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Foutrepanse !!

Qui aurait cru qu'au-delà de l'univers d'Évanégyre existait un monde davoustien uchroniquement truculent et indiciblement lovecraftien ?
Nous voilà touriste d'un 17ème siècle où la question tue mieux que le boulet, si bien que le bouquin a remplacé le poignard dans le fourreau du guerrier et qu'un philosophe est un aventurier de l'extrême. C'est que le cerveau de l'humain est ainsi fait qu'il ne supporte pas le vide provoqué par une question dont il ignore la réponse.

Nous assistons à l'enquête menée par le mancequetaire de la Meulière pour découvrir qui a assassiné le docteur Lacanne (nenni ! le Cluedo est hors de cause). le soldat enchaine les duels dignes d'un logicien féru du magasine Jeux et Stratégie et qui auraient perturbé Cardan et Tartaglia. Et là… paf ! comme aurait déclamé de Funès, l'horreur qui sommeille derrière l'indicible chose tapie dans la cité affreusement dégoulinante débaroule dans le décor comme un raturage sur le télécran. Ma che cosa ? L'on soupçonne que l'auteur, épuisé par une terrible semaine d'ineffable traduction, a trop mélangé la Suze et la cigarette électronique et que son esprit inconscient a activé un mode « urgence » qui a abouti à cette novella (je suis sûr qu'en recouvrant ses esprits, l'auteur s'est demandé qui avait écrit ça).

Blague à part, c'est carrément poilant, bourré de références, animé et délirant. Môssieur Davoust, on en redemande (mais pas dans Évanégyre hein, ça c'est sérieux).

Et l'édition de poche associe le récit à un autre « duel » : une interview de l'auteur par le sieur Nicolas Barret. Et là, je ferais une remarque : l'interview passe la novella aux rayons X et en casse quand même un peu la magie, prive un peu le lecteur de cette partie de lui qu'il avait mis dans le texte (notion d'ailleurs abordée dans l'interview) pour imposer la vision de son auteur. Et c'est un poil dommage.

Mais on va faire comme si je n'avais rien dit car, voyez-vous, ça fait presque un an que je me suis fait dédicacer le Verrou du Fleuve et je ne l'ai pas encore commencé, ce qui mériterait une Question assassine de la part de de la Meulière.
Mais ça ne va plus tarder maintenant.
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Il y a certains auteurs qu'on suit constamment et qu'on prend toujours plaisir à découvrir ou redécouvrir un nouveau texte. C'est le cas ici de Lionel Davoust qui, en plus de sa vaste saga d'Évanégyre chez les éditions Critic et de sa trilogie Léviathan chez les éditions Don Quichotte, a droit à la réédition régulière de certaines nouvelles ou novellas de son cru par les éditions ActuSF, et ce dans différents formats.

Sors ton libram et bats-toi !
Thésard de la Meulière est un mancequetaire, un officier au service de son roi, Louis-Charles XXVI, en cette pluvieuse année 1637. En un monde où seuls les combats spirituels sont tolérables, il se bat à l'aide de son intellect et de son libram, recueil qui ne quitte jamais son côté. Or, à l'occasion d'une cérémonie officielle, Lacanne, médecin de la reine de France Léonie Lebensfreude de Légatine-Labarre, est assassiné, mais, diantre, non par une attaque cérébral, mais bien à l'aide d'un projectile mécanique ! Outrage à la cour de France ! Sans trop tenir compte des conseils du vieux comte Batz d'Arctangente, La Meulière s'échine à trouver le vil assassin qui a décidé de s'en prendre à la cour, et ce par des moyens si ignobles…

Un fond de Dumas…
Les Questions dangereuses est une novella de fantasy. Rappelons qu'une novella est une longue nouvelle (souvent est considérée comme nouvelle un récit de 150 à 15000 mots et une novella entre 15000 et 30000 mots ; ici, à vue de nez, nous sommes autour des 18000-20000 mots) et qu'elle met en valeur une courte histoire avec de fait peu de personnages. Ce récit fut d'abord commandé et publié à l'occasion de l'anthologie Dimensions de capes et d'esprit, volume 2, dirigée par Éric Boissau chez les éditions Rivière Blanche. le thème central est ainsi de trouver de l'imaginaire (science-fiction, fantasy fantastique) dans les aventures classiques de capes et d'épée. Même si nous allons voir par la suite l'intérêt de ces Questions dangereuses, le lecteur peut se demander pourquoi les éditions ActuSF ont décidé de publier en poche une petite novella dans leur collection Hélios où les places semblent déjà chères pour caser un certain nombre de romans par an. C'est en tout cas l'occasion de plonger davantage dans le fonctionnement d'un auteur, déjà en (re)découvrant un récit un peu passé sous les radars et surtout en lisant une (longue) interview de celui-ci qui détaille l'histoire des Questions dangereuses, mais également l'ensemble de son oeuvre déjà parue et sa façon d'aborder l'écriture, le métier d'écrivain.

Le détournement made in Lionel Davoust
Dans Les Questions dangereuses, l'auteur compte, dès le départ, jouer un jeu constant : détourner les références classiques du roman de cape et d'épée et celles des littératures de l'imaginaire en général. Ainsi, tout au long du récit, il nous gratifie d'incontestables jeux de mots bien trouvés et de montages littéraires, à commencer par les noms des personnages qui parodient plusieurs personnages historiques. Les scènes sont rehaussés d'un humour ravageur quand les duels à l'épée sont remplacés par des duels de devinettes, certes souvent très sérieuses, mais dont la gestuelle est amplifiée (le comique de geste ne fait jamais de mal). Évidemment, derrière cet habillage tout à fait charmant et très travaillé, c'est une magnifique métaphore du pouvoir des mots qui est mis en valeur. L'auteur va jusqu'au point qu'il croise à sa façon plusieurs mythologies au sein de cet hommage : des références à la culture classique moderne, à la philosophie ainsi qu'à la pop culture teintée d'esprit lovecraftien, notamment à la toute fin.

On ressort finalement de cette lecture avec deux sentiments distincts : celui de mieux comprendre et apprécier comment Lionel Davoust écrit et celui plus paradoxal qu'un texte peut être à la fois loufoque, déjanté et précis. Au point peut-être de donner envie d'écrire à son tour…

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Les questions dangereuses... le titre m'a fait penser aux Liaisons dangereuses et même si on joue sur les mots tout le long de ce petit roman, il s'agit surtout d'un roman de capes et d'ép... et de mots. Très original, l'adversaire n'est pas déstabilisé par une arme mais bien par des questions-devinettes qui peuvent mettre le questionné sur le tapis. Enfin, il s'agit de savoir qui a tué le docteur Lacanne et pourquoi. Une fois rentrée dans cette histoire, on se plait à suivre ces "batailles" où les mots peuvent faire mouche aussi bien qu'une épée !
J'ai aussi beaucoup aimé l'interview de l'auteur, Lionel Davoust à la fin, l'humour ressort aussi bien de ses réponses que cette nouvelle. Etonnant qu'il n'ai pas réussi à lire Les trois mousquetaires, cette parodie s'y réflète bien. Un auteur à relire donc.
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Lors de la dernière Soirée littéraire à la Librairie Décitre Grenoble, en octobre dernier, Lionel Davoust avait parlé de la sortie d'une novella Les Questions Dangereuses, en janvier 2019. Il s'agit en réalité d'une seconde édition car elle avait déjà été publiée dans le cadre d'une anthologie de Capes et d'Esprit, aux éditions Rivière Blanche, en 2011. Aujourd'hui, cette seconde publication a été agrémentée d'une interview entre l'auteur et Nicolas Barret et à ce titre, je remercie les éditions ActuSF pour me l'avoir proposé en Service Presse. J'ai déjà lu un roman de Lionel Davoust, Port d'Ames et en octobre, sur les conseils de mon libraire Mathieu, j'avais également pris La route de la conquête que je devrais lire cette année. Et je dois dire que la lecture des Questions Dangereuses a été fort agréable.

En 1637, alors que le mancequetaire Thésard de la Meulière assiste aux funérailles de l'érudit Sigismond Frédéric, au Château de Déversailles, il est le témoin de l'assassinat du médecin de la Reine, Lacanne. Or, le malheureux a été tué d'une manière peu orthodoxe : qui a eu l'impudence de l'occire avec une flêche? Avec son acolyte, Batz d'Arctangente, ils partent immédiatement à la recherche de l'assassin mais font chou blanc. C'est alors que Thésard de la Meulière tombe sur un bien étrange bout de papier écrit en anglais et raturé en français. La nuit après, des cauchemars commencent à peupler ses rêves…

A mon avis, Lionel Davoust a dû beaucoup s'amuser à écrire cette novella et cela se sent à la lecture. Il part dans des considérations délirantes inspirées par le style du surréalisme. En effet, les duels ne se font pas à l'épée mais via les jeux de l'esprit grâce à la présence d'un libram à leur côté, dans lequel les mancequetaires, fins érudits, piochent des énigmes pour attaquer leurs ennemis! Ainsi, à la manière du Sphinx qui interroge Oedipe ou Gollum avec Bilbon, une mauvais réponse pourrait s'avérer fatale.
Et c'est là que l'auteur aura réussi un exploit! Me faire aimer un texte de cette mouvance littéraire! L'écriture est fine, ciselée et fait mouche grâce à un humour omniprésent et percutant : rien que la couverture signée Ammo vous donne une idée du ton.

Et le récit s'inscrit assurément dans la parodie : le titre, tout d'abord, qui fait évidemment référence au roman de Pierre Choderlos de Laclos, Les Liaisons Dangereuses, dans lequel, les échanges épistolaires peuvent être aussi dangereux que la pointe d'une épée. Quant à la présence des Mancequetaires, il s'agit d'un néologisme qui rappelle les héros du fameux roman d'Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires. D'ailleurs, le nom de Batz d'Arctangente ne fait-il pas penser à D'artagnan? La parodie ne s'arrête pas là car la présence de François-René, comte de Spline et auteur des Mémoires d'Hécatombe est un clin d'oeil à François-René de Chateaubriand, auteur des Mémoires d'outre–tombe et représentant du courant littéraire, le romantisme.

Juste un dernier mot concernant l'interview menée par Nicolas Barret à la fin de l'ouvrage : elle permet non seulement d'apporter quelques éclaircissements sur le texte des Questions Dangereuses, et met également en lumière le processus d'écriture de Lionel Davoust, ses influences et ses goûts littéraires.

En conclusion, je me suis beaucoup amusée à lire Les Questions Dangereuses de Lionel Davoust. La novella très drôle, délirante et bien écrite, s'inscrit dans les registres de la parodie et du surréalisme. Bien que je ne sois pas très fan à l'origine de ce courant littéraire, l'auteur aura eu au moins le mérite de me faire apprécier son texte.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Merci aux Editions ActuSF pour ce SP.
Parce que moi, j'ai même pas peur de rien, on va jouer aux questions !

Ô, Lionel, pourquoi écris-tu si bien ?
C'est vrai ça ! Tu nous offres ici un très court texte de cape et de plume digne d'un roman de Dumas que tu n'aimes pas, avec du punch, de la répartie, et des énigmes que mon cerveau à chercher à résoudre, sans grand succès hélas. Je ramasse encore mes dents. Comme toujours, tu utilises très bien les mots, sachant toujours utiliser le bon au bon moment.
Malgré un texte court, tu sais mettre en scène une histoire rondement menée en prenant soin de toujours y mettre du féminin, même si une certaine traductrice (ton pendant féminin ? Comment tu vas répondre à cette question hein hein ?)
En plus, tu prouves que tu as une très bonne connaissance du monde littéraire en plaçant ici et là des références à d'autres oeuvres, certaines plus subtiles que d'autres. Et j'en ai loupé pas mal ! La preuve flagrante se trouve dans l'interview à la fin de l'ouvrage !

Me pardonneras-tu de faire une vraie remarque négative ?
En fait, j'avoue que la toute fin, au moment où touts héros et héroïnes reçoivent leur récompense. J'ai été un peu surprise de celle de la traductrice. D'un certain côté, je la trouve très bien, ce n'est pas moi qui dirais le contraire, moi qui rêverais de porter la casaque et l'épée… heu la plume pardon. Mais en même temps, je l'ai trouvé étrange, car (à moins que je sois passé à côté de l'info – horreur !), rien ne m'avait vraiment préparé à une telle récompense. du coup, je me retrouve un peu le fessier entre deux chaises (aussi parce que les chats prennent l'autre moitié de chaque chaise)

Mais dis-moi, Ô, Lionel, pourquoi je n'ai, encore une fois, pas été transporté comme je l'aurai voulu ?
Il est vrai que pour le coup, tu n'es pas tellement en tort. Mais j'avoue que comme je ne suis pas fan d'un certain auteur qui a distillé des mots qui rendent fou. du coup, la fin ne m'a pas particulièrement emballée. Pourtant, dans la construction de cet univers de pic verbal, cela semble cohérent ! Même si j'ose dire que ton héros est un peu neuneu, tout le monde sait que le sens de la vie, c'est 42 !


Mais au final, qu'en ai-je pensé, me demanderas-tu, Ô, Lionel ?
J'ose me risquer à penser qu'une fois encore, comme pour la Route de la Conquête, tu offres ici un super texte, bien écrit avec plein de référence, qui a tout du récit de cape et de plume. Je me risque aussi à dire que c'est tristounet que ce ne soit qu'une nouvelle ! Peut-être pas un roman à un million de signes, mais une petite novella appellerait ma personne aussi surement qu'une tartelette à la framboise.

Quoi qu'il en soit, à lire, surtout pour les amateur•trice•s de bons mots !
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Je n'avais encore rien lu de Lionel Davoust, mais mon compagnon aimant beaucoup sa plume, j'ai voulu découvrir à mon tour cet auteur. Une novella au titre rappelant « Les Liaisons dangereuses » et à la couverture évoquant les vieux livres avec gravures et reliures en cuir. Une couverture intrigante puisqu'elle mentionne également la figure du « mancequetaire », mot qui ne m'évoquait rien sinon peut-être un jeu de mots avec les célèbres mousquetaires d'Alexandre Dumas. Je ne peux que vous recommander de choisir la version papier de ce livre, qui contient une longue interview de l'auteur, alors que la version numérique (que Manon a reçue) ne comporte que la novella.

En 1637, la reine se rend aux funérailles du savant Sigismond Frédéric. Lors de cette sortie, ses vaillants mancequetaires sont là pour veiller sur elle. Ils ne parviennent cependant pas à empêcher le meurtre de Jean Lacanne. Un assassinat que ne parviendra pas à oublier Thésard de la Meulière, qui décide d'enquêter sur l'affaire…

J'ai adoré le contexte du récit, dans une France décalée où chaque mot peut blesser bien plus qu'un poing. Les duels se disputent selon des règles bien précises qu'un gentleman ne peut briser, avec des questions qui demandent des réponses rapidement au risque d'un gros mal de crâne, d'une folie passagère ou persistante, voire pire. Cette atmosphère linguistiquement relevée passe beaucoup par le langage soutenu utilisé, que j'ai pour ma part beaucoup aimé. Les armes sont remplacées par des librams (ou le pluriel est-il libras? :p ), livres reprenant les meilleures énigmes de chacun. Certaines questions étaient plutôt simples, d'autres m'auraient tourmentées toute mon existence !

Ce livre comporte énormément de clins d'oeil, références culturelles glissées par-ci, par-là. Certains sont expliqués par l'auteur dans l'entretien. Il était d'ailleurs assez drôle de constater que la personne réalisant l'interview avait trouvé d'autres références auxquelles Lionel Davoust n'avait pas pensé. C'est dans ce genre de détails qu'on se rend compte de la force d'interprétation du lecteur, qui nourrit sa lecture de tout ce qu'il connait.

Je ne m'attendais pas du tout au final de cette novella, qui reprend un autre grand classique de la littérature (qu'on utilise actuellement un peu trop je trouve, mais bon ). Je n'en dit pas plus.

Si j'ai beaucoup aimé l'histoire, j'ai trouvé que l'entretien de l'auteur amenait une nouvelle lumière sur ce texte. Des références expliquées, des choix également, le contexte d'écriture… Mais aussi des explications sur le métier d'écrivain, de traducteur, des méthodologies de travail, tout cela sur un ton léger et amusant, comme habituellement avec Lionel Davoust, que ce soit sur son blog ou dans Procrastination, la série audio qu'il anime avec Mélanie Fazi et Laurent Genefort.

Un roman de capes et d'épées revisité, un court récit de mots et de maux, où la bienséance et la courtoisie sont de mise et la force brute bannie. le tout accompagné d'un entretien très intéressant avec l'auteur. Un format qu'on ne voit pas souvent, et c'est bien dommage !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Cette petite novella (d'une 50ène de pages) de capes et d'épées, version fantasy, se déroule dans une France alternative au 17ième siècle dans laquelle les mots sont plus dangereux que les armes et peuvent tuer.

Je l'ai trouvé vraiment savoureuse avec une idée bien trouvée, mais j'ai juste trouvé dommage qu'elle soit si courte !

Dans cette histoire les combats ont été remplacés par des joutes verbales car l'esprit ne peut supporter le vide et si on ne résout pas une énigme on peut en mourir.

Du coup les mousquetaires sont devenus des "mancequetaires", ils ne sont pas des bretteurs, mais des "brhéteurs", les bottes d'escrime sont remplacées par des jeux de logique ou de mots et les épées par des "libram", des livres qui contiennent des énigmes à lancer à leurs adversaires.

Le style est vraiment riche et fait penser aux romans d'époque. Mais ça n'alourdit pas l'ensemble pour autant, le tout étant particulièrement réussi.

Je pense que si l'intrigue avait été un peu plus développée (elle n'est ici qu'un excuse pour explorer le principe imaginé par l'auteur) j'aurais pu avoir un coup de coeur pour ce texte. Mais malheureusement j'ai eu un petit sentiment de manque sur l'ensemble, tout se résout bien trop rapidement et facilement pour moi.

Mais j'en ressort quand même conquise, le texte est magique et un bel exemple de maniement de la langue française.

16/20
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J'apprécie les textes de Lionel Davoust parce qu'ils sont toujours aussi percutants qu'intelligents. L'importance de ton regard est d'ailleurs l'un des meilleurs recueils qu'il m'ait été donné de lire.
Les Questions dangereuses est un récit délectable, une novella de cape et d'épée à la saveur de roman feuilleton et aux relents de conte philosophique. Les niveaux de lecture s'y superposent avec une telle porosité qu'on va aisément de l'un à l'autre, sans s'en rendre compte. On passe un excellent moment, sans pour autant oublier de réfléchir.
Dans cet univers, les mancequetaires sont des brhéteurs sans pareils (oui, vous avez bien lu et je n'ai pas fait d'erreur), les mots sont des armes et les énigmes peuvent être mortelles. Il n'est jamais bon de se poser trop de Questions existentielles quand la neurasthénie peut vous emporter à tout moment, faute de Réponse. L'intellect et l'action doivent s'équilibrer, c'est ainsi que notre héros Thésard de la Meulière, mancequetaire de son état, jongle entre son appétit pour les joies de l'existence et celui pour la connaissance. Mais il pourrait être bien malgré lui exposé à de trop dangereuses Questions en voulant élucider un meurtre barbare et protéger la reine.
La plume acérée de Lionel Davoust glisse de jeux de mots en références, tous plus savoureux les uns que les autres. Ce récit est d'une remarquable finesse et si jubilatoire que je l'ai en grande partie lu à haute voix au bénéfice des corneilles (honneur le plus souvent réservé au grand Terry Pratchett). Cette lecture fut un réel plaisir et je ne peux que vous la recommander.
Lien : https://livropathe.blogspot...
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Longue nouvelle (ou court roman ?) de cape et d'épée (et qui se moque un peu du genre par la même occasion) dans laquelle Thésard de la Meulière, mancequetaire du Roi, fin brhéteur à l'esprit et à la langue acérés, va, sur la piste d'un tueur diabolique, tomber sans le savoir dans un complot plus grand encore.

Dans ce monde, le libram (ouvrage qui gagne en épaisseur à mesure que l'esprit du combattant gagne en finesse) est l'arme de prédilection des gentilshommes car, dans ce monde, ce qui tue n'est pas physique mais mental. Une Question laissée sans Réponse et c'est la migraine ; deux, la souffrance ; plus ? La mort ! Dans ce monde où on tue avec les mots, certaines questions deviennent dangereuses à poser, certaines idées un péril pour tous…
J'ai trouvé ce livre super sympa. J'aime de base les romans de cape et d'épée, et j'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance « Trois mousquetaires », avec les personnages fiers, grandioses et les retournements de situation incessants.
Le postulat de base me plaît, le fait que les duels se jouent à coup d'énigmes et que la poésie romantique puisse devenir une arme de destruction massive (qui suis-je ? dans quel état j'ère ? pourquoi ?!), j'accroche à fond !

Petits bémols : les noms de lieux et de personnages m'ont parfois laissée sceptique (ça sonnait trop étrange et du coup peu crédible et un peu dissonant) ; la fin était un peu trop tarabiscotée pour moi (même si cohérente et intéressante, c'est juste mon point de vue de lectrice) et lors des duels, les Réponses aux énigmes n'étaient pas toujours formulées… mais alors, quid de la souffrance du lecteur laissé sans Réponse ?!! 😉
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En republiant Les Questions Dangereuses (anthologie, Dimensions de Capes et d'Esprit, volume 2, éditions Rivière Blanche), Actusf accueille dans sa collection Hélios une figure de la fantasy française: Lionel Davoust. Avec de nombreux romans et nouvelles à son actif, cette plume a su s'imposer avec les années.
Lionel Davoust appartient à cette caste d'auteurs qui transcendent le genre par leur imaginaire. A partir d'un thème imposé, il écrit ici un récit à la fois original, drôle et burlesque. Il explore un univers auquel on ne s'attend pas. En effet, il surfe sur le courant cape et d'épée en se le réappropriant et produit un texte plein de charme. Mais attention aux inconditionnels d'Alexandre Dumas, votre susceptibilité pourrait être écornée au passage. Il le dit lui-même dans l'entretien qui fait suite à la nouvelle, il ne fait pas partie de ses admirateurs. Mais qu'à cela ne tienne, on passe un bon moment en sa compagnie.
Ce court récit parfois parodique, à travers ses nombreux clins d'oeil à des personnalités qui ont marqué leur siècle comme Sigmund Freud, nous fait passer un moment fort récréatif. L'auteur n'a pas lésiné sur certains travers les exagérant au besoin afin de répondre aux exigences de la commande tout en prenant du plaisir à ridiculiser au passage un genre qu'il n'affectionne pas particulièrement lui-même... plus d'infos sur Fantasy à la


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