AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 45 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
11 essais pour dégriser la vie et 1 essai pour accepter la sienne.

Après l'avoir écouter exposer son dernier livre, André Comte-Sponville m'est apparu plus attachant qu'à son habitude, à savoir moins dirigiste et moins rude que ces dernières années. J'ai eu le sentiment d'avoir décelé plusieurs étapes et donc plusieurs attitudes depuis son premier grand livre « Petit traité des grandes vertus ».
Au début il était tout en retenue, je lisais ses livres comme ceux d'un philosophe accessible et contemporain. Puis durant quelques années, son ton péremptoire m'a détourné de lui. Et le voilà maintenant, à 70 ans, se révélant sous un jour plus fragile, plus humain. le tout pourrait bien être en lien avec le fort impact qu'auront eu son enfance et son adolescence aux côtés d'une mère psychologique malade et ayant fait plusieurs tentatives de suicide.
Le 12ème essai parle de sa famille et de la fragilité de sa mère ; on comprend ainsi la portée qu'à pu avoir ce départ dans sa vie d'homme.
Les autres « impromptus » comme il les nomme, ne sont guère plus joyeux. Pour sa défense je dirais qu'il aura eu le mérite d'en tirer quelque chose de moins dramatique qu'il le présente au premier plan.
Les thèmes évoqués sont : l'euthanasie, la pandémie, Anne-Lyse dans son fauteuil roulant, Athos, Alfred Dreyfuss, des lettres à Blaise Pascal ou Marcel Conche ou encore mourrir sans Dieu.
Ça reste du Comte-Sponville avec tout ce que cela sous-entend de philosophie rationaliste et humaniste.
Commenter  J’apprécie          252
C'est avec une juste émotion que je veux évoquer cette lecture qui nous introduit avec une juste lucidité dans des thèmes aussi actuels que l'euthanasie, l'handicap, la perte d'un enfant ou bien des hommages à certains auteurs et philosophes .
L'engagement très fort de l'auteur pour l'euthanasie, est un texte qui a le mérite de décortiquer le problème sous plusieurs angles, laissant à chacun le choix de sa propre délibération. La lettre à Pascal m'a redonné envie de redécouvrir cet auteur qui a bien sûr croisé notre route à un moment donné. Découvrir Marcel Conche, Anne-Lyse Chabert ou Jean Salem sont de belles rencontres qui parcourent la vie de l'auteur avec tendresse et mélancolie.
Athos, mourir sans Dieu, Alfred Dreyfus et l'hommage à sa mère nous plonge dans son univers privé, intime toujours relié à une certaine philosophie vivifiante qui ôte nos illusions tout en nous donnant une certaine joie lucide et consolatrice.
Mais le texte qui m'a totalement submergé, c'est celui s'intitulant "en lisant un pédiatre", cette longue lettre semblant s'adresser à mon vécu de l'autre côté de la barrière, je ne peux que vous remercier Mr André Comte-Sponville pour la délicatesse et la vérité tangible de vos mots. Comment font-ils? Ils continuent à y croire malgré toutes sorte de désillusions seule la gratitude au sens ou l'entendait Jankélévitch peut nous apporter une "ode à la vie".
Ce recueil est un excellent remède à la mélancolie grâce à un style si agréable à lire, des thèmes aussi divers qu'intéressants, et des questionnements qui nous invitent à réfléchir avec lucidité et bienveillance.
Je remercie bien entendu Babélio et le gentil mot des éditions PUF pour cet ouvrage reçu dans le cadre d'une masse critique.
Commenter  J’apprécie          200
On retrouve dans les 11 premiers articles de ce recueil d'impromptus la pensée et la vision de la vie d'A. Comte-Sponville, exprimées de façon toujours aussi synthétique et aussi claire, avec toujours le même parti-pris d'apporter autant de lumière que possible dans ce qui est fondamentalement sombre ; un peu comme dans la musique de Schubert qu'A. Comte-Sponville aime beaucoup crois je me souvenir.
Le 12ème texte, intitulé "Maman", plus long que les autres, est plus personnel, voire plus intime. Il part du suicide de sa mère et ouvre vers son enfance, les relations entre ses parents et avec son frère et sa soeur, l'ambiance dans laquelle il a grandi et qui a contribué à faire de lui le philosophe qu'il est.
Commenter  J’apprécie          160
A l'exception du dernier texte, beaucoup plus intime car concernant le suicide de sa mère, tous les textes réunis dans ce recueil sont des préfaces, postfaces ou faisant partie d'ouvrages collectifs.
 Les thèmes ont plutôt une tonalité sombre : "le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie" , mais , ne fuyez pas car l'auteur , par sa rigueur de raisonnement, sa clarté dans l'expression, réussit le pari de nous convaincre d'accepter ce qui participe forcément de notre existence avec  une certaine forme de joie.
Convoquant ses auteurs de référence, Spinoza et Montaigne en particulier, André Comte-Sponville avance pied à pied ses arguments , pleins de bon sens et de justesse . Il est l'un des rares penseurs à être aussi clair à l'oral dans ses interviews, qu'à l'écrit. Une lecture lumineuse.


PUF 2023. Merci à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture enrichissante.
Commenter  J’apprécie          110
J'avais vu A. Comte-Sponville présenter son livre à l'émission "La Grande Librairie", dont il est familier. Ce qui avait surtout attiré mon attention, c'était le dernier texte simplement intitulé "Maman". J'ai été étonné que l'auteur, peu porté aux confidences, évoque ainsi une figure majeure de son passé: une femme aimante mais instable - on aurait dit autrefois « hystérique » - alcoolique et dépressive, qui a fini par se suicider. Cette partie du livre est la plus fascinante, même si A. Comte-Sponville n'a gardé de son enfance qu'un petit nombre de souvenirs marquants. de toutes façons, même dans le cadre intime, il n'oublie jamais qu'il est philosophe et sa grille d'interprétation est conforme aux convictions argumentées qu'il a défendues dans d'autres ouvrages. Je retiens notamment cette phrase (p. 208): « Il convient d'apprendre à voir la vie comme elle est (donc de se désillusionner sans cesse), pour avoir une chance de l'aimer et même de la transformer »: ça peut sembler très pessimiste...

Cependant, "Maman" n'est qu'un des douze textes contenus dans le livre. Les autres sont très divers. On peut qualifier certains d'éloges de personnes remarquables, que l'auteur a connus et admirés. D'autres textes se concentrent sur des sujets médicaux, sur la mort, sur l'éthique. On lit notamment un plaidoyer en faveur de l'euthanasie en fin de vie (mais pas que), au nom de l'ultime liberté humaine. Par ailleurs, on y trouve un argumentaire dont l'auteur imagine qu'il pourrait le développer devant un mourant, athée comme lui-même. Ou encore une critique sur la politique sanitaire pendant la pandémie du COVID... Ce qu'écrit André Comte-Sponville est intelligent et mérite notre attention, même si on n'est pas tout à fait d'accord avec lui. Sa pensée est nette, et son écriture précise; je dirai seulement qu'il abuse un peu trop des parenthèses dans ses phrases.
Commenter  J’apprécie          50
Ce livre réunit une douzaine de textes sur des sujets divers et variés . Chacun d'eux est en réalité une "commande' si l 'on excepté le dernier, Maman, dans lequel il raconte sa difficile jeunesse entre une mère aimante mais toujours malheureuse et un père injuste, sévère cruel même et qu'il déteste. Qu'il s'agisse d'un livre à préfacer, d'une interview ou lorsqu'on lui demande son avis lors d'une émission télévisée l'auteur nous livre son analyse et ses réflexions en profondeur, avec intelligence et honnêteté.

Il faut bien dire que , lire ou écouter André Comte-Sponville n'est jamais une perte de temps.


Si j'ai mis un bémol à ma note c'est que les sujets traités sont plutôt "sombres" " le pessimisme, le covid, la mort, le handicap, etc et peuvent parfois décourager certains lecteurs
Commenter  J’apprécie          40
Déçu car j'ai acheté ce livre uniquement pour le nom de M Conte-Sponville sans regarder de quoi cela parlait.

Je l'avais écouté en conférence, en interview, et j'avais apprécié sa sage gaité.

Or, même si les sujets sont variés et originaux, je me sens lésé : pourquoi ne suis-je pas touché par la même gaité et qu'au contraire, je trouve ses affections inutiles ? Pourquoi ce texte qui m'est tant fluide à lire me laisse un goût de temps perdu ?

J'interprète cette insatisfaction ainsi :
- comme indiqué, ces textes n'ont pas été retravaillé ;
- M Conte-Sponville semble prendre plaisir à "s'écouter parler"
- ces textes sont adressés à tous, ce qui les rend intéressants seulement pour ceux qui s'en fichent.

Comme M Conte-Sponville l'a si bien cité : "Le devoir pour notre pays, est de nous maintenir haut" - Dreyfus
Force est de constater que j'ai surtout appris dans ce livre que M Conte-Sponville est bien plus haut que moi et ne semble pas déterminé à me tirer vers lui.
Commenter  J’apprécie          10
Tout d'abord un grand merci au éditions PUF et à Babelio ! Dans le cadre de l'opération "un livre une critique", j'ai eu la chance d'obtenir ce livre qui m'a fait découvrir l'écriture d'André Comte Sponville.

Si André COMTE-SPONVILLE commence son recueil avec un sujet de société fondamental - et dont on retrouvera encore la trace dans plusieurs autres de ses impromptus tellement ce sujet lui tient à coeur - qu'il appelle si poétiquement "le clé des champs" (ou l'euthanasie pour les plus terre à terre), cet ouvrage singulier par sa diversité entend traiter d'une multitude de sujets ! Comme autant de conversations spontanées on saute donc d'un sujet à l'autre, sans plus de transitions.

Les Trois Mousquetaires, le covid 19, la fin de vie, mais aussi sa mère, ses amis et ses confrères... Voilà un mélange d'articles pour le moins hétéroclites traités par André COMTE-SPONVILLE dans une volonté d'être léger dans la forme (parfois cette recherche de naturel donnant son effet inverse) même si costaud sur le fond.

Toujours portés par un point de vue philosophique si on met à part le dernier article qui se lit plus comme une longue confidence, donnant son unité au tout, ces billets sont autant de réflexions personnelles ou de mises en avant de collègues estimables voire de maîtres à penser ; et autant d'invitations à questionner ce qui nous fonde, ce qui nous entoure , ce qui nous fait exister au quotidien.

Hétéroclites donc par la diversité des thèmes choisis, mais aussi dans la complexité des écrits ! Ceux portés sur la philosophie sont portés par un ton professoral et parfois plein d'emphase, mais dès qu'il dépasse le champs professionnel de ses pensées, son discours gagne en fluidité et on apprécie d'autant sa vivacité d'esprit. La palme de ces intéressants et plaisants impromptus revient à l'éloquente et touchante chronique sur sa mère, qui laisse entrevoir des pans intimes et sensibles de sa vie. Entre confession étonnante et hommage posthume émouvant, ce dernier article clôt en beauté ce recueil.

Arrivée à la fin de cette lecture, me voilà l'envie de lire Les Trois Mousquetaires (il serait bien temps !!), et d'approfondir certaines connaissances en philosophie ou certains sujets de ces impromptus... lecture globalement réussie n'est-ce pas ?

Un tout inégal mais qui malgré tout, par la qualité de certains articles, vaut la lecture !



Lien : https://auxpetitespepites.bl..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (150) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
442 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}