"Je ne veux plus la voir, elle me contredit tout le temps. D'ailleurs Lydie est une femme et je déteste les femmes" aurait dit
Jean Genet suite à l'une de leurs rencontres. "Cette parole qui me rejetait dans la nuit de mon sexe me désespéra".
Pour récupérer l'amitié de
Genet, sans doute pour lui en mettre plein la vue aussi et se venger,
Lydie Dattas écrit ce recueil de
poèmes.
Parce que femme, toute pensée, toute beauté, plonge dans les ténèbres. La nuit recouvre tout éblouissement lorsqu'il vient de la femme, l'âme boit l'ombre, la nuit féconde l'esprit, tout est destiné à mourir, à s'enfoncer dans la noirceur, la beauté lumineuse, incandescente, n'est pas pour la femme.
En descendant ainsi, d'un poème au suivant, de plus en plus loin de la lumière,
Lydie Dattas, paradoxalement, exalte la spiritualité de la femme et se moque de
Genet, qui, suite à la lecture de ce recueil, reste pantois et se repent.
L'écriture est belle, profonde, harmonieuse, mais je l'ai trouvée malgré tout très répétitive d'un poème à l'autre, et l'intention n'est pas d'une évidence absolue. Quant à
Genet, il démontre bien qu'on peut être sensible et misogyne.