C'est la leçon inaugurale d'
Antoine Compagnon au
Collège de France, chaire de littérature française Moderne et Contemporaine. Ce titre est la clé de son argumentation, une question qui modifie radicalement l'étude de cette production essentiellement humaine. Il ne s'agit plus d'analyser ce qu'est la littérature et les conditions de sa production ; désormais, il faut questionner la littérature dans ce qu'elle fait ou peut faire afin de comprendre la valeur que les sociétés contemporaines lui accordent. Une dimension politique qui dépasse l'esthétisme du projet littéraire. A quoi sert-il donc d'écrire, et par voie de conséquence de lire ?
Antoine Compagnon livre en 2006 un plaidoyer qui transcende l'invitation à lire. Car la valeur du pacte qui lie celui qui écrit à celui qui lit, s'inscrit dans la manière dont ces récits qui nous remplissent, jouent un rôle dans la construction de l'esprit critique, de l'indépendance, et plus encore dans la manière dont ils font société en soutenant la langue et la pensée… Ainsi, la littérature aide-t-elle à penser pour soi-même, par soi-même c'est-à-dire aussi et d'abord contre soi. de cette liberté-là, en pleine conscience, il est certain que si on avait besoin à l'époque où
Antoine Compagnon écrivit, on en a absolument besoin aujourd'hui !