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Parcours de vie d'un homme qui a fuit la dictature en Argentine, un survivant de retour en Italie, profondément blessé. Passé et présent se mèlent, des souffrances et des plaisirs décrits avec pudeur et sensibilité, des rencontres aussi... Les phrases sont brèves, le style joliment poétique. Les éléments naturels ont la part belle. Tout n'est qu'allusion. Et finalement cette histoire questionne notre capacité à vivre le pire et le meilleur, à "survivre" ancrés dans le présent...
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C'est mon premier livre d'Erri de Luca, et je suis enchanté de l'aura de cet écrivain. J'ai décidé de le lire après avoir vu une intervention télévisuelle où il parlait du livre qui a bouleversé sa vie : Don Quichotte. Il m'a ému : il disait que ce qui le touchait chez Don Quichotte c'est que malgré les obstacles, il se relevait sans cesse. Dans la vie, c'est la même chose. Ce qui émanait de De Luca était de la bienveillance, de la bonté et de la lucidité.
En exergue de son roman, une citation de l'écrivain argentin Mario Trejo : « Gare à ceux qui ne pratiquent pas leur propre pureté avec férocité » : « Castigo para los que no pratican su pureza con ferocidad ».
Cette phrase superbe annonce l'honnêteté et l'humilité de l'auteur qui va nous conter son histoire. La puissance de son style réside d'abord dans sa préface originale, son premier mot : Argentine est décrit sans l'habituel article défini, puis sa connaissance de la nature, des arbres, de la mer. La narration est vivante grâce à son humour : il fait rire son amour Laila, son ami Selim. Ses histoires sont vivantes faîtes de gestes simples lorsqu' il se met à table, décrit un vin français, mâche son pain dans son restaurant favori où le patron l'appelle « l'homme ». Son récit est poignant quand il relate la dictature militaire en Argentine. Son propos sur la vie et sur le temps qui passe sont admirables et éclatants de vérité ; apprécier le temps qui file, comme un instant commun pour chaque être. Enfin l'action est présente à travers les armes, les tueries et lui en homme rongé par la culpabilité. « Une vie d'homme dure autant que celle de trois chevaux.» Mon prochain livre de Erri de Luca sera son premier roman : Pas ici, pas maintenant (Non ora, non qui).

Lien : https://lireetecrire.home.bl..
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Erri de Luca nous offre une tranche de vie bien remplie où l'amour et la nature sont omniprésents. Une vie faîte de joie, d'amour, de révolte, de malheur et de liberté. Une vie qui ouvre au questionnement sur les choix de l'existence.

C'est un roman rempli de circonvolutions qui m'ont souvent dérouté. J'ai eu l'impression de passer à côté et de ne pas toujours comprendre la subtilité de certains passages.

J'ai beaucoup apprécié l'histoire et la philosophie du narrateur mais pas accroché avec le style d'écriture.
Ce livre plein de poésie m'a paru parfois un peu obscur.
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C'est le premier livre que je lis d Erri de Luca. C'est un pur bijou ! Une merveille !
J'adore l'économie de mots, bien choisis, avec précision. Les doubles sens qui ne se comprennent pas forcément à la première lecture. L'auteur nous demande de faire l'effort de le lire, autant qu'il en a fait, sans doute, pour écrire. Et c'est un juste partage. Je ne vous raconterai pas l'histoire, car il faut la découvrir, au fil des pages, et en déguster toute la saveur inviolée.
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Mais bien sûr, que je sais que c'est là un très bon livre. Bien sûr, que je l'ai ressenti. Que j'ai été troublée. Déroutée.
Pour tout dire, j'ai même fini par éprouver un malaise.
Trop...
Un peu comme quand on décide l'aller manger à l'Auberge de Malatras. Tout y est exquis, subtil, surprenant. Délicieux. Pourtant, je sors toujours de cet endroit déroutée : trop de mélanges fins, trop d'expériences culinaires et d'émotions gustatives. Je crois que j'aurais tout, absolument tout adoré, mais séparément.
Pour le roman d'Erri de Luca, c'est exactement pareil. Une page par jour eût été mieux (mais impossible, évidemment !). Pour pouvoir déguster vraiment.
Enfin, ça, c'était juste avant que la fin s'annonce, parce que lorsque s'ébauche le dénouement de ce roman (conte ?), il ne reste que le beau. le très beau.
Un roman avec des passages magnifiques. Un véritable monde parallèle. Un plongeon dans la poésie. A toutes les pages. C'est beaucoup...
Peut-on lire en gardant les yeux écarquillés ?
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une expression trop travaillée mais tellement belle !
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Economie de moyens remarquable, sobriété et sensualité de la plume, peut-être parce que celui qui la tient a travaillé sur les chantiers, au grand air, par tous les temps, avant de se poser pour écrire. Si sa face est aujourd'hui burinée, son écriture, elle, ne fait pas un pli. Embarquement immédiat pour le fin fond de l'Amérique du Sud ou le tréfonds de l'Italie pour cause d'irrésistible attraction.
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N°261- Novembre 2006
 
 
 
 
 
TROIS CHEVAUX- Erri DE LUCA – Edtions Gallimard.
Traduit de l'italien par Danièle Valin.
 
 
Je vais probablement étonner mon lecteur, mais j'ai goûté ce livre comme on goûte un long poème, un long poème sans rime mais avec des images, un rythme propre, lancinant et entraînant à la fois, avec parfois une tentation non réprimée d'en lire des passages à haute voix. Il est vrai qu'un roman vaut par l'histoire qu'il conte, mais aussi par les mots qui servent le récit, par leur musique, comme douce mélodie. Je ne sais si cela tient au texte italien ou à la traduction, mais c'est ainsi. Je pense aussi que lorsqu'une femme traduit un tel texte, le résultat ne peut qu'être plus harmonieux...
Le style est dépouillé, sans fioriture, il sonne bien et mérite assurément d'être dit…
 
 
L'histoire résonne comme une fable, la rencontre d'un émigré italien avec des femmes, la sienne d'abord, Dvora, qui l'attire en Argentine. Il y rencontre l'amour et la dictature militaire, la vie et la mort, l'engagement dans la clandestinité et le combat pour la liberté, dans un pays qui n'est pas le sien… C'est une danse autour du souvenir de cette femme qu'il a aimée et qui est morte sans sépulture, sans un endroit pour se recueillir, pour évoquer son souvenir, l'image qu'elle lui a laissée … le sort qu'on lui a réservé était le même pour tous les opposants, jetée en mer d'un hélicoptère, les mains liées, pour ne pas laisser de trace, avec pour unique linceul l'eau glacée de l'océan… Pour cela, l'homme n'a que sa mémoire et quand il se rend aux Malouines pour fuir ce pays maudit, le ressac de la mer fait resurgir en lui la vie de cette femme qu'il a aimée.
 
 
C'est aussi un jeu de la séduction entre cet homme devenu jardinier solitaire et Làila, jeune femme « qui va avec les hommes pour de l'argent », danse de mort autour d'un souvenir et d'un projet également morbide. Leur amour est la fois sensuel et pur, en décalage à cause de la différence d'âge, celui de l'homme revient comme un leitmotiv à travers son histoire personnelle, souligne la fuite du temps… Trois chevaux, le temps de leur vie équivaut, dit-on à celle d'un homme… et lui en a déjà enterré deux ! La mort viendra, par hasard ou à son heure, mais elle viendra, c'est la condition humaine ! le goût de la mort est présent à chaque page, c'est une fuite, un parcours qui va du sud au nord « par la panse de l'équateur »
 
 
En contre-point, presque à contre-jour, il y a la personne d'un homme, Sélim, ouvrier africain égaré en occident mais qui n'a pas perdu le souvenir de sa terre dont il parle avec poésie ; Il évoque l'Afrique où l'on marche nus-pieds, où l'on bâtit des cases avec de la terre et de « l'eau du ciel »[«  Nos maisons sont faites de pluie, ce sont des nuages plutôt que des maisons ». Il lit l'horoscope dans les cendres du bois, cueille des bouquets de mimosas ou de thym en fleurs pour les vendre, mais aussi parce qu'ils sentent bon et ont la couleur du ciel, de la nature et du soleil. Musulman, il « prie à chaque adieu du jour » ;
 
 
Cette fable peut se terminer ainsi « C'est ce que doivent faire les livres, porter une personne et non pas se faire porter par elle, décharger la journée sur son dos, ne pas ajouter leurs propres grammes de papier sur ses vertèbres. »
 
 
 
© Hervé GAUTIER.     http://hervegautier.e-monsite.com 
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« Je lis seulement des livres d'occasion.

Je les pose contre la corbeille à pain, je tourne une page d'un doigt et elle reste immobile. Comme ça, je mâche et je lis.

Les livres neufs sont impertinents, les feuilles ne se laissent pas tourner sagement, elles résistent et il faut appuyer pour qu'elles restent à plat. Les livres d'occasion ont le dos tendu, les pages, une fois lues, passent sans se soulever. »

Un lecteur jardinier, rencontre et aime Làila. le présent s'ouvre comme une autre vie « Une vie d'homme dure autant que celle de trois chevaux et tu as déjà enterré le premier. »

L'autre vie et l'autre amour Dvora, passé présent de cette Argentine quittée « L'Argentine arrache une de ses générations au monde comme le fait une folle avec ses cheveux. Elle tue sa jeunesse, elle veut s'en passer. »

D'autres personnages en passage, traces ou marques : Maria, Mimmo « On ne se trouve aussi dans une guerre par honte de rester à l'écart. Et puis un deuil te saisit et t'y maintient pour être soldat de rage » et Selim.

Dire « Ne me soutire plus d'histoires, si je ne peux pas les garder, il vaut mieux que je les raconté bien éveillé », vivre, tuer… Nous ne sommes pas innocent

Et toujours des livres « C'est ce que doivent faire les livres, porter une personne et non pas se faire porter par elle, décharger la journée de son dos, ne pas ajouter leurs propres grammes de papier sur ses vertèbres. »
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Un très beau texte pur comme du cristal...
A mes yeux, c'est un texte parfait...
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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