AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 137 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je me suis sentie assez mal à l'aise en débutant la lecture de ce roman parce que je trouvais assez antipathique la personnalité du narrateur. Jack Branch, sous couvert d'enseigner à ses élèves, éprouve une fascination pour les monstruosités commises par les humains qui m'a rebutée. Inlassablement, lors des premiers chapitres, il reviendra sur ses sujets de prédilections, et livrera par le menu le détail de ses cours. Il est difficile de trouver un personnage plus satisfait de lui-même. Son style ampoulé, emphatique, bourré de comparaison montre bien la suffisance du personnage qui se sent investi d'une mission et devenir le mentor d'un jeune étudiant lui permet d‘accomplir son rêve.
Nous sommes dans un état du Sud, en 1954, et plus encore que la seconde guerre mondiale, c'est le souvenir de la guerre de Sécession qui hante la ville. Jack est issu d'une grande famille, qui a encore tout son prestige dans la région. Il est blanc, il jette donc son dévolu sur un jeune homme noir, qui est son exact opposé. Eddie Miller n'a pour seule famille que sa mère, son père, meurtrier, a été lui-même assassiné en prison (pourtant personne ne lui donne le statut de victime). Si je devais résumer les faits, je dirai qu'Eddie a reçu l'oppobre en héritage, alors que Jack a tout. La transmission est au coeur de ce roman, et sous couvert d'aider Eddie à se débarrasser de son encombrante hérédité, Jack veut redorer avec orgueil le prestige de sa famille.



Quel contraste forme-t-il avec le vieil homme qu'il est devenu, conscient de son outrecuidance passé, et de son aveuglement. le roman joue avec les clichés, pour mieux nous surprendre (ou nous décevoir, cela dépend si vous êtes ou non un fanatique des romans à intrigue). J'ai cru être sur la piste d'un erreur judiciaire - pas du tout. Très rapidement pourtant, nous comprenons qu'un drame a bien eu lieu. Jack nous donne même l'identité des coupables - et des survivants. Il ne reste plus au lecteur qu'à ce se demander qui a pu être la victime - et même là, les indices que nous laisse Jack sont suffisamment nombreux. Les décennies ont beau séparer le temps du récit et le temps de l'écriture, tout semble s'être figé après le drame, comme s'il n'avait pas seulement ôté l'avenir des victimes, mais celui de toutes les protagonistes de l'affaire.
Tout le suspens tient donc dans le comment et le pourquoi. Aussi, comme son père avant lui, auteur d'une biographie de Lincoln inlassablement corrigée, Jack Branch effectue un travail d'historien, ce travail qu'Eddie voulait entreprendre. Il reconstitue méticuleusement les faits en citant les minutes du procès, ou des extraits du devoir d'Eddie. Il n'est ni coupable, ni victime, juste un témoin, au même titre que les autres mais un témoin qui n‘a pas oublié qu‘il a été enseignant (un bon, comme son père lui dit-on souvent) et qui veut transmettre, comme tout bon enseignant.
Un conseil : ne ratez pas l'ultime page du roman.

Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          30
Rien là de très passionnant.
Thomas H. Cook nous propose une histoire banale, heureusement bien racontée, ce qui évite l'ennui.
Narrée par Jack Branch, professeur dans un lycée d'une bourgade du sud des Etats-Unis, ce récit d'un drame à venir, sorte de suspens à la fin fade, manque d'envergure.
En effet, avec ce personnage de Branch donnant à l'une de ses classes un cours sur le mal, l'auteur aurait pu développer une réflexion sur le sujet, le Mal dans ce qu'il a de fascinant, dans ce qui le caractérise..., mais l'ensemble au contraire reste à plat. Il faut dire que le titre français, une fois encore, n'est là, selon moi, que pour faire vendre, et n'a absolument rien à voir avec le titre original, à savoir: "Master of the Delta".
Car Thomas H. Cook propose avant tout dans cette histoire, qui se déroule au milieu du XXème siècle, un semblant de réflexion sur la société sudiste, sur la place de chacun au milieu de sa condition sociale et les difficiles liens qui peuvent se tisser entre personnes de différentes origines. Mais là encore, les choses ne sont qu'évoquées, esquissées, et le propos ne mène nulle part.
Une déception donc que ce roman d'un auteur qui est loin, du moins ici, de réinventer "brillamment le genre policier" comme l'affirme Joyce Carol Oates sur la quatrième de couverture.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (350) Voir plus



Quiz Voir plus

Les liens du sang

Comment Dave surnommait son père?

Père
Le Vieux
Papi

15 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Les liens du sang de Thomas H. CookCréer un quiz sur ce livre

{* *}