Bérengère Cournut nous prend par la main pour nous mener dans un autre monde avec un roman inuit. Empreint à la fois d'écologie et de spiritualité,
De pierre et d'os nous plonge dans le destin solaire d'une jeune femme eskimo.
" Les Inuit sont un peuple de chasseurs nomades se déployant dans l'Arctique depuis un millier d'années. Jusqu'à très récemment, ils n'avaient d'autres ressources à leur survie que les animaux qu'ils chassaient, les pierres laissées libres par la terre gelée, les plantes et les baies poussant au soleil de minuit. Ils partagent leur territoire immense avec nombre d'animaux plus ou moins migrateurs, mais aussi avec les esprits et les éléments. L'eau sous toutes ses formes est leur univers constant, le vent entre dans leurs oreilles et ressort de leurs gorges en souffles rauques. Pour toutes les occasions, ils ont des chants, qu'accompagne parfois le battement des tambours chamaniques. " (note liminaire du roman)
Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.
Tant de douceur, de spiritualité, on ne sait si ce livre est un conte ou le récit d'une histoire réelle. Cette vie si eloigner de celle que nous connaissons où la nature est maîtresse. Il y fait le plus souvent froid et nous sommes enveloppés dans un véritable de cocon, livrés aux éléments, au froid, au vent, à la neige, l'écologie au coeur de ce roman interpelle en ces temps de dérives occidentales. Une bien belle lecture que je recommande.
Ce destin de femme eskimo semble nous faire atterrir sur une autre planète. Une bulle de grand air.