Voici un roman à lire en été, comme son titre vous y invite.
Ce n'est pas une corvée d'aller jusqu'au bout, certes, mais on est quand même un peu lassé, après quelques (courts, mais nombreux) chapitres de cette chronique provençale, racontée tour à tour par le patron de bistrot du village, figure respectée mais qui n'a rien d'un personnage jovial de Pagnol, par ses fêlures, ses doutes, son peu d'ardeur à vivre ... et racontée aussi (plus longuement) par une fille du cru, à peine sortie de l'enfance, lectrice compulsive, et elle aussi (c'est ce qui la rapproche de Roger, le patron du bar) pleine de questions existentielles.
Au cours de cet été des années 80 se succèdent plusieurs viols suivis de meurtre : une véritable série noire qui entraîne une chasse à l'homme de la part de ces villageois peu doués pour distinguer un tueur en série d'un jeune homme, récemment installé au pays, aux allures atypiques. Bref, le coupable n'est pas celui qu'on croit ! Cette chronique vaut pour les états d'âme de ses deux narrateurs, qui conjuguent un certain mal de vivre. Mais l'écriture, bourrée d'expressions locales, peut être pénible. L'ensemble paraît un peu décousu, et trop ancré dans une époque : en un mot, ce roman a mal vieilli.
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La lecture m'a sauvée, je serais morte de sécheresse, ou j'aurais fait un massacre. La télé ? C'est trop gnangnan. Toujours la même béchamel. Chez nous, elle fait partie de la famille. Plus elle brame, moins on l'entend. Personne n'aurait l'idée de la débrancher. La télévision rend sourd.
Un livre, c'est mieux, ça parle en silence.
Toute l'année j'ai attendu l'été. Je l'attends tous les ans. Je l'attends comme on attend le sourire d'un ami pas encore rencontré. Comme si tout pouvait enfin commencer...A quoi bon...Pour ce qu'il amène : les vacanciers, leurs mioches, leurs voitures et leurs fringues à hurler. Le cirque des familles...Laissez -les vivres, il ne faut pas trop demander. Même moins...Si tu demandes rien, tu n'es pas déçue, ma douce.
Voilà...Au fond, les masses tu en fais ce que tu veux. Il suffit de leur sortir le coup de la complicité.
Le pouvoir, que ce soit l'Amérique ou ton club de boules, c'est pareil. Les gens, prend-les bille en tête, ils se cabrent. Caresse-les dans le sens du poil, ils ronronnent. Il n'y a plus qu'à leur faire la bise, c'est gagné .
Les gens sont comme ils sont. Tout ce que vous pouvez faire, c'est les laisser respirer. La vie n'a pas grand sens, inutile de dramatiser, elle s'en charge toute seule. Il suffit d'un peu de sympathie pour faire passer la pilule.