Cette bande dessinée, qui se déroule en 1888, nous raconte la façon dont est vécu par ses contemporains le départ mystérieux de
Rimbaud, et son abandon de la littérature et de la
poésie. En effet, c'est très jeune que
Rimbaud s'est arrêté d'écrire, et est parti pour l'Afrique où il s'est fait commerçant.
Alors, dans la société parisienne de l'époque, c'est le drame. Autour de la figure d'
Anatole Baju se forme le groupe des "Décadents", qui ont une revue, dans laquelle ils ont réellement publié de faux
poèmes du maître,
Rimbaud. Leur admiration pour le poète disparu, et notamment celle d'Adrien, le personnage que nous suivons, qui écrit des pastiches du poète qu'il admire tant, et ne parvient pas réellement à se trouver, perdu derrière la mythique figure du poète, est très présente ici.
Rimbaud se glisse partout dans cette bande dessinée, avec quelques vers de ses
poèmes, qui sont disséminés partout dans le récit. Face aux "Décadents" se trouvent d'autres personnalités, telles que
Verlaine, qui veillent à préserver la mémoire du poète enfui.
Il est amusant dans cette bande dessinée, de chercher à démêler ce qui est vrai, et s'est réellement déroulé en 1888, et ce qui est inventé.
On se plonge dans l'époque du récit, dans les cafés Parisiens où, se rencontrent les artistes et les éminentes personnalités, et dans l'univers de
Rimbaud, à Charleville, et dans le voyage qu'entreprennent Adrien et Baju vers l'Afrique, pour faire revenir
Rimbaud vers leur monde littéraire. J'ai apprécié le personnage principal, Adrien, assez ambivalent, partagé entre sa participation au "Décadent", en écrivant des
poèmes destinés à nourrir un scandale autour de la figure de
Rimbaud, et sa volonté d'être simplement lui même, et d'écrire comme il lui plait sa
poésie, pour n'être plus seulement un pasticheur de
Rimbaud.