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Arrêtez tout!

Que vous ayez lu ou non le roman de Steinbeck, vous tomberez sous le charme des dessins de Rebecca Dautremer et succomberez aussi à l'histoire de George et Lennie, deux saisonniers, aux rêves parfois trop grands pour eux. J'ai découvert Steinbeck l'année passée avec ce titre et j'avais déjà été séduite. Autant vous dire que mon attente était grande de voir ce que pouvait proposer cette illustratrice de talent!

Rébecca Dautremer a réussi à donner vie, dans un tourbillon fou, à nos deux héros avec un élan dingue et une tension digne du maître Steinbeck. Chaque page est une oeuvre à elle toute seule et on se plaît à rester quelques minutes sur celle-ci.
Ce livre rejoint le club très sélect des romans graphiques indispensables (Moi, ce que j'aime, c'est les monstres en faisant aussi partie…)
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Trop souvent on trouve des romans graphiques qui ressemblent à des bandes dessinées. Ici Rebecca Dautremer a relevé le challenge haut la main : son trait de crayon et son « traitement » de l'oeuvre initiale nous emporte là-bas, dans la vie de deux journaliers dans la Californie des années 30. Et pas n'importe lesquels : Lennie et George, les héros malheureux de l'oeuvre culte de Steinbeck.

Je ne parlerais pas du fond de l'oeuvre, qui est déjà belle en soi et émotionnellement très forte. La réussite de cet ouvrage illustré c'est d'être arrivé à sublimer le texte de Steinbeck avec un supplément d'âme, celui que Rebecca Dautremer a ajouté dans son dessin. le génie du dessin de l'illustratrice est de forcer le message émotionnel pour nous transmettre les émotions des protagonistes de manière encore plus forte.

C'était déjà audacieux de s'attaquer à un chef-d'oeuvre de la littérature. Quoi de plus immersif par exemple que de représenter les prospectus évoqués dans le texte en page entière, et quelle astuce que de choisir des souris comme mannequins… Quoi de plus talentueux que d'arriver à représenter ce qui se passe dans l'esprit perturbé de ce simple et si sensible Lennie… Quoi de plus poétiques que ces paysages aux couleurs pastel nous faisant ressentir la sérénité d'un lieu…

Une vraie oeuvre d'art que j'aurai certainement plaisir à parcourir à nouveau dans quelques années.
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Les fantastiques (dessous) des classiques emmenaient les participants dans la lecture ou relecture de romans de John Steinbeck. J'ai choisi "Des souris et des hommes" illustré par Rebecca Dautremer.

C'est l'histoire de deux hommes, deux amis d'enfance, pendant la grande Dépression qui fit suite au krach boursier américain de 1929.

George Milton et Lennie Small vont de ranchs en ranchs, louant leurs bras pour gagner quelques dollars. George est aussi petit que Lennie est immense, le premier est astucieux, malin, le second naïf et légèrement déficient intellectuel ne sachant ni contrôler sa force ni son attirance immodérée pour les « choses douces » (la fourrure des petits animaux qu'il tue involontairement en les caressant de manière trop appuyée).

Les paysages de Californie du nord se déroulent au gré de leur marche. La vie pourrait s'écouler paisiblement, à l'image de la Salinas serpentant dans la vallée, leur rêve d'acquérir une petite exploitation agricole se concrétiser si la panique de Lennie quand il fait des « bêtises » ne leur portait pas préjudice, les contraignant à vider les lieux pour sauver leur peau. Ainsi, ont-ils du déguerpir de Weed pour éviter le lynchage parce que Lennie, en panique, s'est cramponné au tissu doux de la jupe d'une jeune fille au lieu de le lâcher quand elle se mit à crier. L'accusation de viol s'ensuivit et leur errance reprit.



Un travail les attend dans un nouveau ranch. Avant de s'y rendre, George et Lenny passent la nuit au bord de la Salina. Autour du feu, George explique à Lenny qu'il devra venir se réfugier ici s'il faisait une énorme bêtise … comme si George savait qu'un malheur arrivera malgré toutes les précautions prises. Dans la douce nuit d'été, il déroule leur espoir de posséder, un jour, une ferme pour y vivre heureux comme des rois, récoltant, enfin !, leurs propres moissons, élevant leurs lapins dont s'occupera Lennie. Ce moment de grâce sonne comme un glas, ténu et entêtant.

Dès qu'ils se présentent au ranch, le danger rôde entre le fils du patron, Curley, ancien boxeur amateur hargneux, car de petite taille, envers les hommes beaucoup plus grands, et sa femme, fort jolie et attirante, qui ne cesse d'aguicher les journaliers.

Les précautions mises en place par George suffiront-elles à éviter que Lenny se laisse approcher par la jeune épouse de Curley ? On le souhaite ardemment afin que leur rêve commun se réalise.



« Des souris et des hommes » de Steinbeck est un peu une courte suite des « Raisins de la colère », un autre épisode de la débâcle financière qui jeta sur les routes des millions de personnes ruinées.

Ce court roman se déroule comme une pièce de théâtre en cinq actes dont la dimension tragique apparaît dès la lecture du titre emprunté à un poème* de Robert Burns (Ecosse) : « The best laid schemes o'mice an'men / Gang aft a-Gley » (« Les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas »). Muni de cette clef, le lecteur pressent que le désespoir et la fatalité sont au bout du chemin.

Steinbeck utilise, pour ce roman, une écriture grave, presque monocorde, la lenteur devient rythme narratif jusqu'au moment où tout s'emballera pour s'achever en une nouvelle lenteur et une écriture monocorde. Grâce au choix de son écriture, Steinbeck rend compte de la misère et de la solitude humaine, leur donne une voix et une réalité inoubliables.

Chaque personnage abîmé (Curley complexé par sa petite taille, Candy le vieux journalier avec une main en moins, Crooks le palefrenier noir relégué à l'écurie en raison de sa couleur de peau, la femme de Curley déçue par la vie et rêvant de cinéma, George prisonnier de son amitié et de sa tendresse pour Lennie, Lennie vivant dans son monde pouvant éclater comme une bulle de savon) est un monde en soi, celui des misères de la vie et de la société. Ils sont souris et hommes qu'un caprice peut emporter vers le drame. Il y a un côté béhavioriste chez Steinbeck qui ne plonge pas ses personnages dans l'introspection psychologique, dans un souci de simplicité et de compréhension des actions, comme dans un film ou une pièce de théâtre. C'est au lecteur/spectateur de déduire, par son observation, les relations entre les personnages et les dispositions d'esprit dans lesquelles ils se trouvent. Dans « Des souris et des hommes », le lecteur met en place tous les liens grâce aux dialogues dans lesquels il trouve nombres d'indices permettant de saisir la dimension psychologique des personnages. C'est ce qui en fait toute la saveur.

Saveur relevée par les illustrations, magnifiques, de Rebecca Dautremer qui servent admirablement ce grand texte. Elle a su mettre en images la naïveté et la gentillesse maladroitement brusque de Lennie ainsi que sa manière de s'exprimer. Ses illustrations magnifient texte et personnages ainsi que l'amitié, immense, liant George et Lennie. Amitié mêlée de tendresse amenant George au geste ultime dicté par l'amour fraternel.

Ses dessins aussi ciselés que le texte du roman, renforcent ce diamant de la littérature américaine du XXè siècle. Crayons et pinceaux portent les mots et les personnages, dignes d'une tragédie grecque, avec une beauté grave et époustouflante.

Un vrai régal pour les yeux !

Roman traduit de l'américain par Maurice-Edgar Coindreau, illustrations de Rebecca Dautremer.

*« To a Mouse, on Turning Her Up in Her Nest With the Plough, November, 1785 »
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Cher Vous,

Te dire que ce court roman de Steinbeck est un chef d'oeuvre ne servirait à rien, logiquement tu le sais déjà…

Des souris et des hommes, pour vraiment résumer en une phrase, c'est l'histoire d'un rêve qui se transforme en cauchemar. Et ce roman graphique, qui est bien plus proche de la succession de tableaux que d'une bande dessinée, met vraiment en pleine lumière ça : dans la vie, un de tes rêves les plus simples, les plus légitimes, être heureux, peut virer très rapidement au plus sombre des cauchemars, qui va te pourrir, te faire regretter carrément d'être né.

Il se lit une première fois, puis il s'admire une seconde, un peu comme la visite d'une exposition. La mode en ce moment dans l'univers graphique, c'est l'adaptation des grands classiques de la littérature. On a parfois des ratés, souvent de beaux résultats, rarement la perfection artistique à ce point.

Bien sûr, ce ne sera pas l'avis de tout le monde, et c'est tant mieux, chacun, chacune, d'entre nous ayant une vision différente du dessin, de la peinture parfaite.

Si d'un côté, il y a le graphisme, c'est réussi, et d'un autre, respecter l'oeuvre de départ, et bien là aussi, c'est un sans-faute…
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Un chef d'oeuvre littéraire absolu associé aux somptueux dessins narratifs de Rébecca Dautremer, vous imaginez ce que ça peut donner ? Un opus et cet opus existe grâce aux éditions Tishina, il s'agit de Des souris et des hommes. Les mots me manquent pour écrire cette chronique tant je ressors bouleversée par cette lecture et par ces dessins narratifs mais lourds de sens. Je pense notamment aux dessins publicitaires qui jalonnent le récit, venant ainsi contraster avec l'époque de Grande Dépression que sont en train de vivre les américains. Jouant des traits, des couleurs, des styles, l'illustratrice sert avec vigueur le récit. Il s'agit d'un des plus beaux romans qu'il m'ait été donné de voir et de lire.

Sur le fond, l'histoire se déroule en 1937 aux États-Unis, elle rassemble deux hommes qu'en apparence tout oppose : George et Lennie. Lennie est simple d'esprit, loin d'être méchant, il ne mesure pas toujours sa force, a des difficultés pour se souvenir et aime avec passion les animaux. George, quant à lui, est un gentil homme et fidèle à une promesse qui l'a faite de s'occuper de Lennie. Les deux hommes voyagent ensemble. Contraints de fuir leur dernier travail car Lennie a fait une « bêtise », ils se retrouvent dans un ranch où ils rêvent tous deux d'une vie meilleure.

Dans ce roman court, il est question avant tout d'amitié, une amitié qui dépasse les liens du sang et de l'intelligence. La relation des deux hommes est authentique et sincère. Si George se plaint souvent d'avoir à s'occuper de Lennie c'est sans oublier qu'il ne laissera personne lui faire du mal. Lennie, c'est son compagnon de voyage. C'est eux contre le reste du monde. Mais là ne s'arrête pas le récit qui aborde d'autres sujets bien plus épineux comme la cruauté des hommes. La simplicité des raisonnements de Lennie qui commet sans le vouloir des « bêtises » contraste avec les atrocités réfléchies des autres hommes. Il s'agit notamment d'un véritable plaidoyer contre le racisme. Les souris métaphoriquement ne seraient-elles pas alors George et Lennie, fuyant chaque fois les hommes et leurs atrocités ?

C'est un roman illustré qui par son texte déjà m'aurait ému, mais, couplé aux dessins de Rébecca Dautremer, il m'a fait pleurer à chaudes larmes.
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Spoilers.

Très bel ouvrage. Les dessins rendent l'histoire encore plus poignante et difficile à lire par moments (le chien du vieux Candy dont le sort est débattu). Les différents styles créent une atmosphère convaincante en nous plongeant dans l'époque ou le caractère des personnages (dessin naïf pour Lennie, publicités d'époque, portraits pleine page...) et j'ai apprécié que les dialogues en langue originale apparaissent. Quel livre triste...
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J'avais lu ce livre y a un peu plus d'une vingtaine d'année pour le collège, et il m'avait marqué et percuté. Mais je n'avais jamais osé le relire tant il m'avait ému, il me faisait un peu peur même si je désirais le redécouvrir. C'est cette très belle version illustrée qui m'a poussé à enfin le relire, même si je savais que j'allais souffrir.

Parlons d'abord de l'histoire en elle-même. George et Lennie sont amis et vont de ranch en ranch pour tenter de gagner leur vie. Ils ont un rêve, celui d'avoir un bout de terre rien qu'à eux, avec des vaches, des poules et bien sûr des lapins. George s'occupe de Lennie qui est simple d'esprit et qui, malgré son énorme gentillesse, a tendance à les fourrer dans les ennuies. Les voilà donc dans un nouveau ranch ensemble, et cette fois-ci, ils pensent réussir à économiser suffisamment.

C'est avant tout une très belle histoire d'amitié entre deux hommes que tout semble opposer, et pourtant. George défend Lennie comme il peut, Lennie écoute George et fait de son mieux. Dans le ranch où ils se retrouvent ils vont se lier d'amitié avec les hommes qui y travaillent. Les choses se mettent en place, petit à petit. George et Lennie ne sont pas les seuls hommes à rêver. Pas les seuls à galérer.

Cette histoire prend aux tripes, elle est poignante, j'ai quasi eu les larmes aux yeux tout du long. C'est tellement beau et horrible à la fois, tellement touchant et brisant en même temps. Ca remue, les émotions sont là.

Maintenant parlons de l'objet livre. Je l'ai tout simplement trouvé magnifique. Les illustrations accompagnent le texte, et rajoute un côté percutant à ce qu'il se passe. Les dessins peuvent être très doux, mais parfois aussi très exagéré ou avec un trait plus dur. le livre, qui normalement fait moins de deux cent pages, est assez énorme et il y a beaucoup de travail derrière. L'histoire en est sublimée, et déjà qu'elle m'a retourné, les images m'ont également beaucoup touché.

Que dire d'autre, si ce n'est que « Des souris et des hommes » fait parti de mes livres préférés et que j'y penserait encore longtemps. Je le recommande, ne serait-ce que pour la relation de George et Lennie.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Ce roman graphique est un classique adapté en bd mais comme une bd d un autre âge. Il n'y a pas de phylacteres et des blocs textes répondent aux illustrations comme au début du 20ème siècle avec les Bécassine ou pieds nickelés qui fonctionnaient pareillement.
Mais contrairement à ces anciennes parutions on est happé par la modernité avec des illustrations cartoonesques par moment où ressemblant à des encarts publicitaires, tout ça donne un sacré rythme à cet oeuvre et on ne peut que dire bravo les artistes.
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Un chef-d'oeuvre !

Un chef-d'oeuvre littéraire déjà, et visuellement quel bonheur !

Chaque page est une véritable oeuvre d'art, je suis vraiment tombée sous le charme de ses magnifiques illustrations toutes plus belles les une que les autres.

Une belle façon de découvrir ou redécouvrir l'histoire de Lennie et Georges, deux gaillards que tout devrait opposer et qui pourtant avancent ensemble, lié par une indéfectible amitié.

Boulversant de beauté !
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Magnifique adaptation du roman de Steinbeck que cette version illustrée, à la limite du roman graphique. Les dessins de R. Dautremer sont d'une douceur tout en retranscrivant avec férocité certains propos du roman original.
Une merveille à feuilleter, lire, refeuilleter (pour le plaisir d'admirer les dessins).
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