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Francis Softly est de son propre aveu une canaille. Attention, une canaille et pas une crapule ! Entendez par là que, s'il triche, ment, dupe, batifole à droite et à gauche, il n'est pas pour autant un criminel endurci, mais plutôt un de ces sympathiques escrocs dont le public raffole tant. Conscient de ce fait, il décide de confier au papier les exploits de sa folle jeunesse dans le Londres hypocrite et collet-monté du XIX siècle. Une jeunesse très active et allègrement dépravée, mieux vaut le reconnaître, car le jeune Softly a plus de bagout que de cervelle, plus de joie de vivre que de constance et indubitablement plus d'humour que de saine moralité.

Qu'importe ! Softly un joyeux compère et j'ai suivi avec beaucoup de plaisir ses aventures d'escroc combinard. C'est drôle, enlevé, conté avec une légèreté et un cynisme réjouissants, en somme un petit livre parfait pour s'amuser sans trop se prendre la tête et pour se moquer gentiment de son prochain – passe-temps auquel excelle Franck Softly. En outre, le style de Collins est très agréable à lire, élégant et avec une ironie omniprésente qui, à défaut de faire rire aux éclats, fait souvent sourire et ricaner légèrement. Au passage, quelques personnages secondaires tout à fait savoureux : j'ai notamment un gros faible pour l'hilarante grand-mère du narrateur, une horrible bonne femme à la peau plus dure que du béton qui, malgré les prières de son aimante famille, s'obstine à enchainer accident loufoque sur accident, sans jamais avoir la bonne grâce de se casser le cou. Pour conclure, je dirai que cette "belle canaille" s'est révélée une fort réjouissante découverte avec un auteur dont je ne tarderai pas à découvrir la suite de la bibliographie.
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Francis Softly est la belle canaille du roman de Wilkie Collins. Sa mère est issue d'une noble lignée, tandis que son père est un honorable médecin. Il tente d'ailleurs de faire embrasser cette carrière à son fils qui n'éprouve qu'un profond ennui à cette idée. Pour s'occuper et gagner de l'argent, Francis dessine des caricatures de l'aristocratie rencontrée dans les salons de sa grand-mère. Malheureusement, son père le découvre et le jette à la porte. Notre ami étant plein de ressources, il s'essaie à la carrière de portraitiste qui ne rapporte pas assez. “Cela eût suffi à décourager des personnes mieux intentionnées et pourvues d'un caractère moins bien trempé ; mais votre franche canaille est dotée d'un tempérament élastique, non aisément comprimable sous la pression du désastre quelle qu'elle soit.” Francis se trouve donc une nouvelle activité : la copie d'oeuvres de grands maîtres. Mais les aventures de Francis ne font que commencer…

Ce roman réjouissant de Wilkie Collins fut écrit à Paris en 1856. Il fut ensuite publié en feuilleton dans Household Words, le journal de Charles Dickens. Wilkie Collins rencontra l'auteur d'“Oliver Twist” en 1851 et tous deux devinrent amis et collaborateurs. Dickens emmena son jeune ami en villégiature à travers l'Europe et ils se retrouvèrent à Paris en février 1856. Dickens exigeait beaucoup de travail de Wilkie Collins qui devait écrire en cachette ses oeuvres. L'amitié du grand écrivain était probablement teintée de jalousie et il étouffait quelque peu la créativité de son cadet. Il n'en publia pas moins “A Rogue's life” dans son hebdomadaire mais il essaya de modifier la fin de l'histoire qui manquait singulièrement de morale. Fort heureusement Wilkie ne changea rien à son texte.

Ce qui m'a tant plu chez Francis Softly est justement ce que Dickens lui reprochait : son manque de morale. C'est un personnage frivole, désinvolte et bourré d'humour. le ton du roman est très surprenant lorsque l'on a abordé l'oeuvre de Wilkie Collins par “La dame en blanc” et “Pierre de lune“. L'auteur est connu essentiellement pour ses romans à suspense, ses intrigues mystérieuses. Ici on ne trouve rien de tout cela, il s'agit uniquement du portrait d'une belle canaille qui se joue de tous les obstacles, de toutes les mésaventures avec panache et amusement. Ce Wilkie Collins est extrêmement jouissif, quelle légèreté dans le ton, quel plaisir de lecture ! le rythme du roman est une grande réussite. Les aventures de Francis Softly sont pleines de rebondissements : jeté à la porte par son père, il devient portraitiste, faussaire, secrétaire d'une institution culturelle et faux-monnayeur par amour ! “Existence passablement changeante que la mienne, n'est-il pas? (…) Shakespeare devait penser prophétiquement à moi lorsqu'il évoquait “tel homme jouant maints rôles en son temps”. Quel personnage j'aurais composé pour lui, si seulement il avait encore été de ce monde !” le récit de la vie de Francis Softly est entraînant et se lit d'une traite. le roman est court, contrairement aux oeuvres victoriennes qui étaient en général conséquentes (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle “Une belle canaille” n'a été publiée en volume qu'en 1879). Les aventures se succèdent de manière enlevée, dynamique et on ne s'ennuie à aucun moment.

Le personnage de Francis Softly est terriblement plaisant, sa drôlerie et son irrévérence m'ont conquises. Wilkie Collins semble s'être follement amusé à nous raconter cette histoire et c'est contagieux. Je dois cette lecture à Cryssilda, fan numéro 1 de Wilkie, car malheureusement “Une belle canaille” n'est plus rééditée. C'est fort dommage car cette oeuvre mérite d'être largement diffusée.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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W.W. Collins constitue pour mon humble personne de lecteur la référence absolue. Ce préambule posé, commençons!
Ce qu'il y a de bien dans les auteurs prolifiques, c'est qu'on découvre encore et toujours des textes non publiés ou non traduits comme c'est le cas pour nombre de romans du romancier anglais (sans mentir, je pense que la bonne moitié de sa foisonnante production est encore en langue originale).
Une Belle Canaille a été publié il y a plus de dix ans en France mais, déjà lors de sa sortie, ce court récit ne connut une publication sous la forme de roman que vingt ans après avoir été proposé sous la forme de feuilleton dans la revue dirigée par Charles Dickens. Il faut savoir qu'au milieu du XIXème siècle, on n'éditait que des pavés en plusieurs volumes et Collins ne voulait ajouter d'autres textes à cette petite merveille.
La vie (et l'oeuvre) de Collins est indissociable de l'ombre du grand Dickens. Tour à tour, compagnon, ghostwriter, relecteur du maitre, Collins a eu du mal à s'échapper de l'influence manifeste de Charles. On se demande même comment il trouvait le temps d'écrire ses propres romans dans un emploi du temps surbooké.
Si Dickens mettait en scène les bas-fonds de l'âme humaine dans les ruelles londoniennes sous le regard innocent (pour combien de temps encore?) d'enfants voués à une vie de misère ou simplement misérable, son alter-ego aimait fustiger la noirceur d'âme des biens pensants de la haute société Victorienne. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore ce champion du suspens (Doyle reconnait en lui une référence), je les invite à ouvrir les bijoux que sont Pierre de Lune, la Dame en Blanc, Sans Nom, Mari et Femme ou encore Passion et Repentir. Dissimulation. Kidnapping. Faux-semblants. Meurtres. Usurpation. Vrais escrocs et véritables héros… ou héroïnes car, dans l'oeuvre de Collins, la femme, toujours bafouée de ses droits (en a-t-elle seulement dans cette société régie par les hommes?), fait souvent preuve d'une volonté de fer. Pour les autres, rompus aux ambiances sombres des romans-fleuves, je les engage à ouvrir ce court roman qui se lit comme on déguste une friandise.
Dès le premier chapitre, j'ai tout de suite pensé au Pickwick Club de Dickens, véritable olni (objet littéraire non identifié) dans l'oeuvre du compagnon de Collins. Je reconnais avoir été pris de fou-rires incontrôlables et démesurés dans cette délirante épopée de « gangsters » qui ressemblaient davantage aux Pieds Nickelés plutôt qu'une véritable bande organisée. Mais revenons à notre sujet.
En réalité, Frank Softly n'est pas un mauvais bougre comme le titre pourrait le faire penser. Il est né dans une excellente famille et conserve, au fil de ses aventures, une morale irréprochable. Ce sont les évènements qui vont décider pour lui. Victime des circonstances ou pas à sa place, Frank va gravir les échelons du crime sans toutefois atteindre le dernier barreau, celui du meurtre. Car le propos reste toujours aussi léger que l'air pur des montagnes. On imagine aisément Collins se défouler en écrivant ce divertissement. Et le lecteur jubile. Passant de caricaturiste bon enfant à la copie frauduleuse de Rembrandts qui lui rapporte juste 5% du montant total de la vente, puis, poussé par une curiosité dictée par l'amour, jusqu'à mettre le pied dans un gang de faux-monnayeurs, Frank finira au bagne. Mais, là encore, pas de pathos. Un véritable pied-de-nez à la bonne société en une peine que nombre d'entre nous aimerions purger. Et l'on se rend compte que, derrière cette fantaisie non dénuée d'humour, se cache une vraie morale. Pas celle attendue du renégat repenti, mais bien de toute une société où, pour réussir, il faut savoir prendre des libertés avec la loi. Troublante morale mais si juste. Rien de sordide là-dedans car, après tout, les agissements du héros ne font de mal à personne, ou si peu. On aimerait que la société ne regorge que de ces délinquants inoffensifs, des canailles plaisantes en somme.
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"Une belle canaille" est un court roman narrant avec une certaine verve et une joyeuse insolence les confessions de Frank Softly qui traverse les âges de la vie sans jamais se repentir. Il aura d'ailleurs tendance à accumuler page après page des aventures les plus loufoques les unes que les autres où l'honnêteté n'a pas court. Frondeur, sûr de lui et sans scrupules, il ne se lasse pas de ses coups manqués où il se sort de justesse et surtout chanceux.

Jeune homme frivole et inconséquent, il commence par travailler avec son père comme médecin. Très vite lassé de cette profession, il s'essaye au métier de caricaturiste, s'attire les foudres de sa famille mais rencontre le succès auprès de son lectorat. Un passage en prison lui fait perdre ses commandes et confirme la rupture définitive avec sa famille.

Cependant, sa force et son éternelle capacité à retomber sur ses pieds, il la puise dans les clauses testamentaires de sa grand-mère, lady Malkinshaw. Cette dernière exige qu'il soit encore vivant pour que sa soeur, Annabella, puisse toucher sa part d'héritage. le mari de cette dernière, Mr Batterbury, sera le pigeon idéal. Son indéfectible attachement à cette somme d'argent l'incitera à aider Frank à chaque mauvaise passe. Ce dernier trouve donc rapidement un débouché comme portraitiste avec pour modèle son beau-frère!

Il se lance ensuite dans la fabrication de faux Rembrandt. Une occasion pour l'auteur de faire entrer le lecteur dans les goûts et les collections de ses contemporains en matière d'art et de brosser à grands traits le monde du marché de l'art. Son receleur inquiété, il part en province occuper un poste de secrétaire d'une institution locale dont l'attrait disparaît rapidement après le départ de Miss Alicia Dulcifer dont il est tombé amoureux. Son chemin est désormais tracé, il s'attache à la retrouver. Sa dévorante curiosité va l'entraîner une fois de plus sur une voie glissante. Il se retrouve prisonnier du père de sa dulcinée, faussaire de profession, qui l'oblige à fabriquer de la fausse-monnaie. Après une fuite en Ecosse et une course-poursuite avec la police, il est arrêté et envoyé en déportation en Australie...

J'ai beaucoup aimé l'avalanche d'événements les plus improbables les uns que les autres que rencontre le narrateur et qu'il affronte avec une désinvolture désarmante. Ce roman truffé d'humour et de légèreté est unique à mon sens dans l'oeuvre de l'auteur. Il a été écrit lors du séjour parisien de Collins et de Dickens comme on l'apprend en lisant l'introduction très intéressante de Michel le Bris et cela se sent.

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J'ai eu un peu de mal à me plonger dans cette histoire car je ne l'ai pas trouvée passionnante avant une bonne moitié du livre.
Tout le début est très bavard, trop à mon goût et l'action proprement dite a commencé un peu tard pour moi.
Je n'ai pas trouvé le personnage principal très sympathique, il est profiteur et égoïste.
J'ai quand même aimé la partie plus mouvementée de l'histoire car le héros s'est mis dans un mauvais pas et on se demande comment il va s'en sortir.
Au final, c'est une déception mais j'ai d'autres titres de cet auteur sur ma liseuse et je ne m'arrêterai pas à cause d'un petit obstacle.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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Franck est un gentil vaurien, qui s'empêtre dans des aventures rocambolesques parce qu'il est amoureux, et surtout qu'il ne se plie pas aux conventions victoriennes, que Collins étrille une fois de plus dans tous les sens : à la fin du livre, le vaurien est accompli : il est devenu respectable.
Lien : http://www.vivelaroseetlelil..
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