Revue trimestrielle de fantasy, « Asphodale » a vu le jour en octobre 2002 à l'initiative de
Lionel Davoust et France-Anne Ruolz qui ont malheureusement dû renoncer à leur projet au bout de seulement cinq numéro. Il s'agit ici du quatrième, dédié au désormais célèbre G. R. R. Martin qui se voit consacrer tout un dossier, rejoignant ainsi des auteurs non moins renommés tels que
Robin Hobb ou encore
Orson Scott Card. Interviews, bibliographies, articles..., les rubriques proposées sont variées et complètes et donnent un bon aperçu de la carrière et du talent de l'auteur. La revue comprend également des critiques liées à l'actualité littéraire, ainsi que des articles de fonds consacrés par exemple à la venue de
Robin Hobb au festival des Imaginales ou encore à la thématique de la quête initiatique en fantasy, avec évidemment de multiples références littéraires, récentes comme beaucoup plus anciennes. Son principal attrait reste cela dit les cinq nouvelles, à l'époque inédites, d'auteurs plus ou moins renommés et d'horizon très variés.
On commence avec un Français bien connu des lecteurs de fantasy,
Michel Pagel, qui nous offre avec « L'arbre de mort » une nouvelle de science-fiction fort sympathique mettant en scène une fée-vampire dans un futur lointain et sur une planète étrangère. Les amateurs de l'auteur y reconnaîtront sans mal les particularités propres à son univers, à savoir ce peuple magique capable de se fondre dans l'eau, la pierre, la terre ou les arbres, déjà utilisé dans certains de ses romans comme «
Le roi d'août » ou encore « Les Immortels ». Pari également réussi pour « Le gardien » de l'auteur cubain Yoss qui nous livre ici une nouvelle agréable bien qu'un peu classique, ainsi que pour « L'élixir de jouvence », petit conte cruel et cynique de
Brian Stableford. Je serai plus réservée quant au texte de
China Miéville (« Familiarisation ») pourtant nominé pour le Prix Imaginales 2004 mais à laquelle je n'ai malheureusement pas du tout adhéré. Enfin, « Dans les Contrées perdues » de G. R. R. Martin reste sans doute la meilleure nouvelle de cette revue, depuis publiée dans le recueil « Dragon de glace » paru en 2011 aux éditions Actu SF.
Un numéro intéressant qui témoigne de la qualité d'« Asphodale », une revue manifestement de qualité mettant en avant des auteurs aussi bien confirmés qu'amateurs tout en revenant sur les principaux grands événements liés aux littératures de l'imaginaire. Une très bonne initiative, donc, qui rend d'autant plus dommage la si rapide disparition de cette revue.