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EAN : 9781906838768
192 pages
SelfMadeHero (25/04/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
In London, the moment two commuters, Aaron and Lilly, lay eyes on each another on a packed Monday morning tube train, everyone else around them vanishes. In Los Angeles, Ray is sitting in gridlock on the 405 Freeway when he receives a call from an LAPD officer with news about his wife. Ray fears the worst. But just as the officer is about to give Ray the news, he is cut off. The caller has disappeared, and so has everyone else around him. Everyone except for a badly... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend un récit complet et indépendant de tout autre. L'histoire est parue en 2014, sans prépublication. Elle est écrite, dessinée, encrée et mise en couleurs par I.N.J. Culbard qui a également réalisé le lettrage. Elle a été publiée par l'éditeur SelfMadeHero, également éditeur de Ruins de Peter Kuper, The Sculptor de Scott McCloud, Seconds de Bryan Lee O'Malley, ou encore Room for love d'Ilya.

Une force ou une entité se rapproche de la Terre. Au Japon, un jeune homme assis devant sa fenêtre ouverte voit un pétale rose tomber à ses pieds. Il le ramasse, joue avec, le met sur le nez de son chat. le pétale finit par s'envoler au vent. À Londres, une jeune femme est réveillée par la sonnerie de son téléphone portable. Elle se lève et prend sa douche. Un pétale rose volète jusqu'à ses pieds. Sur une route désertique, un homme est en train de dormir dans sa voiture, fenêtres ouvertes. Un pétale rose virevolte, et il manque de l'aspirer en inspirant. Il se réveille et reprend la route vers Los Angeles. La jeune femme prend le métro londonien. le jeune homme japonais se dirige vers Aokigahara Jukai, une forêt connue pour être le théâtre de suicides.

Il se produit une éclipse solaire. le jeune japonais se pend avec la corde qu'il a apporté, mais quelqu'un l'interpelle et il décide de voir qui l'a ainsi appelé. Raymond Foster Bone se retrouve bloqué sur l'autoroute qui mène à Sunset Boulevard. Il sort de sa voiture, et se rend compte qu'il est la seule âme qui vive. Toutes les autres voitures sont à l'arrêt, sans conducteur ni passage. Lilly (la jeune londonienne albinos) se rend compte qu'il ne reste plus qu'une seule passagère Aaron dans la rame de métro. Elles sortent en courant à l'extérieur. Il n'y a pas âme qui vive dans les rues de Londres, à part elles.

I.N.J. Culbard a réalisé plusieurs adaptations de romans de HP Lovecraft et de Sir Arthur Conan Doyle. Il a également illustré des récits complets comme The new Deadwardians de Dan Abnett (publié par Vertigo) ou Brass Sun d'Ian Edginton (publié par 2000AD). En prenant en compte l'identité de l'éditeur, le lecteur sait qu'il s'aventure dans un récit original, sans savoir sur quoi il va tomber. Lorsqu'il le feuillète pour la première fois, il se rend compte que la narration est majoritairement graphique, avec beaucoup de pages silencieuses (plus d'un tiers). Il retrouve ou il découvre le mode de dessins de l'auteur.

I.N.J. Culbard utilise une approche réaliste avec un grand degré de simplification. Les visages de chaque personnage sont bien différenciés, avec une forme spécifique pour chacun, mais les corps sont juste détourés d'un trait de largeur uniforme, sans détail de texture sur la peau, sans muscle apparent ou souligné. Lorsque le lecteur voit le corps astral dénudé de Lilly, elle n'a pas de toison pubienne, et il n'y a pas de téton, juste les auréoles. Lorsque Raymond Bone est bloqué sur l'autoroute, il y a de nombreuses autres voitures, mais leurs contours sont génériques, il n'est pas possible de reconnaitre un modèle.

Malgré la situation extraordinaire, l'artiste prend soin de rester dans un registre mesuré pour les dessins, préférant les plans factuels, plutôt que l'exagération spectaculaire ou une dimension romantique. Cela permet de conserver toute l'incongruité de la situation d'une Terre privée de sa population, sans verser dans une science-fiction de pacotille. Les personnages ont des mouvements normaux, sans agitation dans tous les sens. Les expressions des visages sont variées, sans être outrées au point d'en devenir caricaturales. Les formes sont simplifiées, mais à la lecture elles apparaissent plutôt épurées. Culbard ne cache pas un manque de compétences techniques derrière des dessins simples. Il simplifie les contours et les formes, sans sacrifier la densité d'informations visuelles. Les dialogues étant réduits à la partie congrue, la majeure partie des informations passe par les images. le lecteur voit la différence des environnements, entre les 3 endroits de la planète, à savoir une forêt japonaise, la ville de Londres, la banlieue de Los Angeles.

Le lecteur peut voir l'intérieur de la maison du japonais. Il constate qu'il est un dessinateur en voyant sa table à dessin, son équerre et tous les post-it dans son studio. Il en apprend beaucoup en voyant la tenue vestimentaire du protagoniste : son blouson avec une tête de démon japonais, son vespa vintage. Il en apprend beaucoup également en voyant Raymond Bone arriver à sa maison de banlieue, le carrelage bien propre de la cuisine, les photographies souvenir. le parti pris de la simplification trouve ses limites avec l'individu blessé à la tête que retrouve Raymond Robinson. Culbard délimite une zone sur sa tête, coloré en rouge brun. Au premier abord, le lecteur comprend qu'il s'agit d'une tache de sang séché. Mais par la suite il éprouve un doute parce que la tâche ne change pas de forme, sans qu'elle ne semble gêner le moins du monde le blessé, sans qu'il ne cherche à la laver, même quand il se trouve dans un pavillon. En outre, de manière très surprenante, cette tâche de sang n'est présente que sur son visage sans une goutte sur ses vêtements.

Cela reste un défaut mineur, au regard des qualités narratives visuelles. Chaque séquence muette présente une lisibilité parfaite, dépourvue de difficulté de compréhension. le choix narratif de raconter l'histoire de 3 personnages en parallèle n'est pas expliqué (pourquoi pas 2, 1 ou 4 ?), mais l'artiste établit des parallèles visuels saisissant. Ainsi sur une double page il montre Lilly en train de lacer ses chaussures dans une bande de 6 cases en haut de page, sur la bande intermédiaire, il montre Raymond Bone en train de nouer sa cravate, et sur la bande inférieure, le japonais en train de réaliser un noeud coulant. La similarité des gestes appliqués à des accessoires différents établit un parallèle troublant et parlant. Plus loin dans le récit, le lecteur suit une succession de cases s'apparentant à un traveling arrière à partir de la Terre, en s'éloignant dans le vide intersidéral. Cette prise de recul fait pendant à l'approche vers la Terre depuis l'espace, qui ouvre le récit, apportant un autre sens à cette scène d'ouverture.

Du fait de la prépondérance de la narration visuelle de manière régulière, le lecteur est amené à être participatif d'une autre façon que la lecture de dessins complétant des mots. Dès cette séquence d'ouverture dans l'espace, il se demande ce que raconte les images. Même s'il ne verbalise pas en son for intérieur, s'il ne transcrit pas en mots ce que racontent les images, il s'interroge sur ce qu'il doit comprendre, sur les liens de cause à effet à établir d'une case à l'autre. Une fois arrivé sur Terre, il découvre 4 pages consacrées à un personnage, puis 4 autres consacrées à un autre personnage et encore 4 autre pour un troisième. Il apprécie les sensations que transmettent les images : le moment de calme à contempler une montagne par la fenêtre d'une maison, la mise en route du train-train quotidien avec la sonnerie électronique, la douche, l'habillage, et enfin l'isolement et la solitude dans une zone désertique.

Puis, le lecteur se retrouve à suivre 3 fils narratifs entremêlés, sans beaucoup de points communs si ce n'est la disparition des autres êtres humains. L'auteur lui a suggéré de mettre en parallèle les 3 histoires, mais sans obligation, sans séquences qui se répondent ou se confrontent. Il s'installe un vrai suspense quant à ce qui va arriver aux personnages. Il est un peu moins prégnant en ce qui concerne la raison de cette situation extraordinaire. le lecteur est incité à essayer d'anticiper ce qui va se passer, sans pour autant disposer d'assez d'éléments pour se lancer dans des conjectures pouvant aller plus loin qu'une page. Ces 3 fils narratifs génèrent donc un bon niveau de divertissement et de curiosité, ainsi qu'une empathie palpable avec les 3 principaux personnages, même si le lecteur ne sait rien d'eux. En effet il compatit à l'étrangeté de leur situation, à leur désarroi, à la déstabilisation du japonais, à la colère sourde de Raymond Bone, au sentiment de liberté de Lilly. Il évolue dans une narration onirique et poétique très agréable, reposante, sans être statique ou absconse. Contre toute attente, les dernières séquences apportent une résolution claire et satisfaisante au récit, ainsi que des réponses, sans neutraliser la dimension poétique, ni l'onirisme.

Ce récit a toute sa place dans la collection à fort caractère de l'éditeur SelfMadeHero, se démarquant d'une production de masse, pour un récit très personnel dans sa construction et sa narration. le lecteur tombe rapidement sous le charme des dessins évidents et légers d'I.N.J. Culbard, sous sa sensibilité poétique et émotionnelle. Il apprécie ce voyage sortant de l'ordinaire, dépourvu d'hermétisme, avec une destination qui donne du sens aux paysages observés.
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