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Célestine est la jeune épouse du chauffeur de Marcel Proust. Désoeuvrée, craintive, peu instruite et peu compétente pour tenir un foyer aux dires de son propre mari, elle s'ennuie. C'est alors que Marcel Proust lui propose de livrer ses colis puis d'entrer à son service comme dame de chambre. Peu à peu, elle lui devient indispensable, allant jusqu'à l'aider dans son travail de correction, elle le suivra dans ses déplacements alors que son mari est parti à la guerre.
Il émane une ambiance évanescente de cette bande dessinée. Céleste devenue âgée vit avec son mari dans un appartement rempli de reliques de sa jeunesse et raconte sa vie à des jeunes gens fans de Proust. Elle nous décrit un écrivain souffreteux, lunatique, capricieux, extrêmement sensible et entièrement consacré à son écriture.
Je ne connaissais pas du tout Proust. J'ai découvert un homme préférant la compagnie des hommes plutôt que celle des femmes, ayant pleinement conscience de son génie et littéralement habité par les mots. Les éditeurs comme Gallimard à ses pieds, se pliaient même à tous ses caprices de star.
Les couleurs pastelles transmettent bien l'atmosphère du début du XXe siècle. le trait de crayon n'est pas celui que je préfère mais les dessins sont jolis.
Un graphique qui reste néanmoins pour les adultes.
C'est un bd intéressante qui permet de mieux découvrir cet écrivain mythique qu'est Proust.
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Grâce à son mari Odilon , chauffeur de taxi ayant comme client régulier Marcel Proust, Céleste Albaret devient la gouvernante de ce dernier en 1914 . Elle le restera jusqu'à la mort de l'écrivain en 1922.

Dans ce premier tome , Chloé Cruchaudet nous invite à découvrir les origines lozériennes de Céleste, son arrivée sur Paris, sa rencontre avec Monsieur Proust
L'autrice a réussi avec talent et grâce à ses magnifiques dessins et leurs couleurs éblouissantes à nous transporter dans le monde de Marcel Proust en y mêlant réalisme et monde fantomatique.

C'est un très bon premier volume et j'ai hâte de lire la suite de la vie de la dévouée Céleste Albaret.

Un grand merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Soleil pour la découverte de cette belle lecture.
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Céleste, pour moi, c'était surtout une voix : la voix d'une vieille femme dans un enregistrement chevrotant, mais qui, malgré la distance des années, semblait encore pétiller de malice, avec un sourire en coin. Mais, surtout, ce n'était pas une personnalité unique, singulière en elle-même. C'était "la gouvernante de Marcel Proust" dit-on aujourd'hui alors qu'il n'y a plus de servante.
Or, dès la très belle couverture de ce roman graphique, on comprend que Chloé Cruchaudet veut rendre toute sa présence à Céleste, qu'elle veut la faire exister en soi. Oui, Proust est présent sur la couverture, évidemment ; avec cette photo devenue iconique. Mais on ne le voit pas en entier alors que Céleste, elle, est représentée de tout son corps, à taille plus humaine aussi, moins écrasante, avec sa tasse de café pour le Maître, ses brouillons, son regard d'admiration. Elle va nous faire entrer dans l'intimité de l'écrivain grâce à la médiation de son regard, tout en nous révèlant des choses sur sa vie à elle. Voilà ce que je vois et lis sur la couverture.
Céleste est donc un personnage, avec sa naïveté et son absence des codes du grand monde, sa timidité, la nostalgie de sa province campagnarde natale... J'ai parfois pensé au Journal d'une femme de chambre, où une autre Célestine sert ses maîtres, les observe et les critique. Mais, ici, il n'y a pas d'envie ni de désir d'ascension sociale ou de revanche, Céleste admire Marcel Proust.
On voit donc un écrivain écrire, dans son intérieur, dans ses sources d'inspiration. L'autrice a habilement placé des citations de la Recherche en lien avec les événements du texte, ou des lettres à Gallimard.
C'est aussi une très belle oeuvre dessinée, notamment par le choix des couleurs, le vert sombre et le violet. Ces couleurs permettent de distinguer la vie réelle faite de feu de bois à allumer, de mouchoirs à repasser..., toutes les tâches dont doit s'acquitter Céleste, et le monde des sensations qui suscitent le souvenir, et donc, in fine, l'écriture - comme la biscotte trempée dans le lait qui fait remonter le souvenir d'enfance. Les couleurs mettent donc en valeur l'écriture et le texte de la Recherche qui s'écrit - et se dessine - devant nous. Il y a aussi de belles trouvailles graphiques, comme la représentation de l'appartement de Proust comme une falaise isolée, coupée du monde, ou l'illustration de l'idée que le Grand Hôtel normand est un aquarium, dont les poissons sont les riches occupants observés par les promeneurs ordinaires de la jetée derrière les vitres.
Un format qui permettra peut-être de convaincre ceux qui n'osent pas encore lire Proust, car accessible, facile à comprendre, avec de belles illustrations ; et qui dresse un portrait de Proust loin de la réputation d'auteur compliqué, réservé à l'élite : on le voit proche des nobles comme des ouvriers, attentif à ses employés, drôle, acteur et imitateur, maniaque, amoureux... Il le restitue aussi dans son époque historique, la Grande Guerre, les voitures anciennes, les débuts du téléphone...
Très belle découverte, vivement le 2ème tome.
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Une provinciale un peu rustre, gauche, pas très maligne et peu douée de ses deux mains, que ce soit pour le ménage ou la cuisine… Voilà qui est Céleste Albaret.

Elle deviendra pourtant la femme à tout faire de Marcel Proust avant la grande guerre. Au prix d'un travail qu'on devine minutieux, Chloé Cruchaudet dresse le portrait d'une femme qui deviendra dévouée, passionnée, à la fois gouvernante et secrétaire… Et elle tisse aussi les liens étranges qui se nouent petit à petit entre Céleste et l'écrivain, entre Céleste et l'écriture qu'elle découvre… des liens étranges et beaux.

Le travail graphique est tout simplement admirable. Couleurs, liberté dans le découpage et l'occupation de la page, vivacité, on devine une tendresse et une admiration pour Céleste, une femme qui se révèle page après page… Chloé Cruchaudet nous enchante aussi par ses planches un peu mystiques, évaporées, sur lesquelles elle pose les mots magiques de Proust.

Ce diptyque commence fort. Un livre magnifique surtout pas réservé aux connaisseurs de Proust ou aux littéraires … Comment ne pas attendre la suite avec impatience ?!
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Découvrir Marcel Proust par l'intermédiaire de Céleste, sa gouvernante est assez insolite ; tout comme leur relation.
Cette bande dessinée donne à voir la rencontre de deux mondes : lui, dandy, esthète et frêle personnage ayant besoin d'être couvé ; elle, petite jeune femme de 22 ans venant de la campagne, timide jeune mariée mais désireuse d'apprendre.
Ces deux-là se rencontrent grâce au mari de Céleste, taxi de Monsieur Proust. L'écrivain - qui publie juste, à 42 ans, son premier livre - a besoin d'une gouvernante, elle a besoin de s'occuper et de gagner sa vie. Céleste sincère, nature et franche va nouer une relation particulière avec l'écrivain. Très attachée à lui, elle devient une personne de confiance, une personne qui veille sur lui. Telle une petite fourmi, elle s'affaire pour lui rendre la vie plus facile et plus « organisée » mais attention elle n'est pas corvéable à merci…j'attends la suite pour voir le bel équilibre et certainement la belle connivence qui a dû s'instaurer entre eux.
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Je me suis à nouveau plongée dans un ouvrage de Chloé Cruchaudet, et comme d'habitude je n'ai pas été déçue. "Céleste" est une bande dessinée biographique sur la vie de Céleste Albaret, la gouvernante de Marcel Proust. Cette première partie commence à la rencontre entre les deux personnages et s'arrête au moment où Céleste démissionne.
Je ne connais Marcel Proust que de nom et j'ai aimé découvrir un peu de sa vie à travers celle de sa gouvernante. L'histoire présente un homme à la santé fragile, précieux et qui n'existe que pour la création artistique. A ses côtés, Céleste une jeune femme modeste et peu douée qui très vite s'habitue aux lubies de son employeur, se met à l'admirer voire plus. le quotidien de Marcel Proust et Céleste ressemble à un huis clos raffiné emprunt de belles lettres au coeur d'une période tourmentée, la Première Guerre mondiale.
L'indéniable point fort de cette BD selon moi est le graphisme qui s'accorde à la perfection avec le propos. On retrouve le style évanescent de Chloé Cruchaudet, l'aquarelle mais, à la différence des autres ouvrages que j'ai pu lire, ici les illustrations sont chargées de symbolisme.
Cela commence dès le début avec un Marcel Proust schématique, représenté uniquement de profil. Comme Céleste, on se demande qui est cet homme tant admiré. Sa demeure est représentée presque comme un château de conte de fées où seuls l'art et le raffinement ont leur place. Un univers mystérieux et onirique, coupé d'un monde extérieur brutal qui s'impose par des bruits stridents (sonnerie de téléphone) ou assourdissants (bombardements) qui à chaque fois malmènent les personnages.
Toutefois, dans ce décor parfait commence à poindre une ambiance malsaine. Derrière ses airs polis et souffreteux, Marcel Proust s'avère être un homme assez autoritaire qui exige beaucoup de sa gouvernante. Céleste, malgré son admiration voire sa dévotion, prend conscience que son employeur abuse d'elle et finira par faire preuve de plus de tempérament qu'elle le laissait prévoir. Là encore les choix graphiques de l'auteure sont intéressants. La palette de l'univers intérieur est composée de couleurs foncées, violet, bleu, vert. C'est froid, et quelque peu oppressant. L'extérieur est quant à lui lumineux, faisant de la maison de Marcel Proust une sorte de prison dorée. En tant que lecteur, on se représente très bien ce qu'a pu ressentir Céleste.
J'avoue ne pas toujours être sensible au graphisme quand je lis un graphique mais là je le trouve vraiment réussi et je suis conquise.
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Saviez-vous que Marcel Proust avait une employée qui s'appelait Céleste Albaret ?
Alors que Céleste arrive à Paris avec son mari, elle se rend vite compte que la vie enfermée dans son appartement va être très ennuyeuse.
Elle est alors chargée de livrer les premiers exemplaires de la Recherche du temps perdu à quelques connaissances de Proust.

C'est ainsi que sa vie croise celle de Proust et qu'elle va changer radicalement.
Et on peut dire qu'il lui en a fait voir de toutes les couleurs !
Ce n'était pas simple d'être employée chez le grand écrivain.
Caractériel, souvent malade, il ne s'empêchait pas d'enquiquiner sa bonne en lui imposant un rythme totalement décalé et en lui faisant des demandes incongrues.
Mais Céleste était charmé.
Elle resta à son service plusieurs années et était devenue ensuite une petite gloire de quartier qui montrait ses objets personnels hérités du grand écrivain à qui voulait les voir.

Chloé Cruchaudet raconte cette histoire avec un dessin tout en délicatesse.
Elle nous emmène de l'appartement parisien à l'hôtel de Cabourg et l'on suit avec plaisir et curiosité ces personnages si singuliers.
La petite histoire croise parfois la grande, mais la plupart du temps, le lecteur comme Céleste est enfermé dans la petite vie de Marcel Proust, ses petites manies, son anxiété.

J'ai beaucoup aimé ces pages où les cases perdent leurs frontières pour s'évanouir et se répandre sur tout l'espace.
Il y a de l'air, et puis d'un seul coup plus d'air du tout.
Il y a du vent, des volutes, des mots qui s'envolent ou l'enfermement et les obsessions de cet homme névrosé.
C'est très poétique et on se laisse porter par cette histoire.
Si vous cherchez une bande dessinée originale, élégante, qui vous apprend des choses aussi sur Proust, cela pourrait bien vous plaire !
Lien : https://lirerelire.blogspot...
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1956, Céleste et son mari Odilon vivent rue des Canettes à Paris. Ils leurs arrivent de recevoir de la visite comme ce jour où deux antiquaires sont annoncés par la domestique. Ils sont spécialistes de la vente d'objets ayant appartenu à de grands noms tel Marcel Proust. Tous deux savent que Céleste pourraient bien les étonner, ainsi commence-t-elle à leur raconter son histoire au service de M. Proust.
Son mari Odilon était le chauffeur de Marcel Proust, alors qu'elle a que vingt ans Céleste se retrouve à effectuer quelques courses pour l'écrivain, jusqu'à partager son quotidien et l'aider dans quelques autres tâches.

Premier opus d'un diptyque consacré à Céleste Albaret, servante de Marcel Proust. Nous découvrons une jeune femme tout juste débarqué de sa région natale et qui ne sait pas faire grand-chose de ses dix doigts, propulsée au coeur de la vie parisienne et privilégiée auprès du grand écrivain. Céleste découvre la société huppée, ses mondanités et frivolités, mais elle apporte à l'écrivain une source d'inspiration du fait de son naturel, sa franchise et sa naïveté.
Deux êtres différents, une relation complémentaire.

Déroutée par le graphisme mais surtout la colorisation, je me suis habituée à cette aquarelle qui uniformise et adoucie les différents moments de vie. Surprise de la représentation de l'écrivain en malade (même si ce fut effectivement le cas) et l'importance que pris Céleste dans la vie de ce dernier, je découvre l'enchainement mental qui conduit à la création d'une oeuvre. Bel hommage, mais en attente de la deuxième partie.


Lien : https://stemilou.over-blog.c..
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Pour le centenaire de la disparition de Marcel Proust, laissez-vous charmer par la bande dessinée de Chloé Cruchaudet : « Céleste », prévue en deux tomes. le quotidien de l'écrivain y est raconté du point de vue de Céleste Albaret, sa gouvernante et secrétaire. En 1956, Céleste se souvient de son arrivée au service de "Monsieur" juste avant la 1ere guerre mondiale. À cette époque, jeune mariée, venue de la campagne, inactive et peu encline aux tâches ménagères, elle jouera pourtant un rôle grandissant dans la vie de l'écrivain comme dans son oeuvre.
Nous retrouvons tout le talent de l'autrice pour conter avec subtilité et humour la rencontre de ces deux êtres décalés que tout oppose en apparence. Les dialogues sont savoureux. Graphiquement, elle multiplie les trouvailles pour représenter l'univers feutré et délicat de l'écrivain, la musicalité de sa prose, les surgissements de l'inspiration, les fantômes obsédants qui peuplent son univers. Voici un livre qui permet d'approcher avec légèreté un auteur souvent jugé difficile et dont la stature de Grand Écrivain peut intimider.
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Une très belle découverte que cet album.

Les planches sont sublimes, les couleurs, et leur dégradé ont un côté vaporeux qui donne envie d'y plonger.
Et c'est ce que j'ai fait, je me suis plongée dans cet album, dévoré page après page, planche après planche, les détails, les traits des personnages.

Côté histoire, cela m'a permis de découvrir Marcel Proust dont je ne savais que peu de choses de la vie. Découvrir aussi Céleste, dont je n'avais jamais entendu parler et qui pourtant a occupé une place importante dans la vie de l'auteur.

C'est un très bel album sur lequel je reviendrais pour moi même et que je pourrais offrir aisément également.
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