1. J'ai choisi ce livre d'abord pour l'auteur. Son nom m'était familier mais je n'avais rien lu de lui auparavant. Un procès pour « incitation à la délinquance » dont l'auteur a fait l'objet a piqué ma curiosité. L'histoire remonte à 2013 où
Erri de Luca déclarait à propos d'un projet controversé de percement d'un tunnel pour le TGV Lyon-Turin : « Les sabotages sont nécessaires pour faire comprendre que le TGV est une oeuvre nuisible et inutile. ». Malgré le procès, il persiste et signe. Son audace m'a interpellé. J'ai donc pigé cette oeuvre au hasard dans sa bibliographie.
2. La relation entre le passé, le présent et le futur dans cette oeuvre est fascinante et admirablement bien construite. le personnage principal, un écorché de la vie, revient en Italie, son pays natal, après un épisode de sa vie en Argentine où il perd son amoureuse, victime de la dictature. Il est maintenant jardinier et vit une existence simple. Une rencontre avec une prostituée et un travailleur immigrant africain bousculera son univers et déterminera le reste de sa vie. le titre évoque bien cette temporalité : « la vie d'un homme équivaut à la durée de celle de
trois chevaux ».
3. le récit est dépouillé à l'extrême. L'auteur va à l'essentiel et écarte toutes descriptions ou actions superflues. de ce fait, ce qui reste du récit est très pure et riche. le livre est peut être petit mais il se lit lentement et avec attention. le style est poétique et simple comme le personnage principal en ce sens qu'il colle parfaitement à sa personnalité ou du moins l'image que l'on s'en fait. Bref, c'est très joliment écrit.
4. Il n'y a aucun aspect du contenu du livre qui m'a déplut. Il y a une chose par contre dans la forme qui m'a légèrement irrité : l'absence de chapitre. Ce n'est pas le genre de détail qui me dérange habituellement mais je suis dans une période de ma vie où je suis constamment interrompu dans ma lecture par l'un ou l'autre de mes trois enfants. Mes fenêtres de lecture sont d'environ 20 à 30 minutes. Les chapitres aident à s'y retrouver. Il s'agit d'un irritant très mineur que je souligne uniquement parce qu'on me le demande.