Scarlett et Novak

Parmi les spécimens que nous recevons en fin d'année ( merci aux éditeurs), se trouvait ce petit ouvrage d'Alain DAMASIO, Scarlett et Novak. N'ayant jamais rien lu de cet auteur, je me suis précipitée pour savoir de quoi il retournait.
L'histoire est simple : Un jeune homme se fait voler son portable et en subit les conséquences. Alain DAMASIO a écrit ce texte en 2015, au moment de la sortie de l'Iphone 6 lorsqu'il a constaté le culte qui existait de la part de certains pour des objets de consommation. C'est surtout un texte au vitriol sur l'aliénation au smartphone. C'est efficace !
Dans les programmes, le texte s'inscrit dans la partie "Progrès et rêve scientifique" et bien évidemment il a toute sa place. le seul bémol, la vulgarité à certains moments, mais je doute que nos élèves soient choqués par cela.

Une petite nouvelle lue en quelques minutes. Petite en terme de longueur mais pas de contenu. "Scarlett et Novak" emporte le lecteur dans un flot tendu et intense dont il ressort - du moins pour moi - quelque peu chamboulé.

La narration est saccadée, comme la respiration de Novak ; cette course poursuite angoissante, comme ce monde dans lequel le personnage évolue - et qui pourrait bien devenir le notre si nous ne sommes pas tous morts avant à cause du dérèglement climatique et des guerres... ;-) -, et l'écriture poétique bien que familière à certains passages.

Je semble peut-être très dithyrambique mais je n'ai pas trouvé non plus que ce court livre était un Grand livre. Il est un peut court, ce qui ne permet pas à Alain Damasio d'explorer vraiment ce monde dans lequel l'action se déroule, je pense que les jeunes à qui ce livre est destiné peuvent lire plus que ces quelques dizaines de pages. Mais bon, l'ensemble est plutôt réussi et le fond utile et intéressant...

Une nouvelle sous forme de thriller haletant qui nous plonge dans notre dépendance au téléphone. A peine commencé déjà fini et une claque pour le lecteur. Scarlett est l'Intelligence Artificielle du super brightphone. Novak est poursuivi, il court pour sauver sa peau et sa seule manière de survivre est d'activer les gadgets de Scarlett. Elle est comme le génie dans sa lampe et sans elle, plus de lumière, plus d'itinéraires, plus de numéros de téléphone. Peut-on survivre sans elle ? Ne sommes-nous pas devenus dépendants ? Un conte philosophique percutant à lire et faire lire. #Scarlett et Novak#NetGalleyFrance

Il y a urgence. “Novak court”. Phrases courtes, incisives. Roman très court (50 pages), qui s'apparente davantage à une nouvelle. Novak est traqué. Deux gars lui courent après pour le dépouiller de son brightphone, nommé Scarlett. Heureusement, grâce à Scarlett et à ses Gapple (contraction entre Google et Apple) Glass, sortes de lunettes pour voir le monde en réalité augmentée, Novak possède un gros avantages … ou pas. Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'histoire très ramassée de ce petit roman salutaire. L'urgence, c'est de nous déconnecter, et de regarder enfin le monde qui nous entoure. L'urgence, c'est de enfin lâcher son smartphone pour communiquer avec de vraies personnes. Un message nécessaire.

Je ne sais pas pour vous, mais personnellement je ne fais pas partie du public visé par l'auteur. Pour moi le smartphone ne fait aucunement partie de mon anatomie. Mon smartphone est un gadget bien utile, le perdre me ferait certes chier, mais en aucun cas je n'aurai l'impression de me retrouver à poil et démuni pour affronter le quotidien.

Avec le personnage de Novak Alain Damasio pousse à l'extrême la relation de dépendance entre l'individu et son smartphone, mais au-delà ce cela l'auteur pointe aussi du doigt une société qui tend à faire l'apologie du 100% connecté, une société ou vivre unplugged ferait de toi un individu suspect.

Le texte est court et souffre des lacunes propres à certaines nouvelles, on manque cruellement d'éléments de fond (pourquoi ces deux gars poursuivent Novak). du coup ça nous laisse un arrière-goût d'inachevé.

Un texte globalement bien foutu, mais un peu superficiel, il n'en reste pas moins que le message passe et que la conclusion se veut plutôt optimiste. Au vu du monde d'aujourd'hui je ne suis pas certain que la majorité des individus réagiraient comme Novak.

Un récit qui s'achève sur une « poésie » de l'auteur d'une réalité presque perturbante, un texte qui devrait amener les intéressés à se poser des questions, en admettant que leurs neurones ne soient pas encore totalement métastasés par le silicium…

J'avais envie de vous copier l'intégralité du texte ici, mais finalement je ne vous en livre qu'un extrait :

Tu dis que tu vibres :
mais c'est juste ton portable dans ta main.
Tu dis que tu vois :
mais c'est la caméra qui fait la mise au point pour toi.
Tu dis que tu sais :
mais tout ce que tu sais, c'est ton pote wiki qui le sait
pour toi.

Un court récit plutôt efficace mais je reste plus que sceptique sur le rapport qualité-prix du truc… surtout en sachant que ledit texte avait été initialement publié gratuitement sur le site 01net.com. Débourser 4 (pour la version numérique) ou 5 € (pour la version papier) pour une soixantaine de pages ça me ferait un peu mal au cul.

MON VERDICT

Novak court, sur sa peau le brightphone, dans ses oreilles Scarlett analyse toutes les données, elle observe tellement de choses, elle est tellement présente, elle le sent, elle connait... Mais quand le danger survient, Novak doit douloureusement se rappeler que dans IA, il y a artificiel.
Ce tout petit bouquin de moins de 60 page se lit en moins d'une heure. Il est peut-être un peu trop court mais dit joliment et intelligemment plein de choses! Un rappel, une mise en garde contre l'omniprésence (omnipotence?) des écrans dans notre vie. Vous dirais-je jamais assez qu'il est fort cet Alain Damasio !

Une nouvelle dystopique à l'attention des jeunes.

C'est très court. Environ 60 pages mais l'auteur réussit à nous faire froid dans le dos.

Imaginez un monde où sans technologie l'humain n'est plus capable de se repérer dans la ville où il a grandit.
Un monde où la seule présence apaisante et rassurante pour l'Homme est une intelligence artificielle interactive qui le guide dans chacun de ses pas et enregistre tout sur lui.

Ce monde est très bien décrit par Alain Damasio et croyez moi il donne vraiment envie de poser le téléphone.

Un message puissant destiné aux jeunes mais aussi aux moins jeunes car nous sommes de plus en plus dépendant de toutes ces technologies.

Comme toujours, Damasio n'a aucun mal à nous faire adhérer à son sujet, à son propos et à son angle d'attaque. Une nouvelle efficace, inquiétante, qui nous pend au nez... Indispensable pour sensibiliser les jeunes générations, leur rappeler de profiter de la vie telle qu'elle est, sans technologie. Décrochez semble le mot d'ordre une fois le livre reposé.

J'ai un faible pour Damasio que j'ai découvert avec la horde du contrevent, rencontré aux Folies d'Encre pour les furtifs avec en prime une lecture concert à l'Ecran.
J'ai un ami qui le déteste parce que son écriture est "une masturbation intellectuelle". Sans doute un peu mais comme j'adore jouir avec mon esprit presque autant qu'avec mon corps ça ne me gène pas du tout et je prends presque toujours de beaux orgasmes littéraires en le lisant.
Bref le bonhomme me plait, il est très engagé, sincère dans ça démarche et son écriture me charme : je n'en demande pas beaucoup plus à un auteur.
J'ai découvert sa nouvelle à la médiathèque de Saint Denis centre et décidé de le croquer sur place au vu de son épaisseur.
L'écriture dépouillée des fioritures habituelles m'a surprise, mais elle est parfaitement adaptée au public adolescent visé. L'interrogation sur notre rapport aux technologies est un thème qui lui tient à coeur et ne m'a pas étonnée.
Mon transmetteur de pensée n'allant pas sur la toile, se contentant de faire réveil et d'envoyer/recevoir textos et appels je me sens pas des plus concernée. Dans le magasine Flow ils parlent régulièrement de pause détox numérique ça me fait toujours sourire. Et puis dimanche je me suis retrouvée avec des billets de train ouigo pas du tout à la date prévue et l'impossibilité de revenir chez moi avec une suite de trains complets. La situation inextricable avec mon portable tel qu'il est. Sauvée par DamePlume qui a arrangé ça en deux pianotements sur son écran tactile. Comme Novak j'ai été nue, perdue loin de chez moi l'espace d'un instant. Pas aussi dépouillée puisqu'il me restait une identité et ma carte bancaire mais surtout le lien précieux à l'autre qui au coeur de l'adversité permet de trouver des solutions.
Loin de chez soi sans téléphone, sans moyen de paiement, sans papier et sans gens aimés autour la rudesse du monde n'est pas du tout la même. Une pensée pour les gens à cinq minutes à pied de chez moi, dont on a lacéré les tentes et les duvets au coeur de l'hiver dernier parce qu'ils n'avaient ni la bonne couleur de peau, ni la bonne religion... A partir de quand arrête-t-on d'être humain? Si on retire à l'autre son humanité que reste-il de la notre?

En quelques secondes, il perd sa vie virtuelle, ses repères, sa maison. Son identité ?

Ce très court roman interroge sur les relations fourbes qui naissent entre un smartphone et son propriétaire. de la dépendance à la cohabitation apaisante, les réflexions sont posées et le débat lancé. Au lecteur de conclure.
Voilà un texte court et efficace qui touchera indéniablement sa cible tout en l'incitant à réfléchir.
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