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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une excellente lecture, l'histoire d'une rédemption de deux père pétris de préjugés homophobes, un noir, un blanc, tous deux ex taulards endurcis, dans une amérique raciste. Ces pères, au départ dans des camps opposés, vont se lancer dans une quête de vengeance, emportés par leur colère, issue de regrets de n'avoir pas su aimer leurs enfants avant qu'ils soient assassinés.
Un récit très noir, très lourd, au point de devoir poser mon livre un moment pour digérer des passages très difficiles. Mais une histoire très bien racontée, bouleversante, à lire absolument.
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Je vous parlais dernièrement du Sud, avec le fabuleux roman de Barbara Kingsolver. S'il faut lire l'autrice ou encore David Joy et Ron Rash pour toucher du doigt ce Sud des Etats-Unis, il faut aussi plonger dans les romans noirs de Shawn Cosby. C'est brutal, violent et impitoyable mais c'est également d'une tendresse folle, d'une finesse d'analyse incroyable et d'une impressionnante justesse dans les émotions.
A l'instar des auteurs et autrices cités plus haut, Cosby est né et à grandi en Virginie; l'Etat sudiste, ils le connaissent par coeur. Mais la grande différence de Cosby c'est qu'il est noir. Et cette couleur change radicalement votre vie dans ce coin des USA. Si la couleur de peau n'est pas le sujet central des polars de Cosby, c'est un élément supplémentaire dans les analyses sociologiques qu'il déploie dans ses livres. Parce que l'auteur nous dépeint le Sud avec une finesse incroyable!
Des villages de caravanes, aux villes pauvres tenues à bout de bras par une classe moyenne étranglée de dettes et de rêves brisés, la misère est plus dure, la solitude plus froide et l'injustice plus cruelle selon sa couleur de peau.
Cosby a un talent pour raconter la colère; il la raconte si bien qu'elle soulève votre coeur comme une maladie contagieuse! Son style ultra visuel, habile et efficace, vous plonge littéralement dans ses pages pour un tourbillon d'émotions, de rage, de suspens et de révolte! Mais Cosby sait aussi raconter la fierté des petites gens, l'amour et la tendresse pour les habitants du Sud; leur solidarité dans la misère et il balaye en quelques phrases cinglantes les préjugés crasses sur les ploucs des États-Unis!
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Lorsque son fils Isiah lui apprend qu'il va se marier avec Derek, Ike Randolph lui demande comment la petite fille qu'il a adopté en payant une mère porteuse dira qu'elle a deux papas, et lequel fait la femme lui demandera -t-on. Et il refuse d'assister au mariage.
Trois mois après Isiah et son mari sont morts, tués sur un trottoir de Richmond.
Ike est noir, et assez à l'aise grâce à son travail.
L'autre père, Buddy Lee, représente cette catégorie de petits blancs pauvres qui soutiendraient le système esclavagiste s'il existait encore.
Et alcoolique.
Et plein d'humour.
Chacun, à sa façon, Ike et Buddy Lee, sont racistes et homophobes.
L'intérêt du livre, qui pourrait s'intituler le chagrin, est de présenter un éventail de sentiments, depuis la culpabilité de n'avoir pas accepté le bonheur de leur fils, la volonté de leur dire qu'ils les aimaient, déclaration qui arrive trop tard, la peur de se laisser aller à la violence s'ils veulent venger leur mémoire, l'idée insupportable que l'assassin se la coule douce et que la police n'en a rien à faire, enfin, la colère, qu'ils connaissent bien l'un et l'autre , puisque, chacun appartenant à un gang différent, ils ont tué déjà et qu'ils ont passés des années en prison l'un comme l'autre.
La colère, d'abord contre l'homosexualité des fils, qui se transforme en colère contre les homophobes, à commencer par le discours du prêtre à l'enterrement, parlant d'abomination, puis contre eux-mêmes qui n'ont rien compris, puis contre leur assassin.
La colère joue comme un point d'union entre ces deux pères pourtant aux convictions opposées. Leur chagrin sans issue les force à opter pour la vengeance, autrement dit la haine, boostée par la colère.
Ce ne sont pas des innocents, et, puisque l'histoire se situe à Richmond, capitale sudiste, ils savent d'avance qu'ils vont se heurter aux suprémacistes, aux bikers en bande armée, et aussi au gang des Noirs qui ont leurs QG.
Et nous, lecteurs, non seulement nous comprenons cette colère, mais n'aurions pas accepté la première proposition d'Ike, celle de ne pas se salir les mains.
Nous la comprenons, bien qu'elle soit vraiment violente (un peu trop d'ailleurs, à mon sens) parce qu'elle est basée sur le chagrin dit et redit de la perte de leurs fils, enterrés ensemble.
« Ça devrait être interdit par la loi, ces choses-là. »
Au-delà de tout, le chagrin d'avoir perdu leur enfant, le désespoir d'Ike lorsqu'il repense à l'enfance d'Isiah, désespoir sans remède les unit et les arme dans une amitié qui dépasse leur racisme initial, et leur homophobie mortelle.
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Roman d'action à la John Wick

Si vous n'aimez pas les films tels que ceux de la série John Wick, passez votre chemin pour ce livre. En revanche, pour tous les autres, allez-y, vous allez vous régaler avec ce roman proposé par S.A. Cosby qui explore le thème de la vengeance de deux pères qui ne se connaissaient pas mais qui s'associent en dépit de leurs différences – l'un est blanc, alcoolique, venant de perdre son travail, vivotant seul dans un mobilhome, l'autre est noir, sobre, à la tête d'une petite entreprise de jardinage, vivant dans une belle maison avec son épouse.
Une association de deux anciens malfaiteurs repentis qui vont reprendre la chemin de la violence afin d'assouvir non seulement leur désir de venger l'assassinat de leurs fils mariés ensemble et pères d'une petite fille de 3 ans mais aussi de réparer leurs erreurs envers leurs fils qu'ils ont rejetés en raison de leur orientation sexuelle et combler les regrets qu'ils forment de ne pas les avoir aimés en dépit de cette « différence ». Une différence qui contrevenait à des valeurs qui s'ébranlent avec cette mort déchirant leur coeur. Car ils les aiment leurs fils mais il est un peu tard pour leur démontrer. Alors ils vont piétiner leur voeu de se ranger pour s'engager sur une voie sans issue ni retour possible, celle de la colère envers les auteurs de ce crime, une colère refoulée depuis plusieurs années, une colère explosive. «  - La vengeance, donc, résuma Tangerine. - Non, rétorqua Ike avec un petit sourire triste. La haine. On a tendance à voir la vengeance comme quelque chose de noble, de légitime, mais en vérité, c'est juste de la haine déguisée. »
Et ils en ont sous le pied nos deux quinquas, ce sont d'anciens membres de gangs ayant purgé chacun une peine d'emprisonnement. Peu importe le nombre et la force de ceux qui se mettront en travers de leur chemin. « - Ah ouais, quand même. Ça doit faire du bruit quand tu marches, non ? - Quoi donc ? - Tes couilles d'acier ! » Il ne faut pas croire non plus ce qu'ils disent : « Je vous assure que vous n'avez rien à craindre, ma bonne dame, dit Buddy Lee. On est deux petits vieux qui veulent simplement savoir ce qui est arrivé à leurs fils. On est aussi inoffensifs que des dobermans aveugles qui font la sieste sur un perron. » L'adage dit qu'il ne faut pas chatouiller une femme en colère, on pourrait ajouter qu'il ne faut pas chercher des poux dans la tête de ces deux-là. Une tête qui mouline par ailleurs, car il expriment tous leurs regrets d'avoir maltraité leurs enfants, ces « dégénérés », au point de devenir des alliés LGBT. L'auteur propose donc une histoire violente tout en parcourant la question de la parentalité. Qu'est-ce qu'un bon père ? Il explore également dans son récit le racisme envers les minorités fondé sur la couleur de peau ou l'orientation sexuelle.

Ce roman m'a procuré un excellent moment de détente, à la fois défouloir et réflexion autour des thèmes abordés. Et même si je l'ai trouvé un poil répétitif s'agissant des regrets des pères, je l'ai trouvé fameux. Une écriture vive, des personnages attachants, beaucoup d'humour, un peu de réflexion = coup de coeur !

« Je pourrais tous les buter mille fois que ça ne suffirait pas à réparer ce qu'ils ont fait, mais j'y prendrais chaque fois le même plaisir. »
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Avouons-le Buddy Lee et Ike sont loin de mériter l'oscar du père de l'année, ni celui de citoyen de l'année d'ailleurs. Leur passé est plutôt trouble et parsemé de petits séjours forcés à l'ombre et leur comportement est loin d'être irréprochable. D'ailleurs pas question d'avoir un fils qui vit avec un homme, ça c'est exclu.

Buddy Lee passe son temps à manier l'humour, son arme préférée, pour blesser son fils Dereck, et Ike préfère se réfugier dans le déni et rentrer dans une colère noire si son fils Isiah essaie de lui parler de son homosexualité. Deux imbéciles qui malgré l'amour qu'ils portent à leurs fils respectifs n'arrivent pas à passer outre leurs préjugés et leur image du mâle puissant et viril.

Jusqu'à ce que Dereck et Isiah soient assassinés. C'est une bombe émotionnelle qui explose alors dans le coeur de ces deux pères meurtris par la culpabilité et le vide laissé par cette disparition. L'absurdité de leur comportement leur saute alors aux yeux, mais trop tard le mal est fait… Ce terreau de colère, de remords et de regrets va faire éclore une haine viscérale et un désir de vengeance qu'aucun des deux hommes ne peut contrôler. Quelqu'un doit payer parce qu'une telle colère il faut lui trouver une ennemi, sinon c'est vous qu'elle détruit.

Leur deuil devient dette de sang. C'est violent, les coups pleuvent, les mots vibrent d'une colère à peine contenue qui ne demande qu'à exploser et le carnage n'est jamais loin. Mais il ne s'agit pas pour autant d'une simple histoire de vengeance, ce livre est aussi un plaidoyer pour la différence. Il y a de beaux moments de tendresse et on s'attache vraiment à ces deux imbéciles. Si Buddy Lee et Ike ont de quoi s'auto flageller l'auteur n'oublie pas de rappeler que l'ignorance et la peur de la différence sont souvent à l'origine des discriminations, bien plus que de profondes convictions. La maladresse et la volonté d'être dans la norme font le reste. Une faiblesse que ces deux hommes regrettent.

Finalement sur le chemin de la colère il y a aussi beaucoup d'amour, de tristesse, de remise en question, et à la clef une autre vision du monde pour Ike et Buddy Lee et pourquoi pas une forme de rédemption.
Un roman noir corsé, ou la pitié n'a pas sa place. le tout servi par une plume impeccable et passionnée.
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Deux ex taulards, en colère, décident de venger l'assassinat de leurs fils. L'un est noir, l'autre est blanc. Leurs fils étaient gays, vivaient ensemble et avaient une fille.

L'histoire est avant tout une histoire d'incompréhension père-fils, de chagrin, de remords. Nos justiciers avaient une relation compliquée avec leurs fils parce qu'ils n'arrivaient pas à accepter leur homosexualité. Une fois morts et qu'ils ne peuvent plus réparer les choses, ils veulent régler leur compte aux gens qui les ont assassinés. Une manière de se racheter, une rédemption.
A travers ces deux pères, c'est toute l'intolérance de la société vis-à-vis de la communauté LGBTQ qui est mise à nu.

L'histoire est rythmée, pleine de sang mais pleine de coeur aussi. On finit par s'attacher à nos 2 personnages homophobes, imparfaits mais animés d'une réelle volonté de devenir meilleurs, de comprendre et accepter les autres, de devenir de bons grands-pères après avoir échoué en tant que pères.

Avec ce roman, S.A COSBY a marqué des points. Je le lirai à l'avenir.
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Ike est noir , Buddy Lee est blanc en Virginie cela revient a dire que tout les oppose .
Pourtant une chose les rapproche , leur comportement lamentable devant l homosexualité de leurs fils mariés l'un a l autre
Alors quand leurs enfants se font assassiner la culpabilité va se transformer en colère viscérale .
Ils n auront de cesse de trouver qui est l assassin de leurs fils
Époustouflant , pas un seul moment de repis, un polar de haute voltige un immense livre
A découvrir de toute urgence
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La colère ... Celle que Ike et Buddy Lee ressentent à l'égard des assassins de leurs fils, mais aussi celle qu'ils éprouvent envers eux-mêmes pour avoir rejeté leur enfant par homophobie, celle qu'ils éprouvent en réalisant, trop tard, qu'ils aimaient vraiment leur fils et qu'ils ont été tellement odieux dans leur homophobie. Ce road trip des pères en quête de vengeance est certes très violent, mais il est aussi terriblement émouvant. Car ces deux hommes, qui ne sont pas des enfants de choeur, vont progressivement découvrir la vérité sur la mort de Derek et Isiah, mais aussi faire tomber les barrières qui les séparaient et devenir des défenseurs des minorités LBGTQ. Au passage, l'auteur nous dresse un portrait d'une société corrompue, raciste, homophobe qui ne fait vraiment pas envie.
Une excellente lecture, vraiment!
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À moins de vivre sur Mars, vous n'avez pas pu échapper à la vague S.A. Cosby… Que ce soit ce titre (paru en poche en janvier) ou son nouveau (« le sang des innocents ») paru chez Sonatine en janvier aussi, l'auteur est partout ! Tous mes prescripteurs préférés s'accordent à son sujet, il me fallait donc impérativement me faire ma propre idée ! Je vais éviter le suspens inutile, je rejoins sans conteste la #teamcosby !

La colère… c'est celle de deux pères en quête de vérité. Contre ceux qui ont assassiné leurs fils. Mais aussi et surtout contre eux-mêmes. Ike et Buddy Lee n'ont rien en commun, ou presque. L'un est noir, l'autre blanc. L'un est à la tête d'une prospère entreprise de jardinage, l'autre vit à la ramasse dans une caravane dont on ne comprend pas comment elle ne s'est pas encore effondrée sous le poids des bouteilles d'alcool vides. Tous les deux sont passés par la case prison, mais n'en ont pas tiré les mêmes leçons. Pourtant, quelque chose aurait dû les rapprocher : leurs fils respectifs, Isiah et Derek, étaient mariés. Mais ni l'un ni l'autre n'a été capable de surmonter sa haine de l'homosexualité, gâchant inlassablement chaque échange avec leur enfant, incapables de se réjouir d'un bonheur pourtant incontestable. Maintenant qu'il est trop tard, les deux pères sont confrontés à cette immense culpabilité qui n'a d'égal que le chagrin qu'ils ressentent d'avoir perdu leur unique enfant. Alors, tout différents qu'ils soient, les deux pères éplorés s'associent pour résoudre le mystère qui entoure la mort de leurs enfants, car il est clair qu'un énième crime homophobe ne représente pas une priorité pour la police.

Et voilà donc ces hommes que tout oppose qui collaborent. de laconiques au départ, leurs échanges s'étoffent au fil des pages, parce que quand on avale les bornes coincés dans un habitacle, impossible d'échapper à la discussion. Mais attention, ça ne va pas virer en épopée larmoyante, mais plutôt en road trip sanglant ! Car Ike et Buddy Lee s'expriment plus volontiers avec leurs poings, et ils sont déterminés. À défaut de pouvoir se faire pardonner auprès de leurs fils, ils vont honorer leur mémoire et faire payer à qui de droit. Alors qu'on devrait détester ces antis-héros repris de justice et prompts à replonger dans leurs pires travers, c'est tout le contraire qui se passe et on s'attache à ces machos fissurés.

J'ai vraiment vraiment tout adoré dans ces lignes ! Une peinture claire et sans filtre de l'Amérique d'aujourd'hui, c'est ce que nous propose l'auteur en traitant de racisme, d'homophobie, au travers les parcours de ces pères qui, certes, n'ont pas été les meilleurs, bien au contraire, mais qui ont vu leur voile d'intolérance se déchirer avec la mort de leurs fils. Une prise de conscience salutaire, bien que tardive. Il est émouvant de voir ces hommes devenir d'un coup défenseur d'un mode de vie que, jusqu'il y a peu, ils ne comprenaient pas. Pire, qu'ils condamnaient. Avec ses dialogues savoureux, ses personnages attachants, son action ultra testostéronnée comme je les aime et surtout, sa sacrée dose d'émotion (la fin m'a mis la larme à l'oeil), ce livre m'a complètement emportée et conquise. le mélange action-émotion est particulièrement bien équilibré et le message pas si subliminal que ça est une ode à la tolérance livrée à coup de parpaings dans la gueule. Coup de coeur !
Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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Très bonne surprise pour ce livre ! Je ne connaissais pas l'auteur mais je vais lire ces autres livres ; un super roman sur un thême intéressant, les personnages sont charismatiques, il y a du suspenses, de l'humour, de l'émotion, de l'action ; bref, je recommande
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