Connelly Michael - "
La blonde en béton" - édition en français en 1996 (ISBN 978-2757829080) - édition originale "the concrete blonde" publiée en 1994
A court de lecture, je me suis décidé – faute d'autre roman policier en vente au kiosque de la Gare du Nord – à lire un de ces romans états-unisiens écrit par cet auteur qui couvre des linéaires à lui seul,
Michael Connelly, un auteur omniprésent ces dernières années dans les kiosques de gare.
J'ai tenté de choisir celui que les publicités, critiques et prix considèrent comme un des moins pires, à savoir "
La blonde en béton" (édition en français en 1996, édition originale "the concrete blonde" publiée en 1994). Il paraît que c'est l'un des meilleurs de la série ayant pour héros principal l'inspecteur Harry Bosch.
Evidemment, l'auteur nous inflige les recettes de base du roman policier états-unisien : l'inspecteur est pris dans un vilain procès, tout en menant une enquête décisive qui devrait éclairer justement le procès en cours, les deux intrigues se rejoignent bien sûr à la fin. Incontournable ingrédient du polar états-unisien : le procès est longuement détaillé, avec mise en scène et psychologie de bazar à la sauce ketchup, et opposition du héros avec la toute belle avocate de la partie adverse.
Evidemment, l'enquête ne saurait progresser sans le recours à un savant psychologue "profiler".
Seul intérêt de ce bouquin : pour le lecteur qui aura la patience de lire une telle succession de scènes et figures ô combien prévisibles, l'auteur prend soin de présenter, expliciter (avec la lourdeur états-unisienne, pour être certain que même le lecteur le plus borné aura compris) et mettre en scène le discours constamment biaisé de l'avocate et des journalistes. On nous épargne tout de même le cliché de l'inspecteur avalant trois litres de whisky par demi-journée, ce qui constitue déjà un effort intellectuel non négligeable pour un auteur des Etats-Unis. Considérant le flux aussi abondant que métronomique, il serait bien possible qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un auteur mais d'un atelier, avec des petites mains remplissant un scénario bien détaillé à l'avance. Cela ressemble bien à Armstrong gagnant tout plein de tours de France…
Beurk.