Connaissance des Arts, n°765

Degas Danse Dessin :
Et, contrairement à ce que sa question initiale laisserait entendre, ce n’est pas dans la peinture de Degas que Valéry cherche l’indicible génie, mais dans son dessin. Non qu’il soit insensible aux vibrations des couleurs sur la toile, dont certaines l’éblouissent véritablement, mais le dessin lui apparaît comme la quintessence du mystère de l’art, ce moment intraduisible où la main se saisit du crayon et trace le trait sur le grain du papier.
La transmission de l’esprit. De ce geste qui fait naître l’œuvre, que sait-on ? Presque rien, ni où il commence, ni où il finit. C’est Degas lui-même qui a entraîné Valéry sur ce terrain en lui contant sa rencontre avec Ingres, en 1855. Le maître auquel il demandait conseil lui aurait répondu : « Faites des lignes… beaucoup de lignes ». Qu’elle soit vraie ou non, l’anecdote a le mérite d’épingler en une phrase l’esprit de Degas. Le chemin, c’est le dessin. Et lorsque le jeune écrivain lui demande ce qu’il entend par là, le peintre s’emporte : « Le Dessin n’est pas la forme, il est la manière de voir la forme ». Façon de dire qu’il permet de reconstruire la réalité, de la reconstituer à partir de la confusion apparente.

— L’art est dans un drôle d’état ! Et je partage le point de vue de Jean Clair dans son ouvrage « L’Hiver de la culture » où il dénonce la décadence d’un art qui n’a plus rien à dire. Il y a un décrochage entre les artistes et le grand public. Pour le dire simplement, l’art contemporain n’intéresse pas ses contemporains. Dans ce contexte, il est bien difficile d’imaginer quelle œuvre reste à créer.

Editorial : Tout va bien dans les centres d’art.
Malgré les efforts de sa dynamique directrice, Jackie-Ruth Meyer, le second (Centre d’art le Lait) a dû quitter les Moulins Albigeois, que le Département a décidé de vendre, et doit se réfugier en 2019 à l’hôtel Rochegude d’Albi, bien trop petit cependant pour un centre d’art.