Céleste, tome 1 : Bien sûr, monsieur Proust

Quand une des dessinatrices les plus inspirées raconte la vie pas tout à fait ordinaire de Céleste, la servante dévouée de Marcel Prout, le lecteur est embarqué dans un univers poétique, drôle et tendre, non dénué d'ironie et frappé au coin du bon sens.
Ses silhouettes de couleur noire évoluent dans une gamme délicate d'une suite de monochromes pastels qui traduisent autant la modernité et les drames de l'époque que l'univers onirique de Proust. Entre la solide mais timide lozérienne et le dandy parisien se noue une relation singulière faite de servitude et de dépendance, de respect et d'affection en demi-teinte.
Chloé Cruchaudet pose plus que jamais un regard bienveillant sur les failles de ses personnages et nous fait passer de la réalité à la fiction de la Recherche en cours d'écriture avec une fluidité et une grâce inédite. Un moment enchanteur hors du temps

Plongée dans l'intimité de Marcel Proust via sa femme d'ouvrage : Céleste.
Lui se couchait de bonne heure mais c'était loin d'être le cas de cette jeune femme qui semble constamment sur la brèche, soumise aux caprices d'un écrivain délicat et tourmenté.
Outre le processus créatif de Proust, l'ouvrage nous permet de découvrir la vie des domestiques dans un Paris où se côtoient Ritz et Levallois. Où les pauvres partent à la guerre tandis que les riches mangent des asperges dans des établissements luxueux.
Le récit est un peu lent (hommage à Proust ?) mais il est servi par un dessin auquel semble se mêler l'aquarelle; c'est joli et vaporeux.
Je n'ai donc pas été emportée autant que je ne l'aurais imaginé mais je serai néanmoins curieuse de lire la suite.

Quelle magnifique BD ! L'histoire vraie d'une amitié peu banale entre une servante et son maître dans le monde des nantis alors que la première guerre mondiale explose. L'écart de classe sociale n'empêchera pas Céleste, par sa fraîcheur et sa spontanéité, de devenir l'amie de Marcel Proust. Les dessins sont d'une incroyable délicatesse, les pastels sublimes et les dialogues font mouche. J'ai adoré !

Bande dessinée biographique très bien documentée dont les sources sélectives apparaissent en fin d'ouvrage.
La dessinatrice Chloé Cruchaudet, après "Mauvais genre" qui s'appuyait déjà sur une histoire vraie, m'a à nouveau enchantée par son graphisme, l'expressivité qui se dégage de ses personnages, ses couleurs aquarellées (voir par exemple la page 7...), la finesse et la pudeur avec laquelle elle aborde certains pans de la personnalité de Marcel Proust.
J'ai découvert avec intérêt comment Céleste Albaret était devenue la gouvernante de l'écrivain et comment le lien fort qui les liait s'est construit. Je vous recommande avec enthousiasme la lecture de cette BD...et je surveille la sortie du 2e tome !

Printemps 1913. Céleste est une jeune mariée arrivée de sa Lozère natale et perdue à Paris. Odilon son mari, chauffeur de taxi, lui trouve un petit emploi de courrière auprès d'un de ses clients : Marcel Proust. de fil en aiguille, elle va finir par remplacer le majordome de l'écrivain, mobilisé à la guerre.

La voici au service de cet homme fantasque, qui passe une grande partie de sa vie dans son lit, refuse que l'on bouge la poussière, se dope à l'essence de café, demande qu'on aille lui chercher une sole au Ritz en fin de soirée et consume les jeunes secrétaires, bref, un homme pas du tout autonome, bourré de manies et qui veut que l'on soit à ses pieds.

Céleste, dont le mari à lui aussi été mobilisé, se retrouve seule avec l'écrivain et va lui consacrer toutes les heures de ses jours et ses nuits. Elle est corvéable à merci mais on ne peut pas dire non plus qu'elle se sacrifie puisque ce travail lui permet, non seulement de gagner un salaire, mais aussi de s'émanciper. Elle lui voue un amour platonique sans faille (extrait d'une de ses interviews : « Je l'étais vraiment prisonnière, j'étais prisonnière volontaire, c'est entendu, je ne sortais pas. Je ne faisais que rester à ses ordres et à ses appels. Alors toute la nuit il écrivait, ou il me demandait [...] J'ai vécu avec cet homme avec une intensité de plaisir, de joie, de son charme, de sa conversation, de l'homme extraordinaire qu'il était ; et il a rempli ma vie".

Au-delà du travail d'une simple gouvernante, elle va devenir indispensable, autant dans le quotidien que dans le travail de l'écrivain, triant sa multitude de correction ou gérant ses rendez-vous.

Les dessins sont doux, dans des tons pastels. L'auteure se joue des cases. Cette inventivité graphique permet de suivre la cyclothymie de Marcel Proust, entre les méandres de ses pensées et ses lubies. Parfois les pages sont muettes, tant le graphisme suggère habilement les émotions.

En plus des traits des protagonistes, les décors de Paris au début de la guerre, du Ritz ou de Cabourg sont très bien observés.

Une très belle bande dessinée qui me donne envie de continuer ma lecture de Proust, entamé il y a quelques mois.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..

Vous n'avez jamais eu envie d'entrer dans l'intimité d'un grand écrivain?

Céleste, la dame de compagnie de Marcel Proust, vous conte l'histoire intime de cet écrivain qui a ébloui ce début du XXe siècle. Au fil des pages de cet album, on découvre cet être à la fois solaire et ombrageux qui ne vit que pour son écriture.

Ecrire l'oeuvre de sa vie l'obsède nuit et jour. Et Céleste est toujours là pour le servir au début puis pour l'épauler et le réconforter dans ses crises nocturnes. On découvre Céleste, cette femme de condition modeste qui mettra sa vie entre parenthèses pour habiter le quotidien du fragile Marcel.

Cel album illustre admirablement les souvenirs de Céleste Albaret qui nous peint son "Monsieur Proust".
Un bel hommage à la littérature!

Je ne peux que vous conseiller ce magnifique album!

J'ai adoré cette biographie dessinée de Marcel Proust, par l'intermédiaire de sa bonne Céleste. J'aime beaucoup le travail de Chloé Cruchaudet. le dessin et la palette de couleurs sont superbes, beaucoup de verts et de violets, les visages sont expressifs, et le récit est bien mené, on voit l'évolution de cette relation particulière entre Monsieur Proust et sa bonne. J'ai vraiment hâte de découvrir le tome 2 !

Chloé Cruchaudet nous propose un diptyque consacré à Céleste Albaret, qui fut la servante de Marcel Proust. Elle s'intéresse à cette femme, dans l'ombre de l'artiste, et qui pourtant, a contribué à nourrir son imagination, qui a été à la fois un soutien indéfectible mais aussi une source d'inspiration. L'autrice s'intéresse à cette femme dont on ne parle pas, à sa relation si singulière et intime avec Marcel Proust. L'aquarelle vient apporter de la douceur aux personnages contourés de noir. Quelques planches sont totalement libres de cases ou de codes, laissant l'onirisme prendre le dessus, laissant les sens s'affirmer, à la manière de l'écriture de Proust. Cette première partie très réussie met en lumière une femme fidèle à un grand écrivain, mais qui apporte aussi un éclairage sur le processus créatif de l'artiste.

Une bande dessinée sur Marcel Proust avec le regard de Céleste sa bonne, confidente et amie.

Je pense aux bandes dessinées de Alexandra David Neel qui ont opté pour ce même mécanisme.

Le trait de Chloé Cruchaudet est toujours admirable, il apporte beaucoup de douceur et de tendresse à l'oeuvre ! Une réussite !

Quel joli moment de lecture avec ce roman graphique.

"Ce serait plutôt une succession d'images figées, sur lesquelles on resterait si longtemps, qu'on comprendrait chaque détail..."

Grâce à de multiples sources, l'auteure nous offre la possibilité de découvrir autrement Céleste Albaret et en filigrane Marcel Proust. Celle qui fut sa gouvernante pendant 8 ans, celle qui disait « être avec lui, l'écouter, lui parler, le regarder travailler, l'aider dans la mesure de mes moyens... C'était comme se promener dans une campagne où il y a partout de nouvelles sources qui jaillissent. »

Bien sûr qu'il y a le centenaire de la mort de l'écrivain mais ici l'histoire est réellement tournée vers Céleste qui lui voue une admiration et une dévotion entière, quitte à parfois accepter d'être malmenée ou tout au moins pas reconnue à sa juste valeur.

Céleste découvre un monde inconnu lorsqu'elle rentre au service de l'écrivain, presque sur un malentendu. Elle, qui vient de la campagne, ne sait pas cuisiner et ne connait rien aux codes de la haute société, va vite se révéler indispensable pour le quotidien et dans le processus de création de l'auteur.
Par sa naïveté, sa timidité et l'admiration qu'elle lui porte, une forme d'attachement se crée entre eux deux.

Les dessins en demi-ton, les couleurs pastels de roses, de beiges de mauves et de gris m'ont plongée dans un roman de Marcel Proust; il aurait pu imaginer de telles teintes pour illustrer ses livres. Quelle délicatesse de glisser des citations de l'écrivain tout en légèreté comme si on les voyait sortir de son esprit, comme si on devenait témoin de sa créativité lui qui était littéralement habité par les mots.

Une jolie trouvaille graphique qui vaut le détour et j'ai hâte de poursuivre sa lecture dans le tome 2 annoncé.