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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Dans ce roman Wilkie Collins pense faire oeuvre utile en dénonçant ce qui constitue à ses yeux deux scandales qui déprécient le Royaume Uni. Il s'agit d'une part de la législation sur les mariages en Écosse et en Irlande et d'autre part la pratique selon lui excessive du sport par les jeunes hommes au détriment de leur santé et de leurs études. Lesquelles ne suscitent pas dans la société en général l'engouement dont sont gratifiées les manifestations sportives.
Deux exemples de l'absurdité et de l'iniquité (selon l'auteur) des législations écossaise et irlandaise sur les mariages nous sont donnés. Deux jeunes filles qui se sont juré une amitié éternelle sont séparées au début de leur vie d'adultes par le départ de l'une d'elle en Inde. L'autre restée en Angleterre s'est mariée à un homme qui au bout de quelques années se lasse d'elle et désireux d'avoir une épouse lui permettant par son argent et ses relations de se pousser dans le monde la renie avec l'aide d'un juriste au motif qu'en Irlande, une union entre un ou une catholique et un ou une protestant(e) ou converti(e) au catholicisme depuis moins d'un an, par un prêtre catholique est nul et non avenu. La malheureuse meurt quelques temps plus tard en confiant sa fille Anne à son amie revenue des Indes qui elle-même a une fillette, Blanche. Réunies dans leur enfance celles-ci deviennent également inséparables.
La jeune génération se voit aussi piégée par une législation écossaise sur les mariages, cette fois par consentement présumé. Il suffit de s'être promis le mariage par écrit ou d'avoir eu en présence de tiers des paroles ou des gestes supposant la qualité d'époux pour l'être effectivement. On peut donc être mariés ou ne plus l'être sans que la loi soit claire et sans connaître le moins du monde ces dispositions.
Collins évoque aussi à travers Hesther Dethridge l'impossibilité pour une femme d'échapper à un mauvais mari, lequel peut la battre ou disposer de tous ses biens et revenus sans que la loi puisse la protéger.
Voilà en ce qui concerne la première remise en cause du Royaume Uni. Quant à la seconde, l'auteur estime que certains hommes sont saisis par un goût excessif du sport et des paris. Ainsi l'un des protagonistes masculins, évidemment détestable, est un sportif acharné, les autres amoureux du sport étant simplement stupides. le procédé m'a paru un peu manichéen.
Si le thème est intéressant, je n'ai pas été touchée par les personnages. Hormis peut-être sir Patrick, je n'en ai trouvé aucun sympathique. J'ai en particulier trouvé Anne et Blanche aussi inconséquentes et mièvres l'une que l'autre.
Il m'a semblé que la volonté de l'auteur de dénoncer ces méfaits a nui au récit, le comportement d'Anne ou du moins sa psychologie ne m'a pas paru toujours logique. En particulier le fait d'avoir cédé à un homme puis de se montrer particulièrement tatillonne sur son honneur ne m'a pas convaincue. La démonstration a nuit, à mon sens, au récit.
Ceci dit Mari et femme est une lecture que je ne regrette pas. J'essaierai un autre Wilkie Collins.

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Ecosse 1866 - Après un début un peu grandiloquent (je me suis demandée si je n'allais pas abandonner) l'action prend son rythme de croisière et devient à la fois drôle et enlevée.
On pourrait se croire presque dans un vaudeville, un théâtre où les gens entrent et ressortent de la scène : quiproquos, malentendus, ruses de part et d'autres. L'héroïne est Miss Silvester, préceptrice et amie intime de Blanche. Anne Silvester s'est laissé séduire par un jeune homme Geoffrey qui lui a promis le mariage. Inutile de dire que la jeune fille se fait des illusions et que le jeune homme n'a aucunement l'intention de tenir sa promesse. Il souhaite épouser une riche héritière et n'a aucune passion en dehors de l'argent et du sport.
Miss Silvester est obligée de s'enfuir.
Heureusement qu'elle est entourée d'amis comme Blanche et son oncle.

L'auteur bâtit toute son intrigue sur une coutume écossaise qui permet à deux personnes d'être déclarés « mari et femme » sans passer par un mariage «religieux » en bonne et dûe forme.

Geoffrey est machiavélique, Anne Silvester digne dans son malheur, Blanche sincère et rafraichissante, son mari dévoué et un peu gaffeur et enfin l'oncle de Blanche intelligent et pragmatique. Enfin un dernier personnage Hester, cuisinière, fait un peu peur.

Wilkie Collins sait se montrer mordant sur les lois de son pays qu'il juge profondément injustes (surtout pour les femmes)
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"Mari et femme" est un livre de plus de 650 pages qui a été publié en 1870. Wilkie Collins s'attaque ouvertement à la société de cette époque, le rôle social des femmes, leur courage, les difficultés qu'elles peuvent rencontrer et leur mince pouvoir de décision concernant leur propre vie et en face le pouvoir illimité des hommes, les aberrations de la loi écossaise concernant le mariage. Mais Wilkie Collins s'en prend aussi à des sujets plus légers comme quel pourrait être la part du sport dans une vie équilibrée ?

Et les femmes dans l'oeuvre de Collins ont une place non négligeable ; elles sont plus qu'intéressantes même si elles restent quand même typique de l'Angleterre de fin XIXème (je pense au personnage de Blanche qui reste un peu simplette... mais cependant attachante). Anne Sylvestre, elle, est le personnage fort de ce livre ; elle est intelligente, réfléchie mais terriblement malheureuse. Il n'y aura que son courage et sa ténacité qui la sortiront de sa situation.
Encore beaucoup d'autres personnages qui ont chacun un rôle bien précis. L'histoire est complexe mais facile à suivre tout au long de ce livre qui se déguste !
Avant ce livre j'avais lu la pierre de lune et la dame en blanc (que je recommande également), mais mon plaisir reste intact avec ce dernier livre de Wilkie Collins.
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Il est difficile de résumer Mari et femme sans le divulgâcher. L'intrigue principale tourne pendant plus de 600 pages autour d'un sujet finalement assez restreint : la situation maritale (pour le moins compliquée) d'une jeune femme. À travers l'histoire d'Anne Silvestre, de sa mère et d'Hester Detridge, Wilkie Collins pointe les aberrations de la législation britannique sur le mariage, en particulier des dispositions particulièrement exotiques de l'Écosse. Il dépeint d'une manière très vigoureuse les conséquences pour les femmes qui se retrouvent pieds et poings liés, sans aucun recours contre des maris abuseurs.

L'auteur en profite aussi pour taper allègrement sur un autre sujet sans rapport évident : l'essor de la pratique sportive et des compétitions en Grande-Bretagne. Il apporte un point de vue intéressant en soulignant que l'accent mis sur le développement des muscles et des performances se fait au détriment de l'intellect, de la morale et même de la santé des athlètes. Son discours m'a paru d'autant plus intéressant qu'il me semble qu'à notre époque, la religion sportive a gagné et qu'on ne se pose plus guère de questions sur ce qu'elle implique dans la société, les mentalités et la santé.

Si l'intrigue semble plutôt restreinte, je ne me suis pourtant pas ennuyée une seconde dans ce long roman. On se demande vraiment comment les personnages vont se sortir de cette situation inextricable. On s'attache aussi peu à peu à eux même si je pense que l'auteur aurait pu les rendre encore plus attachants et intéressants. J'ai particulièrement apprécié que les personnages féminins soient présentés comme riches et profonds, non pas comme des potiches écervelées. En même temps, il glisse parfois certaines réflexions sexistes mais, comme elles sont le plus souvent dans la bouche de personnages masculins, on se demande dans quelle mesure elles sont représentatives de l'opinion de Wilkie Collins.

Le style est simple et fluide, agréable.

Cette première lecture de Wilkie Collins était une belle découverte.
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Sentiment mitigé après avoir refermé ce roman. L'écriture de Wilkie Collins est géniale : beaucoup d'esprit, de l'humour et du style. L'idée même de ce roman est louable. Il souhaite dénoncer certaines lois iniques qui mettent en danger les femmes, notamment l'une d'elle qui peut avoir pour conséquence de se retrouver marié sans en avoir connaissance. En réalité, l'auteur dénonce un peu plus et nous assistons parfois à un règlement de comptes contre les anglais qui préfèrent le travail du corps à celui de l'esprit, contre les femmes qui ne semblent rarement pouvoir prendre des décisions justes d'elles-mêmes (sauf exception) et généralement contre les anglais qui ne semblent pas connaître grand chose au bon goût. Bien entendu, tout ceci est surement à remettre dans le contexte de l'époque que je ne connais pas suffisamment. Enfin, et c'est ce qui m'a le plus dérangé, le roman est un peu trop long, j'ai d'ailleurs fait une pause de presque un an avant de le reprendre pour le terminer. La partie "préparatoire" traine en longueur et on suppose souvent, plusieurs pages avant, ce qui va arriver, ce qui peut être agaçant. En bref, je ne suis pas mécontente de l'avoir lue, je sais que j'ai toujours beaucoup d'admiration pour cet auteur que je continuerai à lire, mais je n'ai pas passé le meilleur moment de lecture avec Mari et femme.
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Anne Silvester est une courageuse jeune femme séduite et abandonnée par le fils d'un lord qui voit plus d'intérêt à épouser une riche veuve. Ce point de départ n'est qu'un prétexte pour W. Wilkie Collins (1824-1889) pour critiquer avec une ironie violente ce qui l'horripile dans la société britannique de son époque : le goût pour le sport et l'absence de droits des femmes mariées.

Le goût pour le sport : les Britanniques sont accusés d'admirer plus l'effort et les résultats sportifs qu'intellectuels :

"Cet Anglais dégénéré assimilait les livres et ne pouvait assimiler la bière. Il avait le don des langues et pas celui de l'aviron. Il s'adonnait à ce vice exotique qu'est la pratique d'un instrument de musique et n'avait jamais pu acquérir cette vertu anglaise de reconnaître un bon cheval au premier coup d'oeil. (...) Il est possible et même certain qu'il se trouve de tels individus parmi les races inférieures du Continent. Remercions le ciel, mes bons amis, que l'Angleterre ne fut et ne sera jamais un endroit pour eux !"

Or, nous dit Wilkie Collins, non seulement la pratique excessive du sport est dangereuse pour la santé mais elle fait des individus violents, plus facilement enclins à commettre un crime. Ce thème du rejet du sport est celui qui occupe le plus de place dans le roman à un point que parfois je trouve ça un peu long et pourtant je ne suis pas moi-même une adepte du sport.

L'absence de droits des femmes mariées :

"Il était des outrages que son mari avait le droit de lui infliger au nom même du mariage, et dont la seule idée lui glaçait les sangs. Sir Patrick était-il en mesure de l'en protéger ? Absurdité ! le droit et la société dotaient son mari de ses prérogatives conjugales. le droit et la société n'avaient qu'une réponse à lui donner, si d'aventure elle demandait leur soutien : vous êtes sa femme."

On est là dans une critique très originale pour l'époque, il me semble, et que je trouve très forte. En introduction du roman il y a une rapide biographie de Collins qui permet d'expliquer sa position. En 1855 il fait la connaissance d'une jeune femme séquestrée avec son bébé par un mari à demi fou. Il la délivre et devient son amant. Ceci dit, si dans Mari et femme les méchants sont punis d'une façon ou d'une autre, je suis assez réservée quant à la voie qu'emprunte la victoire d'Anne Silvester. Elle aurait pu faire une fin plus réjouissante. Au total c'est un roman intéressant pour ses points de vue inhabituels.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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C'est un roman long, écrit dans un style légèrement désuet, mais Collins nous tient en haleine jusqu'au bout !
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