Citations sur Seulement si tu en as envie ... (91)
Le grincement de la porte de la librairie se fit entendre.
- Camille !
Une voix posée, chaude, avec cet accent anglais inimitable dont les vibrations semblaient arriver jusqu'à elle, l'enveloppa.
Elle s'arrêta et ferma les yeux, mais ne se retourna pas.
« Camille » : comment pouvait-on prononcer son prénom de façon si tendre, si attentionnée ? Comment autant de sensibilité dans un mot, un seul mot ?
Que devait-elle faire ? Continuer son chemin ou se retourner et découvrir cet adolescent dont elle se souvenait, cet homme, maintenant, cet inconnu, cette voix qui l'attirait ? Elle ne savait pas, ne savait plus ; tout s'embrouillait dans son esprit.
- Tu te souviens de la dernière chose que je t'ai dite ? lui demanda-t-il.
Ils étaient à quelques mètres l'un de l'autre. Stephen, le regard toujours fixé vers le porche, de la ruelle, ne pouvait voir le sourire de Camille.
- Oui : « Seulement si tu en as envie ! »
- Alors, retourne-toi et « seulement si tu en as envie », je t'offre un thé ?
Camille lui fit face, gênée comme une adolescente ; elle s'avança de quelques pas, il fit de même. S'ils tendaient les bras, ils pouvaient se toucher.
Ni l'un ni l'autre ne savaient quoi dire, ils souriaient, ils se regardaient puis de nouveau baissaient le regard. Camille prit maladroitement l'initiative.
- Tu... n'as pas changé...
Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d’illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons-nous de le voir se coucher.
Il y a deux façons de considérer les épreuves que la vie place sur notre chemin : comme un malheur ou comme une expérience.
Le malheur nous enferme dans la tristesse et le déclin, nous devenons notre propre esclave et plongeons dans le renoncement.
Nous pouvons aussi entrevoir une petite lumière qui scintille au milieu des pleurs et des doutes. Entretenons cette flamme qui un jour, à force d’espoir et de patience, deviendra un magnifique lever de soleil.
Le temps n'efface rien, il transforme simplement les souvenirs en petits fragments : les traces de l'absence.
les malheurs sont parfois des opportunités.
La vie est ainsi faite que les matins gris et lugubres sont souvent ceux qui apportent les plus improbables nouvelles
Les passions ne se vivent pas, elles se glissent simplement dans la douleur d'un dernier rendez-vous.
C'est peut-être ça, vieillir, voir ses rêves et ses espoirs partir, mais de façon light, comme pour mieux accepter le poison insidieux de la monotonie qui vous emprisonne peu à peu.
On ne peut pas lutter contre une tornade : elle s'impose à vous.
Les lettres d'amour sont les plus belles déclarations.
On choisit le papier, la texture, la couleur de l'encre. Les phrases sont sélectionnées, mesurées, on réfléchit au moindre mot.
On rature, on déchire, on réécrit patiemment, jusqu'à cette ultime version où l'on donne le meilleur de soi-même.
On glisse la lettre dans l'enveloppe et le voyage commence jusqu'à l'être aimé.