Les mauvaises gens : Une histoire de militants

L'auteur, par le biais de ses parents, nous raconte l'action militante de la région des Mauges dans les années 1950 jusqu'à l'accession au pouvoir en 1981 de François Mitterrand. C'est très intéressant et bien mené. On suit progressivement le parcours de ces militants, la dualité entre classe ouvrière et région fortement catholique. On ressent les mutations et les aspirations. Les questions posées par l'auteur permettent de comprendre le cheminement, les difficultés, les limites et d'avoir un feedback bien des années plus tard.

Dans cette bande dessinée, Étienne Davodeau raconte l'histoire militante de ses parents Marie Jo et Maurice de l'après-guerre à l'élection de François Mitterand.
Cela se passe dans la région des Mauges, une région rurale proche d'Angers, une région très catholique. Très vite après l'école, Marie-Jo entre à l'usine pour un travail pénible et monotone. Maurice commencera chez un artisan local avant de rejoindre l'usine. Ils vont se rencontrer à la JOC (Jeunesses Ouvrières Catholiques). Ils découvrent le militantisme, ils ont leur mot à dire et vont peu à peu se libérer de la tutelle du patron tout puissant et de celle de l'Église. Maurice va quitter l'usine pour devenir professeur dans un lycée technique. Après leur mariage et avec leurs deux enfants, ils continuent à se battre pour de meilleures conditions de travail. Petit, Etienne se souvient des nombreuses réunions qui se tiennent chez eux le soir dans la cuisine. Il est question de solidarité, de fraternité.
Ce livre est comme un livre d'Histoire, Étienne Davodeau nous raconte une époque à travers sa propre histoire. Il décrit avec beaucoup de précision et d'humanité la naissance de cette vie militante à la JOC, puis l'adhésion aux syndicats et enfin aux partis politique. le livre se termine avec la soirée du 10 mai 1981. C'est passionnant.
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Je ne connaissais pas Etienne Davodeau et une collègue de travail m'a prêté deux de ses oeuvres dont celle-ci.
Je ne suis pas né dans les Mauges, je connais néanmoins un peu la région car je n'habite pas très loin. Mais cette biographie régionale et familiale offre bien des points de ressemblance avec la vie de mes parents et avec mon enfance. Je viens aussi d'une région où la religion catholique avait une forte influence sur la vie des gens (le canton de Fribourg en Suisse). le contexte global est assez différent : moins d'industrialisation, pas d'affrontements entre partisans de l'école publique et de l'école privée (puisque le système scolaire est différent). Mais il y a quand même des points communs, notamment autour de l'Eglise et des espoirs apportés par Vatican II, dans l'émergence d'une conscience sociale ou politique(en lien avec l'Action Catholique Ouvrière), dans l'engagement de mes parents dans une action politique de proximité.
En lisant les vies que nous présente Davodeau, je retrouve certains traits de mes grands-parents, de mes parents ou de mon enfance. Je mets d'autres visages sur certaines actions ou certaines paroles, mais je m'y retrouve pas mal. Ces "mauvaises gens", comme les appelle Davodeau, sont plutôt pour moi "des gens de bien".

PS : Actuellement, on pense plutôt que l'étymologie de Mauges a un rapport avec le mot "métal"...

Etienne Davodeau décide de faire un livre racontant l'histoire de ses parents, originaires des Pays de la Loire, près de Cholet et d'y traiter surtout de leur engagement à la fois religieux, associatif, syndicaliste et politique.

Au fil des pages, nous sommes immergés dans leur univers et leur petite histoire qui rejoint la grande... C'est un récit touchant, instructif, plein d'amour pour ces "mauvaises gens" (c'est ainsi qu'on appelle les habitants de cette région des Mauges). J'ai aussi appris dans cette bande dessinée des tas de choses sur le milieu associatif catholique (les JOC, les prêtres ouvriers) et tout ça a remué chez moi plein de souvenirs enfouis... (bien que d'un milieu familial différent de celui de Davodeau, j'ai aussi grandi entre catholicisme de gauche et syndicalisme/politique!)
Bref, cette BD est une grande réussite, qui mérite d'être connue!

Une BD intéressante et assez touchante. Elle raconte la vie militante des parents de l'auteur, ouvriers dans les Mauges (une région rurale du Maine-et-Loire, mais avec de nombreuses petites usines dans les années 1960-1970, réputée pour son conservatisme et le poids de la religion catholique). Chacun d'eux a eu une enfance classique, mais on comprend par de petits détails pourquoi leur personnalité et certains épisodes de leur vie les ont conduits à se mettre au militantisme (à la JOC puis au PS) pour défendre les leurs face à l'exploitation patronale (assez féroce dans cette région où les salariés étaient très dociles). de belles personnalités, toutes simples et en même temps courageuses et droites, que j'ai eu plaisir à découvrir.

Pour en revenir à ces mauvaises gens, l'histoire de ces deux personnes est passionnante. Leur parcours militant, expliqué dans les moindres détails est passionnant et sa cohérence est justifié par les différentes rencontres de ces personnes. Ceci dit, sans retirer aucune qualité à cet ouvrage, j'ai été à peine moins passionné que par mes deux autres lectures de Davodeau. le militantisme, qu'il soit syndical ou politique, a du mal à m'enthousiasmer. Ceci dit, je conçois parfaitement qu'on s'engage pour défendre les conditions de travail de ses collègues. Il s'agit d'une cause noble qui mérite le respect. Malgré les caricatures de syndicalistes qui dirigent parfois certaines cellules syndicales. L'ouvrage présente toutefois des personnes très engagées mais qui restent modérées dans leur propos et qui justifient toujours leur actions, ce qui n'est pas négligeable.
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L'histoire des mouvements sociaux depuis 1945 à 1981. Des représentations sympathiques de situations quotidiennes dans une Bretagne très ancrée dans le catholicisme.

Etienne Davodeau a cru bon de revenir sur le passé militant de ses parents, dans la région reculée des Mauges. Et il a eu raison. Les mauvaises gens est une preuve supplémentaire que la bande dessinée est un media bien approprié pour le récit documentaire. le rôle de la JOC, l'influence grandissante des syndicats, le monopole écrasant de l'enseignement privé religieux, la difficulté de s'épanouir sur ces terres rétives au changement, tout nous est donné à revivre et à comprendre. Par ces mouvements populaires, beaucoup ont vu les seuls moyens d'émancipation au milieu de ce milieu de la France, de cette région muselée par la ferveur catholique et l'intimidation patronale. Ces luttes et ces résistances qui s'affirmèrent dès la seconde guerre mondiale et jusqu'après 1968, peuvent apparaître comme modestes mais au travers de ces enfants qui devinrent adolescents puis parents, Etienne Davodeau, à l'aide de ses cases touchantes, en gris et blanc, nous invite à considérer avec importance l'action militante de sa mère et de son père, et leurs désirs et difficultés d'héros ordinaires.

Récit réaliste, intime, regard touchant. Un bien bel hommage.
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Sur une même ligne que Rural! (même zone géographique, même type d'enquête)on suit Davodeau qui enquête sur ses parents et sur leurs engagements syndicaux, et qui retrace l'histoire familiale de 45 à 81 : de la Libération à l'arrivée au pouvoir de Mitmit.

3 points remarquables pour moi :
- la découverte des Mauges (Vendée), d'un certain type de société, où la religion est très présente.
- une plongée dans le monde ouvrier.
- une foule de points communs entre sa famille et la mienne (année de mariage des parents, premier enfant, DC du grand père à la Première guerre mondiale...)

BD qui a bien mérité un Prix à Angoulème en 2006.

BD atypique, au même titre que Rural!, qui me donne l'impression que tout le reste est fade, en matière de BD.

Un énorme roman graphique pour raconter des années et des années de vie et de lutte ouvrière. J'ai découvert la JOC et l'Action Catholique dont j'avais déjà entendu parler sans vraiment savoir ce que c'était, j'ai eu du mal avec la typo : on parle de sujets pas si simples et le déchiffrage m'a semblé ardu. Je n'ai sûrement pas assez bien retenu tout ce qu'il s'y disait, c'est dense, c'est passionnant.