Il avait tendu la main, doigts écartés, pour sentir l’eau, si fine qu’elle paraissait invisible. Elle était glacée mais il ne ressentait rien, son corps était désormais un instrument bien rodé. Les baladeurs eux fuyaient toujours, il les dévisageait avec un sourire indéfinissable au lèvres. Il restait là, mettant les mains dans ses poches. Des rigoles coulaient sur ses tempes pendant qu’Éole et Zeus dépensaient leur colère accumulée sur les mortels et leurs biens chéris.
La caresse de l’eau lui avait plu, de même que le silence suivant la fin de l’averse, le calme pénétrant dû à l’absence humaine. Sous lui, la ville rayonnait, lavée des déchets, prête à recevoir une autre fournée de civilisation. Un moment parfait, dans un monde si imparfait, pensa-t-il.