend ce livre halletant c'est qu'il est basé sur des faits réels : la manipulation des alliés pour amener les allemands a attendre le débarquement ailleurs qu'en Normandie.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          30
J'ai lu fort peu d'ouvrages traitant de la Seconde Guerre Mondiale ou de la Résistance. En principe, le sujet me tente assez peu. Sans doute parce qu'il est trop proche et trop chargé émotionnellement. Trop proche parce que mes parents étaient de jeunes adultes pendant l'occupation. J'ai donc très bien connu des personnes ayant très (trop) bien connu cette époque. Trop chargé émotionnellement parce que la barbarie qui régnait alors sur l'Allemagne a laissé des traces profondes dans nos esprits, en tout cas dans le mien.
Pourtant j'ai tenu à lire ce best-seller (une fois n'est pas coutume) et bien m'en a pris. Certes, ce n'est pas le style de l'écriture qui rendra ce roman inoubliable. Il a un petit côté « exposé » ou « reportage » écrit qui nous empêchera de lui tresser des lauriers littéraires. Cependant, il faut bien reconnaitre qu'il se lit très bien et même avec plaisir. Et même ce côté journalistique renforce l'impression de réalisme d'une histoire qui, ne l'oublions pas, s'inspire, au plus près, de faits réels.
Quoi qu'il en soit, il faut admettre que la peinture des différents protagonistes du récit est particulièrement réussie. Même si l'auteur n'évite pas toujours la caricature. Mais notons tout de même que tous les allemands ne sont pas des monstres ni tous les officiers alliés des saints. Il n'y a guère que les membres de la Gestapo qui sont exactement ce que l'on attend qu'ils soient, mais il serait peu envisageable de ne pas voir chez eux certains penchants au sadisme, ou, à tout le moins, un manque total de scrupules.
Impossible dès lors de ne pas trembler pour tous ces résistants ou agents alliés, contraints, par la force des choses, d'oeuvrer au sein de l'ennemi. D'autant que le roman est riche en agents doubles, voire triples. On ne sait plus qui est avec qui. Les patrons des services secrets étant parfois aussi perdus que les autres. Mais ce qui menace le plus ces combattants de l'ombre ce sont ceux qui les emploient, les utilisent, les manipulent pour mieux dire. Les enjeux sont en effet d'une telle importance que certains grands chefs n'hésitent pas à sacrifier certains de leurs agents. Il était tellement vital qu'Hitler cesse de penser que le débarquement aurait lieu en Normandie, que les hommes et les femmes envoyés sur le terrain devaient être eux-mêmes persuadés que ce dernier devait avoir lieu dans le Pas de Calais. Quoi de mieux que d'être convaincu d'une fausse information lorsqu'on est susceptible d'être soumis à la torture ?
On verra comment, par souci d'intoxiquer les allemands, les chefs des services secrets alliés ne reculent devant aucune horreur. Cela fait froid dans le dos. Mais peut-on lutter contre des barbares avec des armes de gentlemen ? That's the question.
Un excellent roman qui nous plonge dans cette période d'horreur avec efficacité. À lire, ne serait-ce que pour ne pas oublier. Une petite piqure de rappel.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (674) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}