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EAN : 9782930685588
112 pages
Tétras Lyre (28/04/2021)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Recueil de poèmes soulignant l'importance du doute pour intégrer et redécouvrir le mouvement de la vie dans ce qu'elle comporte de tendresse et de difficultés.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Composé d'instantanés saisis sur une période de 9 années, au fil de voyages, demanagements, déplacements, visites, le recueil de Maxime Coton nous invite à explorer l'impalpable, l'après-coup, la trace, l'écho, le souvenir, toutes expériences fugitives instillant le doute et ouvrant, l'air de rien, à des questions hautement existentielles.
Avec lui, nous goûtons aux mots restés en rade d'expériences insaisissables, le long d'un calendrier décalé et suspendu hors du temps.
Brouiller les repères, diluer la réalité, effacer l'évidence pour interroger la profondeur de l'incertain. Un appel à remettre en question la croyance en une trajectoire linéaire et transparente de nos vies : adossés à nos nuits, regarder l'éblouissement de notre regard et le vacillement de nos corps.
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Dans le cadre de la campagne #lisezvouslebelge, les éditions Tétras Lyre ont eu la gentillesse de répondre favorablement à ma demande et m'ont fait parvenir le recueil de poèmes de Maxime Coton Au dos des nuits.

Dans ses poèmes, Maxime Coton interroge nos vies et met au jour l'incertitude qui les constitue. Une seule constante : le temps. Ce temps qui nous échappe mais auquel nous n'échappons pas. le temps qui peut nous sembler long dans les moments les plus brefs ou qu'on voudrait voir s'étirer même s'il s'étend déjà autant qu'il le peut.

Écrits à travers l'Europe entre 2010 et 2019, les poèmes sont rassemblés dans un étrange calendrier. Des mois sans année parce qu'ils se succèdent dans une boucle infinie. Une année qui pourrait en être mille autres, sans géographie parce que le temps de la vie est le même partout. Ce que révèle Maxime Coton dans ces pages, c'est l'impermanence des choses. Nos nuits et nos jours se ressemblent précisément parce qu'ils changent sans cesse, parce que tout y est fugace, même si ça semble éternel et immuable. La répétition des thèmes et des gestes dans les poèmes au diapason de nos routines : toujours les mêmes et différentes à la fois.

La poésie comme seule manière de figer le temps ; Maxime Coton utilise ses mots pour garder le plus longtemps possible ce qui est voué à disparaître.

Le recueil s'ouvre sur le mois de décembre. On commence par la fin et, quand le livre se referme sur le mois de novembre, c'est comme si le temps était une fois de plus suspendu. On s'arrête avant la ligne d'arrivée pour mieux contempler le chemin parcouru. Les yeux rivés sur le passé pour mieux savourer le doute qui nous attend.
Lien : https://8tiret3.blogspot.com..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ne définis pas tous les cercles !
Accepte, si tu le peux, la forme indécise des heurts, des joies.
Recommence l'infini, demande-lui son âge.
Cherche sans rien chercher.
Sois à même de partager tes châteaux de souffle,
Et de recommencer à bâtir,
Ce qui n'est qu'encerclé, périssable.
Sois à même !
Car à raison,
Personne ne parlera des âmes,
De la couleur des nuits :
Tout ce qui s'inscrit dans la durée
Subreptice, alanguie, peu importe.

(p. 16)
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On garde les lettres,
Pour se souvenir qu'un jour on a vécu,
On s'est déchiré, on a déclaré des flammes.

On regarde les lettres parfois,
Dans des moments où tout paraît évident,
Lorsque l'on se tracasse des poubelles du voisin sorties le mauvais jour.

Mais que nous disent de plus ces traces d'encre,
Que ce qui est déjà inscrit dans nos corps,
Que nous lavons, chaque jour, sans succès ?

Chers amis,
Chères aimées,
Ne m'en voulez pas si je vous brûle.
Nous nous sommes déjà perdus, un jour,
Quelque part entre des mots et un centre de tri postal.

(p. 26)
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Toujours il y a une première fois,
même à dire son nom, de l'entendre répété,
répété sans cesse dès l'origine ; une voix
naît plus tard autre que les cris.
Elle s'étonne toute frêle de former
ces lettres auxquelles on collera !

(p. 21)
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J'ai besoin de t'imaginer morte,
Pour nous défendre des épiphanies.

Vulnérables, nous sommes,
À mesure que passent saisons, nuits, liqueurs.

Te voir au bord de la non-existence,
Puis, d'un murmure, rappeler notre inouï.

T'y lover en prévision des manques.

(p. 75)
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Où nous lisons, nous faisons le monde,
Et c'est toujours dans l'obscurité.

Éclairer les doutes.
Là, porter les yeux sur les êtres,
Les végétaux que l'on ignore ignorer.

Où nous lisons, le monde nous fait,
Et nous remercions l'obscurité.

(p. 74)
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