Le dernier baiser

Voici le premier volume de la (courte) série consacrée par James Crumley à son personnage C.W. Sughrue.
Notre homme, vétéran du Viet Nam, est détective privé dans le Montana.
Au début du roman, il attend nonchalamment le client lorsqu'il est contacté par Catherine Trahearne qui souhaite qu'il se lance à la poursuite de son ex-mari, Abraham Trahearne, poète et romancier, évaporé dans la nature pour une virée alcoolique de bar en bar d'une ville à l'autre, comme il en a l'habitude.
Sughrue va finir par retrouver Trahearne mais sera mis sur la piste d'une femme disparue depuis dix ans, fille de la propriétaire du bouge dans lequel s'est arrêté notre écrivain en balade.
Crumley campe une belle galerie de personnages, principaux comme secondaires, tous plus ou moins marqués par l'existence, et promène son héros sur les routes américaines dans une quête de vérité loin du voyage d'agrément.
Trahearne a en commun avec Sughrue un besoin immodéré d'alcool, et tous deux ont de nombreux traits que l'on retrouvait chez l'auteur lui-même.
Le détective est un personnage balloté par les événements et les gens qu'ils côtoient. Il mettra du temps avant de démêler l'affaire et de s'y retrouver dans cet imbroglio où chacun est perdu par ses sentiments.

Un vrai polar qui déménage, bien sombre et bien mené. Les personnages sont de bonnes caricatures de films noirs des années 70. Un seul bémol la traduction un peu surannée… il faut se replacer dans le contexte de cette époque et on finit par en faire abstraction.

Un bon roman mais une enquête très correcte. le livre débute comme un roman d'enquête puis se transforme en un roman plus classique. La tapisserie de personnages et l'univers du livre sont les deux pièces maîtresses de l'oeuvre. Une histoire de rédemption, de mensonge, d'amour et de vengeance dans ce premier tome de la série de C.W. Sughrue.

La résolution de l'enquête est trop prévisible. le seul personnage énigmatique du roman se trouve à être effectivement le sujet d'enquête de C.W.
Un histoire légèrement sans queue ni tête, où le protagoniste se déplace presque qu'aléatoirement dans les États-Unis en tombant toujours sur des personnages qui l'aideront à faire avancer son enquête.
Ce livre gagne des ponts non pas à cause du récit, qui est bon tout au plus, mais grâce au talent de conteur de l'auteur ainsi qu'à sa fresque de personnages vraies et psychologiquement poussées. de plus, les dialogues sont rafraîchissants et plein de personnalités.

Ne vous attendez pas à ce que ce roman se finisse à la conclusion de l'enquête, l'auteur à choisi d'allonger le livre de quelques chapitres pour terminer son récit et préparer le prochain roman de Sughrue.

Sugrhue est détective et se retrouve à pister Trahaerne, un auteur à succès qui a un léger penchant pour la picole. Ce dernier s'égare de bar en bar au gré des fugues dont il est coutumier. Une fois Trahaerne retrouvé dans un bar de la côte ouest, Sugrhue s'engage dans une nouvelle enquête afin de retrouver Betty Sue Flowers, une jeune fille disparue dix ans auparavant. Les deux personnages vont se trouver des centres d'intérêt commun et c'est à deux qu'ils se lancent dans cette nouvelle enquête aux multiples pistes et surprises.

James Crumley écrit un roman noir poisseux et bien sombre. On y découvre un privé cynique et porté sur la boisson qui se laisse embarquer dans des péripéties qui le dépassent parfois, mais qui ne l'empêchent pas de garder sa gouaille et sa répartie d'enfer. James Crumley a aussi le sens des images. On visualise les scènes facilement sans s'empêtrer dans des descriptions à rallonge. La première scène du livre avec un bouledogue qui picole en est une parfaite illustration. L'ambiance est posée. Crumley crée des personnages complexes que l'on n'oublie pas et notamment de très beaux personnages féminins. Dans ce roman noir, on y rencontre des paumés à la façon d'un Harry Crews ou d'un Donald Ray Pollock. le tout forme un polar très bien construit avec une traduction de Jacques Mailhos de qualité. Une vraie réussite (et une belle découverte pour ma part). Un peu comme Abdel Hafed Benotman dont je parlais récemment, James Crumley et son oeuvre mériteraient plus de visibilité.
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Sughrue, un privé, nous emmène dans un road-movie, à la recherche d'un écrivain alcoolique. Il partira également, accompagné par un bulldog alcoolique, sur les traces d'une jeune fille paumée, disparue dix ans plus tôt. Ceci à la demande de sa mère Rosie qui tient un bar décrépit en Californie.

L'auteur montre une grande empathie pour ces personnages cabossés par la vie.

Il y a des coups de feu, des coups de poings, du sang mais également beaucoup d'amour.

Cet auteur est pour moi une très belle découverte !

Un livre particulier, un peu déjanté, dans lequel on boit beaucoup, on prend des stupéfiants, et on met beaucoup de filles dans son lit. Mais bien écrit et qui donne envie d'aller jusqu'au bout, avec un bon mal de tête cependant.

Cela démarre bien : une histoire sympathiquement loufoque, qui voit un détective privé mettre (facilement) la main, dans un bar du Montana, sur l'homme qu'il recherchait : un poète ivrogne qui espérait sans doute retrouver l'inspiration dans l'alcool. Ces deux hommes se découvrent quelque affinité et les voilà qui partent ensemble à la recherche de la fille de la tenancière du bar, disparue depuis dix ans. Ils emmènent le bull-dog du bar, alcoolique lui aussi.
C'est parti pour un road-movie assez épique, picaresque dans lequel les dialogues pleins d'humour coulent à flots, comme l'alcool du reste. Et notre Betty Sue est retrouvée, mais est-elle vivante ou morte, that is the question.
Malheureusement, aux deux-tiers du bouquin environ, le récit vire complètement. L'auteur a-t-il voulu ajouter une touche « polar » à son roman ? Voici donc l'arrivée de vrais méchants, d'histoires de gros sous, de bagarres infiniment plus sérieuses que les affrontements du passé : du n'importe quoi ! Et surtout : l'humour a disparu !
Evaluation globale moyenne donc, mais qui résulte de deux avis partiels opposés.

Challenge GallmeisterAttention nous allons passer pas mal de temps dans les bars de bord de route car notre personnage principal est détéective privé et ai chargé de retrouver un écrivain qui sillonne les routes et a l'habitude de s'arrêter dans les bars et boire et encore boire jusqu'à s'en rendre malade. Nous voilà donc parti sur les traces de cet homme. Etrange écrivain, qui a eu du succès et dont l'éditeur et sa mère, son ex femme et nouvelle femme souhaitent qu'il devienne un peu plus sobre et qu'il se remette au travail. C'est d'ailleurs son ex femme qui a embauché Sughrue, notre détective. Un roman noir mais pas d'enquête à proprement parlé. Bien sûr, notre détective va retrouver dans un bar notre écrivain et va le ramener mais ils ne vont pas oublier de s'arrêter dans les bars et motels. Il va avoir une nouvelle affaire et cette fois il faut qu'il essaie de retrouver une jeune fille disparue il y a des années. Et pourquoi pas, Trahearne, ne l'aiderait pas dans cette enquête ! Un livre qui nous entraine sur les routes américaines et surtout dans les bars louches ou pas d'ailleurs le long des routes. Des personnages succulents jalonnent ce texte, que ce soit nos deux personnages masculins principaux ou des personnages féminins ambivalentes mais aussi un bulldog qui aime la bière et un véritable pilier de bar, mais il y a aussi sur ces routes d'étranges et dangereux personnages. de belles pages aussi sur le paysage et les routes américaines. On boit avec les personnages, on se perd sur les routes et les villes profondes de l'Amérique, on a quelquefois la gueule de bois mais on a parcouru les routes américaines avec de sacrés personnages et une goutte d'humour jouissive.

meilleur polar du monde voir de la galaxie

Le Dernier baiser est le premier roman noir de James Crumley. C'est aussi la première enquête de C.W. Sughrue, la gueule cassée, le sauvage, compagnon éternel des épaves, des héros brisés et des chiens alcooliques. Amitiés profondes et trahisons de longue haleine forment un motif que Crumley explorera inlassablement jusqu'à ce que l'esprit du Montana l'emporte. Un roman superbe, écrit avec un sens aigu du dialogue et du paysage.