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C'est sur la chaude recommandation de mon bibliothécaire préféré que je me suis lancée dans cette lecture oh combien fastidieuse dès les premières pages.
Qu'en dire, alors que cet ouvrage semble avoir trouvé un large public ?
Tout d'abord, le dessin, noyé, englouti dans une encre noire surabondante. Caricatural et déformant, distillant un sentiment de malaise au fil des pages.
Peut-être me direz-vous, était-ce là, la volonté expresse de l'auteur.
Nous faire partager par ce moyen l'existence perturbée, difficile, de sa famille, ramenée sans cesse à la maladie du grand frère. Les espoirs infinis des parents à la recherche du remède miraculeux , la renonciation à la guérison et les souffrances d'une fratrie déboussolée et impactée.
Mais c'est là où le bât blesse à mon sens.
Car le réel est malheureusement laissé de côté, tout au long de l'ouvrage, au bénéfice d'une vision mystique et illuminée, illustrée par un environnement graphique morbide, basé sur l'imaginaire onirique de l'auteur.
Le concret n'est pas le propos de l'auteur, très visiblement. Il n'est abordé que de façon minime.
Tout ceci m'a empêchée de ressentir compréhension et compassion et j'ai regretté de n'avoir été ni émue ni investie.


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J'avais été habitué dans mes lecture de l'oeuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « Le Haut Mal ». Mais on découvre l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... Les illustrations sont en noir et blanc, uniquement en aplats, fortement contrasté, avec un côté naïf qui dérive vers le fantastique, reprenant le style d'anciennes gravures et enluminures, historiques, religieuses ou carrément mystiques. Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette oeuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel. J'avoue avoir été surpris et secoué par cette lecture, vraiment très forte, très marquante.
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A travers cette BD, David B. revient sur un son enfance et sa vie par le biais de la maladie de son frère : l'épilepsie, le Haut Mal.
Dans ce premier tome, c'est les début du calvaire. David B. (alias Pierre-François) est encore un tout petit garçon et ces premières pages sont racontées comme nous apparaissent nos souvenirs les plus anciens : quelques scènes, un peu décousues, qui se succèdent sans trop de cohérence. Les passions de chacun, les histoires qu'on raconte, la vie d'une fratrie avec ses aventures, ses amis...Et puis arrive la première crise suivie des premiers examens. Le reste du quotidien commence a devenir secondaire face aux crises qui arrivent sans prévenir...Une histoire sincère et profonde qui utilise de façon magistrale un symbolisme intelligent et abouti.
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Dans l'Ascension du haut mal, David B. (également cofondateur de la très chouette maison d'édition L'association) nous raconte la vie familiale qu'il a connu, de son enfance à l'âge adulte, alors que son frère Jean-Christophe souffre d'épilepsie. Il nous y décrit notamment les sentiments qu'il a éprouvé face à la maladie alors qu'il était enfant ainsi que les innombrables traitements subis par son frère, mais aussi parfois par le reste de la famille, dans l'espoir d'une guérison.
Les graphismes, tout en noir et blanc, sont exceptionnels. Une très chouette lecture.
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Une BD exceptionnelle, tant au niveau du graphisme foisonnant et très impressionnant (voire parfois presque oppressant) que de la narration passionnante.
David B. parvient à nous entraîner dans son monde, au coeur de sa vie familiale où la maladie de son frère occupe une place prépondérante. Il raconte avec beaucoup de force et de profondeur son ressenti d'enfant, d'adolescent puis enfin d'adulte, la façon dont chacun essaie de s'en sortir, de se battre avec les démons de l'épilepsie. Ses dessins sont incroyables de précision, de créativité, d'expressivité et de force évocatrice.
Une oeuvre bouleversante, à lire et relire.
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Lorsqu'ils étaient enfants, Jean-Christophe s'emparait toujours des textes écrits par David pour les raturer, les corriger et imposer la marque de son esprit sur le sien. Devenus adultes, Jean-Christophe n'écrit plus. On le découvre dans les premières pages, traînant les pattes dans la salle de bains, complètement abruti par des années de médicamentation brutale. David continue quant à lui à écrire et cette fois, personne ne l'en empêche plus. Aux histoires de guerriers a succédé l'histoire de sa famille, c'est-à-dire l'histoire de Jean-Christophe et de son épilepsie. Même si les premières crises d'épilepsie de son frère ne se manifestent pas tout de suite dans son enfance, tout ce qui les précède semble devoir en expliquer la cause.


David et Jean-Christophe grandissent ensemble et ce qui sépare les deux frères est infime. On imagine qu'avec ce récit, David cherche à analyser ce qui l'a différencié de son frère et ce qui lui a permis d'échapper au « haut mal » qui n'a pas épargné Jean-Christophe. Culpabilité ou envie ? David est conscient de sa chance de n'être pas épileptique mais, enfant, lorsqu'il voit son frère entrer dans ses transes incontrôlables, c'est aussi de la jalousie qu'il ressent. Jean-Christophe lui échappe –il a maintenant accès à une dimension de l'existence que David ignore, et qui dit qu'il ne s'agit pas là d'un monde merveilleux ? Un monde aussi endiablé que celui de Michel Strogoff de Jules Vernes, où les combats sanguinolents font frissonner comme sous le règne de Gengis Khan ? David et Jean-Christophe avaient toujours partagé un intérêt intarissable pour ces histoires qui permettaient à leur violence de trouver un exutoire mais avec l'épilepsie, la violence devient réelle ; elle s'exprime à présent de manière incontrôlable, sans qu'on ne la convoque.


David et Jean-Christophe font l'apprentissage de la réalité. La guerre leur avait toujours semblée drôle –les grandes personnes qui l'ont vécue leur font comprendre qu'elle est tragique ; le mal leur avait toujours paru dérisoire –il devient paniquant lorsqu'il se trouve en soi et qu'il est incontrôlable. Anubis surgit une nuit dans les rêves de David et le guérit de sa peur des figures d'angoisse fictives pour lui inoculer la peur du réel.


« Je rêvais du dieu des morts Anubis. Il s'avançait vers moi, j'étais terrorisé. Je me suis réveillé. Anubis était toujours là, il continuait d'avancer. Soudain, tout s'est arrêté. Il n'y avait plus que l'ombre de l'armoire qui avait vaguement la forme d'un chacal. Depuis, je peux avoir peur des gens, de la vie, de l'avenir. Mais je n'ai pas peur des fantômes, des diables, des sorcières, des vampires »


L'épilepsie de Jean-Christophe perturbe aussi la famille et David raconte leur « grande ronde des médecins ». On imagine une époque moins sensibilisée que la nôtre à l'épilepsie. le cas de Jean-Christophe est atypique et suscite différentes réactions du milieu médical, de l'incompréhension avouée au fanatisme inquiétant en passant par l'incompétence dangereuse (« Madame, votre fils est méchant ! »). Alors que Jean-Christophe doit bientôt se faire lobotomiser partiellement, celui-ci découvre la macrobiotique de Georges Oshawa. C'est l'occasion ou jamais d'échapper aux chirurgiens, même s'il faut pour cela changer tout le mode de vie d'une famille qui, jusque-là, avait vécu sans jamais se soucier des préceptes macrobiotiques.


L'ascension du haut mal n'est que le premier volume d'une série qui en comporte six. La conclusion de ce premier épisode paraît donc surprenante pour ne pas dire tristement cynique : effectuer l'ascension du haut mal semble devoir nécessiter de passer par la phase de la guérison. Utiliserait-on trop souvent ce terme à mauvais escient ? La guérison n'est-elle qu'une aggravation d'un état pathologique ? Un terme servant à masquer l'incompétence du corps médical et de l'entourage ? Il nous faut retrouver David rapidement pour le savoir.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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L'ascension du haut mal de David B. En anglais Epileptic.
BD noir et blanc en 6 volumes compacts, saturés autant visuellement que psychologiquement. Ne pouvoir avancer que vignettes après vignettes tant l'encre vous étourdit, et le dessin vous emporte. Mais poursuivre cette ascension ou cette descente, coûte que coûte. L'intensité est contenue, elle n'explose pas, elle se contient et se consume car on navigue entre la prise de conscience et sa perte totale. L'une ne va sans l'autre et si on ne le savait pas, on le comprend. L'inconscient le comprend.
Incontournable pour qui ignore (ou veut ignorer) que la maladie d'un des membres d'une famille ébranle tous les autres en les révélant…
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Un dessin dérangeant, menaçant même parfois... La tension monte dans ce premier tome.
A suivre, donc.
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Un classique du neuvième art tiré de faits bien réels. Des trouvailles narratives à la pelle. Cette série a marqué de nombreux lecteurs par son expression émouvante et passionnante. David B. est d'ailleurs aujourd'hui un auteur reconnu par son style onirique et la force de ses récits. Celui-ci est certainement le plus intime, le plus incarné aussi. Raconter la maladie et l'inquiétude qui va avec demande toujours beaucoup de recul et de gravité. David B. s'y emploie avec brio et un aplomb intrinsèque. Ses pages sont pour moi l'exposé d'un refuge, le parcours d'une souffrance latente, le témoignage d'une enfance privée d'insouciance. Il affronte des fêlures intérieures inguérissables.
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Le cofondateur de l'éditeur L'Association (qu'il préside désormais) a marqué son temps avec cette oeuvre, considérée comme le summum de la BD autobiographique. Beaucoup de chroniqueurs ont évoqué le talent fou de ce dessinateur, accro à l'imaginaire et adepte des digressions oniriques qui donnent toujours plus de sens à son vécu (travail). Je les rejoins bien sûr car ses compos graphiques sont toujours d'une luminosité à couper les souffle ; elles n'ont d'ailleurs que très peu d'équivalent. de plus, elles traduisent à la perfection cette histoire familiale douloureuse, ce malheur intime et complexe. Je dis chapeau ! Une telle maîtrise devant un tel sujet, c'est l'effet cathartique qui parle.
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